Le Grenelle de l'environnement avait eu le triple mérite de:
- rassembler associations environnementales, syndicats (salariés et patronaux), industriels, experts, administrations, etc...
- aboutir à des propositions presque toutes consensuelles (les divergences ayant été consignées, soigneusement)
- bien distinguer les réformes structurelles des mesures ponctuelles, nécessaires, mais non suffisantes. Par exemple, en matière de lutte contre les changements climatiques: pour diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre en 2050 (objectif fixé par le gouvernement Raffarin, il y a maintenant 4 ans!), il fallait passer par une rénovation complète des bâtiments existants, le montant estimé des travaux étant de 600 milliards d'euros (ceci entraînant des emplois, du pouvoir d'achat supplémentaire grâce aux réductions de consommations, un confort accru...), sur 40 ans. Autre exemple: investir massivement dans le transport collectif; pas de construction d'autoroute supplémentaire, sauf exception, dûment justifiée.
Parmi les multiples mesures nécessaires: limiter les emballages, éviter les gaspillages (diminution des produits jetables, limitation des emballages, plus de recyclage, etc...). Je le répète, ces dernières réformes (ainsi que celles concernant les comportements et l'éducation) sont fondamentales, mais largement insuffisantes si on ne met pas en place des réformes structurelles.
Le Ministre Jean-Louis Borloo avait donc pris quelques décisions timides, mais courageuses, sur des bonus-malus (automobiles, certains produits ménagers), qui avaient l'avantage, pour le gouvernement actuel, de ne rien coûter. Ainsi pour l'auto, malgré un mauvais ajustement financier de départ (coût: 200 millions d'euros, montrant que les Français étaient acquis à l'idée) et les propositions de "taxe pique-nique" (sur les produits jetables) et de taxes sur l'électro-ménager. Malheureusement, pour ces dernieres mesures, une grave erreur de communication était commise: on n'insistait pas sur le fait que, certes, il y avait des taxes, mais également des réductions pour les "produits vertueux". Vociférations des députés de la majorité et des lobbys industriels!
Le Président de la République a donc mis le holà sur ces projets. La création d'un groupe de travail sur le sujet étant l'illustration de la formule du Président du Conseil Laniel, sous la IV ème République: "quand on veut enterrer un projet, on crée une commission"!
Ainsi donc, Jean-Louis Borloo, numéro 2 du gouvernement, a été proprement désavoué
On attend avec impatience qu'il annonce sa démission!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire