Ci-dessous, un article paru dans le Monde daté d'hier, concernant l'élection législative dans la 11ème circonscription du Pas-de-Calais (Hénin-Carvin) où se présentent 2 Marine. Il s'attache plus particulièrement à décrire le combat très difficile de Marine Tondelier (EELV).
Mes commentaires sont dans le texte...
Hénin-Beaumont, terre de mission pour la candidate écologiste
Face
à Marine Le Pen, qui vise la circonscription de ce fief FN, Marine Tondelier
(EELV), l’enfant du pays, veut croire en ses chances.
« Bonjour,
je m’appelle Marine mais faut pas confondre, je n’ai rien de commun avec
l’autre ! » Ce mardi 23 mai, c’est jour de
marché à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Tracts à la main, l’écologiste Marine
Tondelier joue sans complexe de ce prénom qu’elle partage avec la présidente du
Front national, son adversaire dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Sous le soleil printanier,
l’accueil est aimable, malgré quelques refus polis.
En
jean-baskets, panier en osier sous le bras, l’enfant du pays manie l’humour et
la décontraction. Ici, elle est chez elle. « Tout le monde connaît
mon engagement contre le FN », glisse-t-elle. A 30 ans, cette diplômée
de Sciences Po Lille partage sa vie entre sa ville natale et Paris, où elle
travaille à temps partiel comme assistante parlementaire de la députée Cécile
Duflot. AA : Cécile Duflot avec qui elle est souvent comparée. Même impétuosité, vivacité d'esprit, sincérité, avec, certes, un débit oral trop rapide et une voix trop aiguë. Bref, une candidate attachante...
Pour la seconde
fois, elle se présente dans cette circonscription. En 2012, elle avait
recueilli 1,6 % des voix. Deux ans plus tard, cette dirigeante nationale
d’Europe Ecologie-Les Verts décroche son premier mandat de conseillère
municipale d’opposition sur une liste (presque) unitaire de la gauche balayée
dès le premier tour par le frontiste Steeve Briois. Depuis, elle est devenue
l’une des bêtes noires de la nouvelle équipe municipale d’extrême droite et de
ses militants. « Vous vous en prenez tellement plein la gueule que
vous prenez de la bouteille en vitesse accélérée mais les gens voient que vous
êtes solide », raconte-t-elle. AA : dans cette opposition, elle est la seule (avec le communiste David Noël) à faire le poids face au couple diabolique Briois/Bilde qui manie perversité, autoritarisme, démagogie...
« ELLE N’EST PAS BÊTE MAIS ELLE EST
DÉPOURVUE DE SENS POLITIQUE : ELLE CHOISIT TOUJOURS LE MAUVAIS
CHEVAL », JUGE BRUNO BILDE AA : Et lui s'y connait en matière de cheval à choisir, lui le conseiller de M. Le Pen !
Sur les réseaux
sociaux, attaques et injures pleuvent. « Sur Facebook, on subit un
harcèlement quotidien de frontistes qui nous traitent de “gauchiasse” ou
“socialopes”, c’est pénible », euphémise son collègue communiste David
Noël. Les conseils municipaux virent aussi à l’affrontement violent. Ce qui
inquiète Cécile Duflot. « Personne n’est obligé d’être martyr, juge
l’ex-ministre du logement. Marine est “sous surveillance”. Ils n’ont
aucune limite. Le but, c’est de la faire craquer. » AA : c'est ce qu'a tenté MLP avec Macron, lors du fameux débat télévisé, avec le succès que l'on connait...
« Règne de la peur »
La publication
de son livre Nouvelles du front (Les Liens qui libèrent, 224
pages, 18 euros), en mars, n’a rien arrangé. Marine Tondelier y raconte la
vie sous le FN et le difficile quotidien des employés municipaux. « Intimidations,
prises à parties et lynchage public des récalcitrants… Un vrai règne de la peur
a vu le jour », dénonce-t-elle. AA : celui qui n'a jamais vu un conseil municipal à Hénin-Beaumont devrait s'y rendre et sera vacciné à vie contre le microbe frontiste. En fait, en faire un film documentaire pourrait en réveiller beaucoup ! « Elle ment de façon
effrontée, répond Bruno Bilde, bras droit du maire et adjoint aux
affaires générales. Elle est prête à faire beaucoup pour faire parler
d’elle. » Marine T n'a jamais été prise en flagrant délit de mensonge ! AA : Par contre, cette affirmation gratuite de la part de celui qu'on surnomme, à HB (sans y mettre de gant), "Goebilde", est, elle, un mensonge grossier.
