mardi 31 juillet 2012

"Sauvons l'Arctique"

APPEL
http://www.avaaz.org/fr/


D'ici quelques jours, la plus grande entreprise du monde va forer des puits de pétrole dans l'Arctique, où vivent les baleines et les ours polaires. L'Agence américaine de protection de l'environnement peut l'en empêcher, à condition que nous nous fassions entendre. A nous de lancer l'opération "Sauvons l'Arctique". 


 La responsable de l'Agence américaine de protection de l'environnement, Lisa Jackson, peut dès à présent révoquer le permis Arctique de Shell car les bateaux de la firme ne satisfont pas aux contrôles sur la pollution de l'air, ce qui viole les termes dudit permis. Les défenseurs de l'environnement tirent la sonnette d'alarme, mais à moins d'une immense vague de protestation à l'échelle mondiale, Shell fera pression et l'Arctique deviendra le nouveau terrain de jeu de l'industrie pétrolière. 

Certes, Lisa Jackson a déjà tenu tête aux géants de l'industrie de l'énergie par le passé, mais Shell est un Goliath qu'il est difficile d'évincer. Nous n'avons pas de temps à perdre -- faisons de cette décision la ligne rouge définitive pour empêcher les immensités sauvages de devenir des champs de puits de pétrole. Cliquez ci-dessous pour envoyer un message à Lisa Jackson et le diffuser largement autour de vous -- faisons déferler un flot mondial d'encouragements à son adresse pour sauver l'Arctique: 



L'Arctique est en train de fondre bien plus vite que la plupart des scientifiques ne l'anticipaient. Le changement climatique provoque une augmentation dangereuse des températures -- et la semaine dernière, un bloc de glace de 40 kilomètres de long s'est détaché au Groenland. Certains experts prévoient que dans à peine 4 ans, l'Arctique n'aura plus de surface gelée durant les mois d'été, ce qui fera encore grimper les températures et le niveau des océans de 6 mètres, à cause de la fonte du Glacier du Groenland. 
 


 Pourtant pour certains, ce désastre planétaire est la ruée vers l'or du 21e siècle. Les firmes et les pays qui espèrent récolter des milliards font la queue pour s'arroger leur part de pétrole, de gaz et de minéraux. Pour eux, l'Arctique n'est pas le pays des baleines et des ours blancs, mais un nouvel horizon économique, et c'est l'une des raisons pour lesquelles des nations comme les Etats-Unis, le Canada et la Russie ont bloqué pendant des années les traités internationaux sur le climat. 


 La décision est simple: soit préserver le futur de la planète et de l'humanité, soit augmenter les profits des géants pétroliers avec un risque accru de 40% de marée noire. Si Lisa Jackson accorde à Shell le permis aujourd'hui, alors Total, Chevron et les autres viendront eux aussi salir ces magnifiques paysages de glace avec leurs stations de forage dégoûtantes, leurs pompes et leurs tuyaux. Appelons tous Lisa Jackson à stopper Shell avant qu'il ne soit trop tard. Cliquez maintenant pour envoyer un message et le diffuser à tous vos contacts:
 


Le forage de l'Arctique a déjà été condamné par le gouvernement britannique, les compagnies d'assurance, et la semaine passée, Greenpeace et d'autres associations sont descendues dans la rue. Mais pour stopper cette folie, nous devons nous unir massivement en nous adressant à LA personne qui peut tout arrêter. Faisons en sorte que l'Arctique soit épargné par les forages et, au contraire, protégé comme un trésor du monde. 

Remplis d'espoir,
 

A
Iain, Alice, Sam, David, Aldine, Diego, Ricken et le reste de l'équipe d'Avaaz


SOURCES ET INFORMATIONS ADDITIONNELLES: 

Banquise arctique : des vitesses record de fonte en juin 2012 (Futura-Sciences)

Des derricks à l’assaut de l’Arctique (Le Parisien)

Shell et les pétroliers trustent le palmarès de Fortune (L'Expansion)

La fonte des glaces en Arctique enrichira-t-elle les groupes pétroliers? (Atlantico)

Un nouveau port arctique (Voix de la Russie)

Les lobbys ont encore gagné!



Blog Mediapart de Marie Blandin, sénatrice EELV du Nord 
30/7/2012

Eté 2012: le Sénat rate la marche de la transparence sur les pesticides



Le groupe socialiste du Sénat a eu la bonne idée d'utiliser son droit de tirage pour une mission d'information sur les pesticides. Joël Labbé, notre collègue breton écologiste y participe, aux côtés de représentants de tous les groupes politiques.
Il y a des différences entre une mission commune d'information et une commission d'enquête: la première invite, la seconde convoque. Les auditionnés dialoguent avec la mission, alors que dans une commission d'enquête ils répondent sous serment.

Non satisfaites des réponses de l'agence de sécurité sanitaire ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail - ex AFSSA + ex AFSSET), la présidente UMP Sophie Primas, et la rapporteure socialiste Nicole Bonnefoy, ont voulu utiliser l'article 6 de l'ordonnance de 1958 et l'article 22 du règlement de notre assemblée. Cette disposition qui n'a jamais été utilisée, permet à une commission permanente, ici une de celle  chargée de la recherche, de se voir confier les prérogatives d'une Commission d'enquête pour un temps et un sujet limités.
L'étape obligatoire de la proclamation de la demande en séance publique a été franchie, le 18 juillet, malgré les réticences initiales de l'administration.
L'étape difficile mais incontournable de la validation de la démarche par la commission des lois aussi, le 25 juillet.
Ne restait plus  l'après-midi du même jour, que la Conférence des Présidents, instance solennelle qui ordonne la vie politique de nos débats, et réunit les présidents de commissions et les présidents de groupes politiques autour du Président du Sénat.
Seule, seule, seule, je me suis sentie trahie et écrasée par les invisibles agissements des lobbies, ainsi que par l'étouffoir d'une institution qui, ce soir là, a eu peur du changement.

Des motifs changeants de rejet se sont succédés: « la rapporteure ne le jugerait plus utile », disait le président du groupe socialiste François Rebsamen... Faux. Je venais de la croiser, elle m'avait dit tout son espoir.

« Cela aurait pu revenir à ma commission, qui s’occupe de recherche innovations » disait Daniel Raoul, le Président de la commission des affaires économiques... Oui mais c'est à la notre, que la demande avait été faite, et la procédure ne pouvait plus être modifiée: le Parlement fermant sa session au 31 juillet.
Il ajouta qu'il était indigne de placer un organisme d'état sous le soupçon des parlementaires....
Il acheva l'estocade en sortant une lettre de l'ANSES qui se disait prête à fournir toutes les réponses...
Aucune des leçons de l'amiante, ou du récent MEDIATOR n'ont été tirées: on laisse la bride sur le cou des agences, on ne vérifie rien. Et dans le Parlement, elles ont de solides relais qui veillent à leurs intérêts.
Les relais sont si efficaces que dès la proclamation en séance publique du 18 juillet 2012,  l'ANSES alertée (par qui?) commençait ses démarchages téléphoniques pour désamorcer la commission d'enquête...
Or l’ordre du jour du Sénat (conventions internationales sur l’Afghanistan et l’Arabie Saoudite…) rendaient plus qu’improbable une veille spécifique de l’ANSES sur nos travaux.

Voilà, la commission d’enquête n'aura pas lieu. Ce changement-là, ce n'est pas maintenant.

Et ceux qui par leur activisme ou leur passivité ont tué l'initiative n'auront aucun compte à rendre à leurs collègues de base,  puisqu'il n'y a plus de réunions de groupe politique avant la rentrée. Décidemment, la chaleur de l'été est favorable aux mauvais coups pour les gens: licenciements, augmentation des tarifs, mais aussi pour la démocratie, comme l'étouffement d'une commission d'enquête.

L'enjeu est quand même le regard des élus sur les modes de mise sur le marché des pesticides, ces charmantes substances riches en perturbateurs endocriniens, molécules cancérigènes et neurotoxiques.

Face à l'opportunité d'aller voir de plus près comment sont protégés les citoyens, que ce soit pour les rassurer ou pour alerter sur des insuffisances, les "autorités" du Sénat ont fait le choix de ne surtout pas se saisir de ce pouvoir dormant que la démocratie donne au Parlement...

Marie Blandin

Pour information, vous pouvez retrouver le débat dans la commission de la culture, de l'éducation et de la communication (dont Marie Blandin est présidente): http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20120723/cult.html#toc5 

lundi 30 juillet 2012

JO Londres 2012


Attention! Je vais râler, ci-dessous...
J'aime le sport et, sans avoir été un grand sportif, j'ai toujours suivi les grands évènements, spécialement, mais pas exclusivement, le football, l'athlétisme et la natation...
Mais, là, j'avoue ne pas m'y retrouver...L'avant JO 2012 m'avait particulièrement agacé: je rigole encore de la façon dont on nous avait inondé du grand retour de Laure Manaudou, reine finalement déchue, hier...Je suis sidéré par l'hystérie des commentateurs radios et télés: la victoire du 4x100 m nage libre messieurs fut le summum, le commentateur cria tellement fort dans les derniers mètres que l'on ne comprenait plus un mot de ce qu'il disait. Heureusement qu'il y eut 2 médailles d'or hier soir, parce que les médias, durant la journée, se déversaient en propos dithyrambiques sur une judoka, médaille de bronze et une tireuse (à 10 mètres!), médaille d'argent, toutes les deux françaises, à tel point que l'on ne savait plus s'il fallait plaindre les 2 athlètes qui, assaillies, ne trouvaient plus leurs mots, passés les "je suis contente", "c'est pour la France", "je suis heureuse pour mes amis"...ou s'il fallait plaindre les journalistes qui devaient meubler pendant leur temps de parole...
Et ce n'est que le début! 
Finalement, ces JO sont pain bénit pour les médias! Ils ont lieu du 27 juillet au 12 août, soit pendant une période où il ne se passe pas grand chose (parce que beaucoup partent en vacances: beaucoup, c'est-à-dire les politiques et les journalistes, alors que les autres Français continuent à écouter la radio ou regarder la TV!) et cela permet de faire de l'information, à moindre coût. Ensuite, après le 12, on tirera le bilan de ces JO, on pourra continuer à meubler avec le début de la Ligue 1 de foot pour tranquillement arriver jusqu'au 20 pour annoncer la fin des vacances de François Hollande qui rentre le 21, juste pour le conseil des ministres du 22!
Pendant ce temps-là, il ne se passe pas grand chose: on se bat à Alep avec la contre-attaque de l'armée syrienne, la rébellion progresse au Congo, la Roumanie sombre dans la dictature, le nord-Mali se normalise avec les sbires d'Al-Quaïda, les règlements de compte continuent à Marseille, dans l'impunité la plus totale, les salariés de Peugeot sont partis en vacances, mais 8000 d'entre eux doivent trembler...

Je viens d'écouter les infos: 2 chances de médailles, ce soir, en natation...Ouf! Les journalistes auront de la matière...

Auchel, capitale des mouvements d'extrême-droite et néo-nazis


Commentaires AA en fin d'article...

Auchel



A. DÉ.



29/07/2012 La Voix du Nord

Lapartie de foot s’est déroulée au stade municipal Basly sous les «yeux » du masque d’Adolf Hitler...PHOTO PASCAL BONNIÈRE
Depuis hier, des dizaines de militants néonazis de la région, de Belgique et du nord de Paris
ont rallié la ville d'Auchel pour participer au «  week-end du Trident ». Deux jours de réjouissances pour nostalgiques du IIIe Reich et autres fans du groupe limougeaud d'extrême droite Lemovice.
C'est ainsi que les habitants du centre-ville passés hier aux abords du stade Basly ont pu assister à une partie de foot surréaliste opposant une trentaine de skinheads s'époumonant joyeusement sur la pelouse municipale... Cette parodie de football faisait partie des réjouissances concoctées par des membres du mouvement d'extrême droite radical Troisième Voie qui, quelques semaines auparavant, avaient jeté leur dévolu sur la Maison de l'Artois auchelloise qu'on croyait ici moribonde.
Le maire désapprouve
Rue Georges-Brassens pourtant, un drapeau tricolore affublé de l'autocollant « Stop à l'islamisation  » et indiquant le point de chute aux voitures belges, picardes et parisiennes qui s'y pressaient en début de matinée, ne laissait guère de place au doute... Ponctuée en soirée par le concert du groupe néonazi Lemovice, la journée d'hier devait se poursuivre aujourd'hui au grand dam du maire, Richard Jarrett, qui avouait son impuissance à juguler le phénomène. « Ça faisait un an qu'on n'entendait plus parler de l'extrême droite à Auchel... Le problème, c'est que tant qu'ils ne causent pas de trouble à l'ordre public, on ne peut rien contre ces gens-là. Comme moi, la police est aux aguets. Et je remarque au passage qu'ils ne sont pas auchellois... Je ne minimise pas, je me dois de rester vigilant.  » Après avoir joué au chat et à la souris avec leurs ennemis préférés, certains militants locaux d'extrême gauche n'excluaient pas d'aller à faire le coup de poing dans la soirée. « J'ai vu des gars avec des croix gammées tatouées sur le corps boire des verres en centre-ville au vu et su de tout le monde. Ça chez nous, on ne peut pas cautionner... »



AA: Nous rappelons qu'en 2011 une Maison de l'Artois s'était créée à Auchel, dont les militants ne se cachaient pas de leurs intentions...(http://alpernalain.blogspot.fr/2011/10/la-gangrene-setend.html). Ouvertement racistes, ils ont jeté leur dévolu sur Auchel. Ce qui est étonnant depuis le début, c'est la passivité du Maire qui a laissé s'installer cette mouvance néo-nazie et qui ne pouvait pas ne pas être au courant des manifestations organisées...Il y a longtemps qu'il aurait pu prendre des mesures adéquates telles que celle de la préemption du local ou l'interdiction des réjouissances pour, quoiqu'il en pense, troubles potentiels à l'ordre public: il y eut des rixes sur le marché d'Auchel, l'an dernier, avec des militants CGT venus distribuer des tracts contre la présence des néo-nazis. 
Si le maire avait informé qu'il y avait une manifestation prévue, nulle doute qu'une contre-manifestation se serait levée...et qu'il y aurait eu menace de troubles...Mais le maire s'est tu
De plus,la présence de symboles nazis est également punissable par la loi et le Maire aurait pu agir... 
Enfin, je trouve étonnant que les services de renseignements concernés n'ont pas prévenu alors que les invitations pour ce "week-end du Trident" étaient à l'affiche des mouvements d'extrême-droite depuis le 11 juillet!(voir par exemple:http://3eme.voie.normandie.over-blog.com/article-inscrivez-vous-au-week-end-du-trident-108002879.html).

Douze ans de descente en enfer du PS héninois (7) : le « petit caporal » contre le « donneur de leçons »


29/07/2012 La Voix du Nord

Les noms d’oiseau volent bas pendant les législatives, entre Hénin-Beaumont et Courrières.
Passé le nouveau camouflet de la candidature Dalongeville aux législatives, les passes d'armes continuent de plus belle au sein du PS héninois désormais scindé en deux factions se regardant en chiens de faïence, les Darchicourtiens et les Albertistes... Une guéguerre qui finira mal, comme bien souvent.

La Poste peut remercier René Albert et Micheline Rudi, qui, depuis l'automne 2001, multiplient les courriers aux caciques du parti de manière exponentielle. Leur souhait : qu'une section-bis du parti, dégagée de l'influence (néfaste selon eux) de Pierre Darchicourt voit le jour à Hénin. AA: quand on voit la difficulté que P. Ferrari et moi-même, depuis 2009, rencontrons pour obtenir la création d'une section, dans laquelle nous aurions immédiatement près de 150 adhérents, on se dit que créer une seconde section en 2001 était impossible. A l'époque, le PS ne savait pas quel cheval enfourcher: Darchicourt ou Dalongeville, même s'il avait parié sur le second aux municipales. Mais les velléités de ce dernier de se rapprocher du MDC faisaient qu'il fallait ménager la chèvre et le chou...Redoutable indécision qui allait peser sur l'avenir, avec un député incapable d'assumer la responsabilité de la gestion de la circonscription. On retrouvera les 2 phénomènes (indécision du PS et irresponsabilité du député) dans les épisodes suivants: refus de laisser à D. Duquenne la section existante, en 2007, création d'une section radicale socialiste, en 2008, dissolution de cette dernière, en 2009, non création d'une nouvelle section depuis...Le PS est bien responsable de sa propre perdition sur HB (pour ceux qui ne voient pas l'intérêt de revenir sur le passé, voici un parfait exemple de comment le passé peut expliquer le présent).
Un voeu pieux qui floppe quelque peu puisque, courrier après courrier, les réponses des instances fédérale ou nationale (AA: on suppose que les réponses ne viennent pas...). En avril 2002, les deux sécessionnistes écrivent une nouvelle fois à François Hollande. Tout d'abord pour expliquer combien eux et leurs camarades ont été écartés du meeting lensois de Lionel Jospin qui fut un échec retentissant (la faute à « l'immobilisme de certains de nos élus et dirigeants locaux  », tempête le duo pointant en filigrane le patron de la « circo », Albert Facon). Et les mots ne sont pas plus tendres pour caractériser l'immobilisme du secrétaire fédéral, Serge Janquin, et « son inertie quant à l'arbitrage du bien-fondé de la reconnaissance de notre section dissidente  ». AA: à ce sujet, il est significatif que Serge Janquin et Albert Facon aient été aussi incapables de prendre des décisions. Manifestement, ils recevaient des ordres...Cette incapacité s'est retrouvée dans les atermoiements pour choisir entre Dupilet et Lengagne sur Boulogne, et entre Mellick et Seux sur Béthune...J'ai déjà raconté comment Serge Janquin, à plusieurs reprises, s'est exclamé devant moi: "Tant que je serai 1er Secrétaire, Dalongeville ne reviendra pas au PS". Il n'avait pas digéré l'épisode MRC de 2002. Par contre, Daniel Percheron, le véritable patron, souhaitait ramener la brebis égaré (le mouton noir?) au bercail...C'est ce qu'il réussit à faire en 2008 avec les conséquences que l'on connait!
Du côté de Monsieur Gérard ? Eh bien les hostilités sont franchement lancées avec un Albert Facon épargné jusqu'alors et que le maire taxe désormais d'homme au « comportement immature  », d'un député usant et abusant de « la récupération politique ». « Mais on n'est pas à un spectacle de claquettes ! Il faut arrêter de faire battage dans la cour des usines mais travailler en amont et se serrer les coudes...  », s'offusque ou fait semblant de s'offusquer celui qui a gagné la réputation de « pugnace barbu ». AA: ben, il n'avait pas complètement tort le barbu!
Le 21 avril passera par là pour attiser la rancoeur... À Hénin, dans le contexte que l'on connaît d'un FN trouble-fête, le PS sort vainqueur de son duel avec le MRC chevènementiste (17,5 % contre 11 %). Avantage Facon ? Pas si sûr puisque, dans les jours suivants, Dalongeville tire la couverture à lui en jouant les chevaliers blancs anti-FN avec un calicot apposé au fronton de l'hôtel de ville (dont le préfet exigera le retrait) et une manif anti-FN dans le centre-ville.
« Ils ont osé ! »
À un mois des législatives, c'est l'offensive anti- PS qui se muscle lors d'une conférence de presse où Gérard Dalongeville et son suppléant, le Leforestois Michel Rodriguès (ancien collaborateur (AA: DGS) de Jacques Mellick) dénoncent en Albert Facon un « PS arrogant... donneur de leçons  » et « dénué d'autocritique  » qui se coupe progressivement de la population.
Pas en reste, Albert Facon ne se gênera pas alors pour sortir la grosse artillerie contre celui qui, 5 ans plus tôt, lui avait été précieux : « Dalongeville ? Ce n'est qu'un petit caporal spécialiste des inaugurations de plaques d'égout !  » Le maire d'Hénin et son compère leforestois sont montrés du doigt pour avoir osé déposer une gerbe en souvenir du 10 mai 1981 : « Je les connaissais menteurs, affabulateurs et avec un ego énorme, mais je ne les connaissais pas imposteurs... Ils ont osé ! C'est une honte pour tous les socialistes !  » Une attaque conclue par une ultime salve signée Jean-Pierre Corbisez : « Pour tuer la gauche, ces deux-là sont aujourd'hui prêts à tout !  » (AA: en tous les cas, les 2, voire les 3, y sont finalement parvenus...) Et pour l'un d'entre eux, ça ne fait même que commencer ! 

dimanche 29 juillet 2012

12 ans de descente en enfer du PS héninois (6): rêves de maroquin


2002 à peine commencée et, déjà, une nouvelle échéance politique se fait. Double même puisque le premier semestre verra se succéder présidentielles et législatives… Des législatives pour lesquelles Albert Facon, patron du PS dans la circonscription, entend bien réaffirmer son leadership… et gérer au mieux le cas Dalongeville.

PAR PASCAL WALLART

Facon et Dalongeville se connaissent bien, très bien même, depuis la campagne de 1997 où, dans la reconquête de la circonscription enlevée quelques années auparavant par le maire de Noyelles-Godault, Jean Urbaniak, Gérard Dalongeville mit tout son zèle et son esprit de stratège au profit du député courriérois. Qui lui en sut longtemps gré… D’autant plus qu’il était de notoriété publique qu’entre Albert Facon et Pierre Darchicourt (bien qu’il fut son député-suppléant), les rapports étaient loin d’être d’une cordialité extrême. (AA: j'ai déjà signalé que P.Darchicourt s'opposait, en tant que Président du District, ancêtre de la CAHC, à la fusion avec les districts de Béthune et Lens, au grand dam des "parrains" Percheron, Kucheida et Mellick et donc, bien sûr, aux féaux dont A.Facon. Ce dernier lorgnant de plus vers la présidence du district, voire plus...) On imagine donc aisément que, même si le message officiel en 2001, était « de soutenir Pierre », la victoire de son ancien directeur de cabinet aura dû provoquer chez Albert Facon une certaine jouissance, celle-ci lui ouvrant en sus tout grand les portes de la présidence de l’agglomération. D’où le fantasme en ces premiers jours de 2002 d’un grand pardon qui, en intronisant Gérard Dalongeville comme son suppléant aux législatives de juin 2002, remettrait ce dernier dans une stratégie de retour
imminent au PS. Sauf que l’icône Che sera entretemps passée par là… Et que, dès l’été 2001, Gérard Dalongeville
aura commencé à manifester son admiration pour Jean-Pierre Chevènement dont la candidature fait alors un vrai tabac. En septembre 2001, il lui avait déroulé le tapis rouge à l’hôtel de ville et organisé au Cèdre bleu un spectacle de
Gérard Lenorman (dont on n’a jamais su qui, au final, avait payé la note… pour peu qu’elle le fût !) Surfant sur un nuage, le maire d’Hénin en vient même à rêver d’un hypothétique maroquin…AA: rendez-vous compte: à peine la trentaine, tout juste élu, pour la première fois, Dalongeville se prend à rêver d'un ministère...


 
En cette fin janvier 2002, grand branle-bas de combat à l’hôtel de ville où Gérard Dalongeville organise sa première cérémonie de voeux avec, l’invitation résumant tout le contexte anti-Darchicourt d’alors, le maire PS de Lens, Guy
Delcourt, comme invité d’honneur. Un voisin prestigieux à propos duquel Gérard Dalongeville expliquera en préambule combien sa présence à Hénin-Beaumont sous la mandature Darchicourt eut été incongrue. Guy Delcourt aura juste le temps de rosir sous quelques compliments d’usage avant de voir, de manière surréaliste, son hôte du jour tirer à boulets rouges sur le Parti socialiste et son député Albert Facon… Mais aussi sur le gouvernement Jospin dont Dalongeville qualifie la loi des 35 heures d’« erreur de conception ». Guy Delcourt, blême, lui qui vient d’être fraîchement intronisé porte-parole de la campagne Jospin dans le Pas-de-Calais, quittera l’hôtel de ville, furibard. Jurant ses grands dieux qu’on ne l’y reprendrait plus. Gérard Dalongeville venait quelques minutes plus tôt d’annoncer sa candidature aux législatives contre Albert Facon. Le grand pardon ce ne sera donc pas pour cette fois-ci !

AA: cet évènement des voeux illustre bien la stratégie dalongevillienne. Ayant "joué" avec le PS pour éliminer Darchicourt, il va profiter de l'occasion des législatives pour assouvir son ambition: devenir député, passage obligé pour postuler à un ministère...A ce moment-là, Chevènement surfe dans les sondages et beaucoup le voient comme vainqueur des Présidentielles...Alors, quoi de plus simple que de prendre une carte au MDC (le MRC d'aujourd'hui) pour profiter du sillage du Che. Sauf que Chevènement va s'effondrer dans la dernière ligne droite. "Adieu, veaux, vaches, cochons, couvées"...
G. Dalongeville avait anticipé cette phase, en accueillant sur sa liste, aux municipales, le MDC local, Georges Bouquillon, son leader, ayant lâché Darchicourt (dont il fut adjoint à la culture). Bon stratège, G. Dalongeville avait bien préparé la suite: s'étant allié au premier tour aux Verts (snobés par Darchicourt qui se voyait gagner tout seul), il isola encore plus le maire sortant (réduit à une alliance avec le seul PRG), au second tour, en regroupant derrière lui, le PC et le MDC (qui avaient fait liste commune), le PRG et la droite!
Ce coup d'éclat, ce rassemblement firent l'effet d'une bombe  dans le paysage politique et l'on comprend que le MDC plaça, en Hénin-Beaumont, de grands espoirs pour un siège de député...
Ainsi, cocufié avec son assentiment, lors des municipales de 2001, le PS se voyait bafoué à l'approche des élections de 2002. Et pourtant, ce n'était que le début de cette descente aux enfers...

samedi 28 juillet 2012

Y'en a qui se gêne pas avec l'argent public!


