Les panégyriques du FN, suite au décès accidentel de Jörg Haider, rappellent son idéologie : le racisme et le xénophobisme restent son fonds de pensée même si aujourd'hui ses leaders arrivent à éviter les dérapages scandaleux de JM. Le Pen. Jörg Haider avaient lui aussi maîtrisé ses propos, dans ses dernières années, mais nul n'était dupe.
En cherchant dans les articles de presse, celui qui avait retracé la carrière de cet homme politique avec le plus de recul, sans trop céder à la haine qu'inspirent les ennemis de l'Homme, j'ai, pour une fois, apprécié celui de Libération, qui replace bien J.Haider dans le cadre de la multinationale raciste. Vous en trouverez ci-dessous le texte (les mots en gras sont de mon fait):
"Fils d'un cordonnier qui fut un nazi de la première heure, brillant orateur à l'allure dynamique, Jörg Haider, décédé samedi dans un accident de la route, incarnait depuis plus de 20 ans le "visage" de l'extrême droite autrichienne, l'une des plus fortes d'Europe.
En 1999, Haider provoquait un coup de tonnerre en remportant 26,9% des voix aux élections législatives, permettant à sa formation historique, le FPÖ, d'entrer pour sept ans au gouvernement avec le chancelier conservateur Wolfgang Schüssel au prix de plusieurs mois de sanctions diplomatiques de l'Union européenne.
Donné plusieurs fois pour fini, ce bretteur ambitieux et impitoyable âgé de 58 ans venait de signer un inattendu retour en force sur la scène politique nationale après avoir recueilli plus de 10% des voix aux législatives du 28 septembre, démontrant une force de séduction intacte malgré un ton adouci.
Il est décédé aux premières heures de samedi dans un accident de la route près de Klagenfurt, dans cette province de Carinthie (sud) qu'il avait érigée depuis 1999 en fief et en vitrine de sa politique populiste.
Résumant sa stratégie politique dans sa dernière interview, parue samedi dans le quotidien régional Kleine Zeitung, il avait déclaré: "Nous avons beaucoup changé de choses en Carinthie et le ferons aussi en Autriche. Je n'ai même pas besoin d'être chancelier pour cela."
Né le 26 janvier 1950 à Bad Goisen, en Haute-Autriche (centre) dans une famille imprégnée d'idéologie nazie, Jörg Haider prit en 1986 le contrôle du FPÖ, un petit parti fondé par d'anciens nazis qui ne recueillait que 4% des voix. En 1989, il se fait élire gouverneur de Carinthie.
En 1991, Haïder doit cependant renoncer à son poste pour avoir fait l'éloge de la politique de l'emploi du IIIe Reich.
En 1995, il récidive en qualifiant la Waffen-SS de "partie de l'armée allemande à laquelle il faut rendre honneur". Multipliant parallèlement les dérapages antisémites, il déclare au Parlement de Vienne que les camps de concentration nazis n'étaient que des "camps disciplinaires".
Ces sorties ne l'empêchent pas d'être réélu gouverneur de Carinthie en 1999 --poste où il a été confirmé en mars 2004-- ni surtout de triompher aux législatives la même année.
Haider accepte alors de céder formellement la tête du FPÖ et de ne pas briguer de fauteuil ministériel pour permettre l'entrée de sa formation au gouvernement.
Assagi par l'exercice du pouvoir, le FPÖ voit progressivement fondre son assise électorale, suscitant la fronde de son aile droite.
En mars 2005, Haider tente de rétablir son leadership et de redorer l'image du FPÖ en écartant les "ultras", à savoir les pangermanistes xénophobes et nationalistes qui l'avaient porté au pouvoir en 1986.
Mais il est lui-même mis en minorité et abandonne le mois suivant sa formation au jeune et virulent Heinz Christian Strache, dont il fut le mentor, créant un parti populiste plus modéré, le BZÖ, et se retirant en Carinthie.
Revenu sur la scène nationale l'été dernier, il signe sa campagne électorale la plus modérée, abandonnant ses diatribes les plus férocement xénophobes pour concentrer son discours sur la lutte contre le chômage et la vie chère ainsi que contre les privilèges et la gabegie à Vienne et Bruxelles.
Haider, qui n'a jamais fait amende honorable pour ses dérapages passés ni abjuré ses anciennes sympathies pour le nazisme, s'était encore fait admonester la semaine dernière par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) pour avoir exilé des demandeurs d'asile dans un centre isolé au milieu des alpages.
Marié et père de deux filles, Haider ne faisait pas mystère de son amitié pour Seif al-Islam Kadhafi, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire