| Les cantonales, étape de la reconquête pour le Parti socialisteLe PS espère mobiliser son électorat pour les  scrutins des 20 et 27 mars, quand la majorité présidentielle veut en  minimiser l'impact national 
 
| 
 
 
 | 
              |  |  |  |  |  | 
 | 
 |                | Les élections cantonales sont une des priorités pour le  Front national. La nouvelle présidente du FN, Marine Le Pen, fait de ce  scrutin son premier test électoral. C'est l'occasion pour le parti  d'extrême droite de se structurer sur l'ensemble du territoire. Pour l'heure, le FN a 1 200 candidatures fermes sur les 2 023 cantons renouvelables.
 Avoir  des élus ne sera pas chose aisée pour le FN. Le mode de scrutin -  uninominal et majoritaire à deux tours - ne favorise pas le Front  national, qui ne compte aucun conseiller général.
 Surtout, le  relèvement du seuil d'accès au second tour, passé de 10 % à 12,5 % des  inscrits, obère quasiment tout espoir de présence d'un candidat  frontiste au second tour.
 Une réforme que Marine Le Pen a qualifiée, lors d'une conférence de presse, jeudi 20 janvier, de " scandale total ", de " tentative d'empêcher le FN d'être présent au second tour ".
 
 | Un an avant l'élection  présidentielle de 2012, le scrutin cantonal des 20 et 27 mars devrait  servir de test. Martine Aubry, la première secrétaire du Parti  socialiste (PS), a inscrit cet objectif dans les priorités de la "  reconquête ", avant la campagne pour la primaire interne et le  renouvellement du Sénat. La gauche espère ajouter une poignée de  départements aux 58 présidences qu'elle détient depuis 2008. De  leur côté, le gouvernement et l'UMP tentent par avance de minimiser  l'impact national de ces élections locales. Après la défaite des  régionales de 2010, le résultat et la répartition des voix devraient  néanmoins fournir une indication significative de l'état de l'opinion à  l'égard du pouvoir et de Nicolas Sarkozy.
 Crainte d'une abstention massive  Les élus de gauche le déplorent : aucune campagne d'information n'a été  organisée en décembre pour encourager l'inscription des jeunes sur les  listes électorales. Le renouvellement par moitié des conseils généraux,  soit 2 023 des 4 220 cantons - à l'exception de Paris et de  Saint-Pierre-et-Miquelon -, ne risque guère de mobiliser les électeurs.  De surcroît, le mandat des élus a été réduit à trois ans dans la  perspective de la réforme territoriale de 2014, qui crée des conseillers  territoriaux siégeant au département et à la région.
 Limitation des triangulaires La  modification du mode de scrutin uninominal a fixé la barre à 12,5 % des  inscrits - au lieu de 10 % - pour être présent au second tour. Cette  disposition, introduite subrepticement dans la réforme territoriale,  vise à limiter le nombre de triangulaires. En l'absence de discussions  entre les états-majors, rares sont les accords conclus à gauche entre le  PS et le PCF, alors qu'Europe-Ecologie-Les Verts entend tester son  influence au premier tour.
 Rajeunissement et parité face au poids des sortants  La réduction de la durée du mandat a incité un grand nombre de sortants  âgés à se représenter avant la refonte des circonscriptions  territoriales de 2014. Dans certains départements, le PS a tenté "  d'imposer " des candidates à la place de conseillers sortants qui ne se  représentent pas. Parmi les présidents, Bernard Derosier (PS) dans le  Nord et Anne d'Ornano (UMP) dans le Calvados cèdent leur place.
 Test pour la  gauche  En 1998 et en 2004, la gauche avait conquis 12 présidences de  département à chaque scrutin. Elle a atteint, de fait, un de ses plus  hauts niveaux. " Les gains de départements risquent d'être plus difficiles ",  reconnaît Marylise Lebranchu, députée (PS) et présidente de la  Fédération des élus socialistes et républicains (FNSER). Face au risque  de désintérêt, le PS veut tester l'intérêt des Français autour de ses  thèmes de campagne et " mobiliser élus et militants avant les primaires internes ". La gauche sera attentive à sa progression dans les secteurs où elle est minoritaire.
 A droite, une campagne locale. La quasi-totalité des investitures a été donnée. " On a 95 % des candidats ",  estime-t-on dans l'entourage de Jean-François Copé, le patron de l'UMP.  Son arrivée à la tête du parti présidentiel, en novembre 2010, n'a pas  modifié le processus de désignation enclenché dès le printemps 2010,  sitôt l'échec des régionales consommé. L'objectif est d'éviter que des  candidats dissidents ne viennent perturber le scrutin. Les investitures  ont été actées avant le renouvellement des instances locales, à la fin  de l'année 2010, pour éviter les règlements de comptes.
 La  question de la tactique pour les cantonales a été abordée, le 19  janvier, en bureau politique de l'UMP. L'ancien ministre des transports,  Dominique Bussereau, président sortant menacé en Charente-Maritime, a  constaté qu'il fallait, pour ce scrutin, " mettre son étiquette politique "  dans sa poche. Le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, s'y est  opposé. Et l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin a fait la  synthèse : " Dépolitiser sert les équipes en place. Mais pour gagner un siège, il faut sortir l'étendard. " A l'UMP, on reste convaincu que, "  en cas d'abstention élevée, ce sont ceux qui ont le sens civique le  plus ancré, à savoir les personnes âgées, qui vont voter. C'est plutôt  bon pour nous ".
Vingt départements incertains En  l'état, la gauche envisage de conquérir les Hautes-Alpes, le Jura et les  Pyrénées-Atlantiques, où la droite détient la présidence au bénéfice de  l'âge. Elle formule des espoirs en Côte-d'Or et dans le Rhône - présidé  par Michel Mercier, ministre de la justice - où la droite ne dispose  que d'un siège de majorité. Dans l'Aveyron, la Vienne, la  Charente-Maritime et l'Eure-et-Loir, cette avance n'est que de deux  sièges. En cas de mouvement massif, la gauche pourrait aussi emporter la  Loire, le Loir-et-Cher présidé par Maurice Leroy, ministre de la ville,  et surtout la Sarthe, le fief de François Fillon.
De son côté,  l'UMP escompte reconquérir la Seine-et-Marne, le Val-d'Oise et l'Ain,  qu'elle avait perdus en 2008. La gauche a une majorité d'un siège en  Corrèze, conquis par François Hollande, ainsi que dans l'Allier, où  Jean-Paul Dufrègne, le président (PCF), peut craindre un affrontement  avec le PS. Elle est aussi fragile dans le Vaucluse, où elle a deux  sièges d'avance, et dans le Cher, le Doubs et les Deux-Sèvres, où elle  en a trois.
Michel Delberghe et Pierre Jaxel-Truer
 
 |  | 
Pour répondre à un commentaire d'hier:le fait de passer de 10% des inscrits à 12,5% ne change pas grand chose sur le canton de Montigny/Hénin(ni d'ailleurs dans les autres cantons du Pas-de-Calais).
RépondreSupprimerRappelons d'abord que cette manœuvre avait un but politique: empêcher des triangulaires; celles-ci permettaient au FN de se maintenir au second tour et empêchait l'UMP de gagner. Chez nous, c'est plutôt le contraire, car le FN sera, dans beaucoup de cantons, en tête au 1er tour...et l'UMP ne pourra pas se maintenir!
1- On peut penser que l'abstention sera très forte: plus de 60% probablement. Habituellement les cantonales sont couplées avec des régionales ou des municipales, élections qui mobilisent beaucoup mieux!
12,5% des inscrits, avec 60% d'abstentions, cela représente plus de 31% des exprimés pour être présent au 2nd tour. Chez nous, seul le FN est capable d'atteindre ce score. Mais la loi prévoit que les 2 premiers de l'élection peuvent se maintenir.
2- Les 10% des inscrits était déjà un seuil difficile à atteindre, et cela ne changera rien pour les candidats qui se présentent habituellement et réalisent des petits scores. Leur objectif étant tout autre que d'être élu: se faire entendre, se compter ou toute autre manœuvre moins glorieuse...
Ce passage de 10 à 12,5% pour se qualifier ne changera rien chez nous ni pratiquement partout ailleurs, écrivais-je plus haut, mais un jour peut-être, en cas de tripartisme...