Mediapart

Estrosi promeut l'Association des amis de Nicolas Sarkozy aux frais de l'Assemblée


Christian Estrosi se démène pour« garder Nicolas Sarkozy au-dessus de la mêlée ». Convaincu que l’ancien président peut encore être « un recours » aux déchirements de l’UMP, le député et maire de Nice s’emploie à promouvoir le bilan de son mentor au travers del’Association des amis de Nicolas Sarkozy, dont il est secrétaire général.
En attendant les premières « rencontres » de l’association, qui se tiendront – naturellement – à Nice les 24 et 25 août, l’ancien ministre de l'industrie a profité de sa réélection au Palais Bourbon pour faire un petit peu de promotion. Il y a quelques jours, les électeurs de sa 5e circonscription des Alpes-Maritimes ont en effet découvert dans leur boîte aux lettres un courrier dans lequel l’élu les remercie « très sincèrement » de lui avoir « renouvelé leur confiance ».
Dans cette lettre révélée par un abonné de Mediapart, Christian Estrosi évoque pêle-mêle ses fonctions de député, de maire de Nice et de président de la Métropole Nice Côte d’Azur, sans opérer aucune distinction. Mais surtout, ce plus fidèle lieutenant de Nicolas Sarkozy a profité de l’occasion pour glisser dans l’enveloppe un petit bulletin à retourner à l’adresse de la permanence UMP de Nice, afin d’être « informé(e) (des) activités » de l’association ou de « recevoir le bulletin d’adhésion ».
Affranchie aux frais de l’Assemblée, comme en témoigne l’enveloppe ci-dessous, la lettre du député et maire de Nice a été préparée par ses équipes niçoises. « Je ne l’ai même pas eue entre les mains, assure l’un de ses collaborateurs parlementaires. Le courrier a été préparé à Nice, puis envoyé à l’Assemblée pour expédition. »
Du côté du bureau de poste du Palais Bourbon, nul ne peut indiquer à Mediapart combien d’exemplaires de cette lettre ont été envoyés.La 5e circonscription des Alpes-Maritimes comptant 85 420 inscrits, il y a de fortes chances que le nombre de destinataires corresponde à ce chiffre. A 0,38 euros l’affranchissement, le coût total de l’opération pourrait donc s’élever à plus 32 000 euros.

« Zéro centime de ressources »

Contacté par Mediapart, Christian Estrosi n’a pas souhaité réagir. Quant au président de l’Association des amis de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, il nous indique ne pas être au courant de cette initiative qu’il juge « bonne » : « Je trouve ça très bien qu’il fasse de la publicité pour l’association », dit-il avant d’opérer une étrange pirouette pour justifier l’envoi du courrier aux frais de l’Assemblée : « S’il est secrétaire général de cette association, c’est en grande partie parce qu’il est député, dont c’est lié à son mandat. »
correspondances de nature parlementaire, c’est-à-dire écrites par un député pour l’accomplissement de son mandat législatif, sont affranchies aux frais de l’Assemblée nationale », comme l’explique le site du Palais Bourbon. « En revanche, les correspondances d’ordre privé ainsi que les correspondances présentant un caractère général ou collectif (invitations, faire-part, cartes de visites, imprimés, tracts, appels à des souscriptions, journaux) ne bénéficient pas de cet affranchissement », souligne la consigne.
Le courrier de Christian Estrosi répond clairement au deuxième cas de figure. L’Association des amis de Nicolas Sarkozy a-t-elle remboursé cet envoi ? Brice Hortefeux n’en sait rien mais précise que « de toute manière, l’association a aujourd’hui zéro centime de ressources ».
Début 2011, la correspondance des parlementaires avait déjà fait l’objet d’une guerre intestine dans les couloirs de l'Assemblée. Le socialiste Hervé Féron avait en effet accusé ses collègues UMP Valérie Rosso-Debord et Laurent Hénart d'avoir abusé de la poste du Palais, à l'occasion des vœux de fin d'année, pour arroser « en très grand nombre » leur future circonscription, à coups de courriers relevant du tract électoral.
Le président de l’Assemblée, Bernard Accoyer, avait balayé l’accusation en écrivant à Féron « que le principe du secret et de l'inviolabilité des correspondances interdit tout contrôle (du)contenu » des courriers. « Les correspondances des députés bénéficient traditionnellement de l’affranchissement parlementaire lorsqu’elles ont un lien avec l’accomplissement du mandat législatif, et, pour les envois en nombre, lorsqu’elles sont adressées à des élus locaux ou à des membres de catégories professionnelles ou encore lorsqu’il s’agit de vœux de fin d’année », avait-il également indiqué.

Douze ans de descente en enfer du PS héninois (5) : pour la première fois, la théorie du complot...


Automne 2001, la série noire continue au sein du groupe municipal PS qui perd mois après mois ses élus. Cette fois-ci, contrairement aux autres, ce n’est pas le dépit ou la déception qui pousse Annick Genty (AA: soeur de l'ancien élu arrageois, Alain Fauquet, chef de l'opposition et ex-conseiller général) hors du conseil, mais son invalidation par le T.A., sa fonction de responsable de l’UTASS héninoise étant alors jugée comme incompatible avec son mandat municipal…

 À l'époque, entre le maire Dalongeville et le conseiller régional Darchicourt, l'ignorance était de mise.

À l'époque, entre le maire Dalongeville et le conseiller régional Darchicourt, l'ignorance était de mise.