Une allusion à
ses alliances passées, rarement couronnées de succès, avec le PCF ou le Parti
de gauche. Pour le scrutin de juin, les discussions ont avorté. Chacun pour soi
et advienne que pourra. Sans compter la candidate de La République en marche,
ils sont six prétendants à gauche parmi lesquels le député sortant socialiste
Philippe Kemel. La bataille s’annonce rude, peut-être même perdue d’avance. AA : MLP ne sera pas élue au premier tour, mais elle devrait l'emporter au second tour...
Ici, le Front
national se nourrit d’une désespérance sociale et politique, alimentée dans le
passé par la gestion calamiteuse de socialistes peu scrupuleux. Dans cette
circonscription plus large que la seule ville d’Hénin-Beaumont, à
la présidentielle, Mme Le Pen a
recueilli 41,17 % des voix au premier tour, loin devant Jean-Luc Mélenchon
(23,13 %) et Emmanuel Macron (14,55 %). Au second, elle a gagné plus
de 7 000 voix pour atteindre les 58,17 %. AA : la surprise pourrait venir de la participation au second tour de la candidate "République en marche" qui pourrait devancer le candidat "La France Insoumise"
« On peut battre Marine Le Pen »
En 2012,
M. Mélenchon essuyait une sévère défaite sur ce territoire. Malgré la
concurrence du PCF, Jean-Pierre Carpentier, qui prend sa suite, espère bien « maintenir
le potentiel » obtenu par le candidat de La France insoumise le
23 avril. Marine Tondelier, aussi, veut croire qu’elle a une chance, même
si le bassin minier reste une terre de mission pour les écologistes.
Dans la soirée,
devant une cinquantaine de ses partisans réunis dans un bar d’Hénin, la jeune
femme se projette comme une « députée de combats » et
promeut un « bouclier écologique et social ». « Je
ne serai pas une députée qui disparaît pour revenir cinq ans après »,
promet-elle. Ligne à très haute tension, pollution de l’eau, du sol, de
l’air : elle entend déposer, si elle est élue, une proposition de loi pour
créer un fonds d’indemnisation des victimes de préjudices environnementaux.
A ses côtés,
Noël Mamère, député sortant de Gironde, et Jean-François Caron, maire de Loos-en-Gohelle,
petite enclave écolo à quelques kilomètres de là. Le premier insiste pour faire
de l’écologie « un outil de lutte contre les inégalités,
d’émancipation et d’estime de soi ». Le second raconte les succès
rencontrés dans sa ville et vante « la culture collective d’oser
changer » qui anime ses concitoyens.
« On peut battre Marine Le Pen, je suis
née ici, les gens me connaissent », lance Marine Tondelier, comme pour s’en convaincre. La candidate de La République en
marche ? Celui des insoumis ? « Pas assez
consensuels », balaie-t-elle, le regard tourné vers l’avenir. Dans son
livre, la jeune femme assure qu’elle ne fera pas au FN « le cadeau
de céder à leur chantage insidieux ». « Parce que se
cacher, ce serait renoncer, ajoute-t-elle. Et renoncer, ce
serait les laisser gagner une seconde fois. » A Hénin-Beaumont,
l’extrême droite n’en a manifestement pas fini avec elle.
AA : Marine Tondelier est optimiste et on ne saurait le lui reprocher. Ses chances de succès sont extrêmement réduites, certes, mais son combat est celui de l'avenir. Même si les électeurs FN ne tiennent pas rigueur, pour l'instant, au parti d'extrême-droite de ses dérives financières, anti-démocratiques et de son incompétence, ce sont les combats menés par certains, dont celui de Marine Tondelier, qui assureront la fin du Front national.
Le FN n'a réalisé que 46,5% sur la ville d'Hénin-Beaumont, au premier tour de la présidentielle, contre un peu plus de 50% aux municipales de 2014. Le 11 juin, il devrait confirmer ce léger recul. Le FN vacille, mais le combat sera long encore pour que les Français qui votent pour lui prennent conscience de ce qu'il est réellement...