Ce départ de celle qui, jusqu’alors animait avec pugnacité le groupe socialiste malgré les sarcasmes répétés du maire, permet un intéressant come back… Celui de Jean-Luc Lottegier, secrétaire de la section PS jusqu’aux élections municipales, et qui était l’un des plus fiables lieutenants de Pierre Darchicourt. Il rejoint alors les rescapés de l’équipe Darchicourt (après le passage à l’ennemi de Micheline Rudi), à savoir le discret Beaumontois, Guy Flament, mais aussi l’ancienne adjointe, Martine Drapier, un des symboles de la défunte Darchicourtie. Un PS héninois qui avait un premier ennemi de l’intérieur nommé Gérard Dalongeville, connaissant sur le bout des ongles la maison socialiste et les petits travers de son ancien patron, mais évitant alors soigneusement de retourner les poubelles. 

Ce qui n’est pas le cas de Mme Rudi qui, rudoyée par Daniel Duquenne, dans le journal interne du PS « Entre nous » n’hésite pas à révéler qu’en 1999, l’ancien maire avait mis le compte de la section à découvert en commanditant un sondage d’un coût de plus de 9 000 € à la société EDL communication publique. Une prestation dont on ne saura jamais comment elle fut réglée puisque, dixit l’ancienne trésorière, l’émission d’un premier chèque de plus de 6 000 € avait mis le compte du PS héninois à découvert. 

On croit que cette année 2001, déjà bien chargée en émotion en a fini avec ses coups de théâtre, eh bien l’on se trompe puisque, quelques jours avant Noël, c’est au tour de Martine Drapier de jeter l’éponge. Ulcérée par le passage dans l’équipe Dalongeville de son ancienne collègue, Micheline Rudi, l’ex-adjointe aux affaires sociales largue les amarres avec la politique (pour devenir quelque temps agent à la CAHC) et de jeter la première l’opprobre sur certains caciques socialistes du bassin minier ayant délibérément aidé Gérard Dalongeville pour se débarrasser d’un Pierre Darchicourt « qui était tellement bon qu’il inquiétait quelque part son environnement… (AA: je ne sais s'il faut croire Madame Drapier quant aux qualités intellectuelles de PD, car elle était trop intime avec lui pour que son jugement soit objectif...Néanmoins, je ne serais pas étonné que l'intelligence de P. Darchicourt n'allât au-delà de la moyenne de celle des personnalités politiques du secteur, celle-ci étant médiocre: non pas qu'il y eût carence, dans le secteur, de personnes brillantes, mais bien parce que la politique du PS était (est) le nivellement par le bas afin d'avoir de bons petits soldats obéissants)Hénin-Beaumont devenait quelque part trop puissante et Pierre Darchicourt trop indépendant ! ». Et la conseillère démissionnaire de poser la question : « Croyez-vous qu’à lui tout seul, Gérard Dalongeville aurait pu financer sa longue campagne?… Le travail de fourmis de l’équipe dissidente, pendant plusieurs années, a été orchestré et alimenté de main de maître par quelques “grands”(AA: politiques et/ou entreprises). Hénin-Beaumont était une section forte de l’image socialiste du Pas-de-Calais. Aujourd’hui elle est celle qui se déchire. Quel gâchis ! Il faudra des années pour reconstruire ! » Martine Drapier ne sait pas alors à quel point elle a mis dans le mille. Faisant dans son analyse une seule erreur, et de taille, celle de prévoir lors des législatives prévues six mois plus tard un ticket Facon-Dalongeville.
Un ticket qui, s’il avait existé, aurait peut-être changé le cours de l’Histoire (héninoise s’entend)...AA: je ne pense pas que cela fût possible. Entre un député, médiocre personnage s'il en fut, incapable de gérer sa circonscription, en tant que socialiste (il est certainement l'un des responsables de la perdition du PS), et un arriviste, peu regardant sur les moyens de satisfaire son ambition, 2 hommes sans foi, ni loi, en somme, l'union ne pouvait prospérer: l'exemple négatif de ce ticket, en 2007, n'a fait que le démontrer.
Au sujet de Dalongeville, notez la coïncidence entre ces différents évènements, de 20 ans en 20 ans:
- 1969: décès du maire Fernand Darchicourt (père de Pierre).
- 1989: Jacques Piette ne se représente pas (il décédera quelques mois plus tard).
- 2009: Gérard Dalongeville nous quitte, contraint et forcé!
Que se passera-t-il en 2029? 

La fin de la planète en 2100?



C'est la rumeur qui enflamme la Toile depuis plusieurs semaines : les écosystèmes de la planète pourraient connaître un effondrement total et irréversible d'ici 2100. A l'origine de cette prophétie apocalyptique, non une secte d'illuminés, un médium en manque de publicité ou le dernier blockbuster américain en vogue. Non, l'allégation est issue d'une étude de la très sérieuse revue Nature, référence parmi les publications scientifiques. La thèse ? L'environnement, sous l'effet des dégradations causées par l'homme, pourrait franchir un point de non-retour avant la fin du siècle.
Dans Approaching a state-shift in Earth’s biosphere, les auteurs, 22 chercheurs appartenant à une quinzaine d'institutions scientifiques internationales, alarment sur une perte de la biodiversité de plus en plus rapide et une accélération des changements climatiques.
Selon l'étude, presque la moitié des climats que nous connaissons aujourd'hui sur la Terre pourraient bientôt avoir disparu. Ils seraient ainsi remplacés, sur entre 12 % à 39 % de la surface du globe, par des conditions qui n'ont jamais été connues par les organismes vivants. Et ce changement s'effectuerait de manière brutale, empêchant les espèces et écosystèmes de s'y adapter.
Les bouleversements des milieux naturels ont toujours existé, rappelle l'étude, que ce soit à une échelle locale - au niveau des bassins ou des récifs coralliens par exemple -, régionale - il y a 5 500 ans, le Sahara était constitué de prairies fertiles - ou planétaire. La Terre a ainsi connu sept grandes crises : l'explosion cambrienne, il y a 540 millions d'années, les cinq extinctions massives qui ont anéanti pour certaines jusqu'à 90 % de la vie sur Terre et le passage de la dernière période glaciaire à notre époque, il y a 12 000 ans.
Mais alors que l'explosion cambrienne et le réchauffement de l'Holocène ont été déclenchés par des catastrophes naturelles, des changements dans la composition des océans et de l'intensité solaire, une nouvelle pression est aujourd'hui exercée sur les écosystèmes : celle de 7 milliards d'êtres humains - et 9 milliards en 2050.
"A l'époque où la planète est passée d'une période glaciaire à celle actuelle, interglaciaire, des changements biologiques des plus extrêmes sont apparus en seulement mille ans. A l'échelle de la Terre, c’est comme passer de l’état de bébé à l’âge adulte en moins d’une année. Le problème, c'est que la planète est en train de changer encore plus vite aujourd'hui", explique Arne Moers, co-autrice de l'étude et professeure en biodiversité à l'université Simon Fraser de Vancouver.
Et la chercheuse de poursuivre : "La planète ne possède pas la mémoire de son état précédent. Nous prenons un énorme risque à modifier le bilan radiatif de la Terre : faire basculer brutalement le système climatique vers un nouvel état d'équilibre auquel les écosystèmes et nos sociétés seront incapables de s'adapter. [...] Le prochain changement pourrait être extrêmement destructeur pour la planète. Une fois que le seuil critique sera dépassé, il n’y aura plus de possibilité de revenir en arrière."
D'après l'étude, ce seuil correspondrait à l'utilisation de 50 % des ressources terrestres. Or, aujourd'hui, 43 % des écosystèmes terrestres sont déjà utilisés pour subvenir aux besoins des hommes. Un tiers de l'eau douce disponible est par ailleurs détourné pour un usage humain. Les taux d'extinction des espèces sont à des sommets jamais atteints durant l'ensemble de l'évolution humaine - de 10 à 100 fois le rythme naturel d'extinction constaté par les scientifiques sur une période de 500 millions d'années, alors qu'il pourrait être bientôt 10 000 fois supérieur. Et les émissions de CO2 ont augmenté de 35 % depuis l'ère pré-industrielle du fait de la combustion d'énergies fossiles.

"Au vu de ces éléments, on peut affirmer qu'un basculement est très plausible au cours du siècle prochain", assure Anthony Barnosky, paléobiologiste à l'université de Californie à Berkeley. Toutefois, d'importantes incertitudes demeurent : "Il s'agit de savoir si ce changement planétaire est inévitable et, si oui, dans combien de temps il surviendra."
Une prudence partagée par nombre de scientifiques qui ont lu l'étude. Pour Brad Cardinal, biologiste à l'université du Michigan, interrogé par le magazine américainWired, cette recherche est probante mais pas concluante : "Ce n’est pas la première fois qu’une étude du genre est publiée. Seul le temps nous permettra de savoir si ces résultats se vérifient ou pas." "Il faut se méfier de l’interprétation qui en est faite dans certains médias, selon lesquels la Terre pourrait ne pas atteindre le XXIIesiècle. La planète ne va pas disparaître avant 4 milliards d’années et elle restera habitable bien longtemps encore. Mais les dégradations en cours vont affecter nos conditions de vie", tempère de son côté le climatologue Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dans une interview au magazine belge Le Vif/L'Express.
Reste qu'un véritablement changement des modes de vie est nécessaire et urgent. Les 22 scientifiques de l'étude proposent aux gouvernements d'entreprendre quatre actions immédiates : diminuer radicalement la pression démographique ; concentrer les populations sur les zones enregistrant déjà de fortes densités afin de laisser les autres territoires tenter de retrouver des équilibres naturels ; ajuster les niveaux de vie des plus riches sur ceux des plus pauvres ; développer de nouvelles technologie permettant de produire et de distribuer de nouvelles ressources alimentaires sans consommer davantage de ressources.

AA: 
Faut-il appliquer ici le pari de Pascal?
A savoir, prenons les mesures et si les prédictions sont justes, nous sauvons la Terre!
Si elles se révèlent fausses, aurons-nous vraiment perdu quelque chose à appliquer les mesures proposées?

Le progrès scientifique permettra-t-il de trouver des solutions?
Je ne pense pas que l'Homme soit capable de maîtriser les avancées scientifiques. Il privilégiera toujours son intérêt personnel et le profit.
2 exemples: 
- la poursuite du développement nucléaire, alors que, statistiquement, on sait qu'il y aura des accidents nucléaires avant la fin du siècle (imaginez une explosion à Gravelines...) 
- l'exploitation du gaz de schistes a commencé alors que se multiplient les avertissements sur les conséquences de cette nouvelle utilisation de ressources naturelles. Les Etats-Unis ont commencé frénétiquement à creuser des dizaines de milliers de puits...L'Europe est plus sage, mais pourra-t-elle résister aux enjeux économiques que l'on ne manquera pas de faire miroiter?