Ci-dessous, copie du compte-rendu du procès de "La Carpe Héninoise" paru dans l'hebdomadaire "l'Avenir de l'Artois du 8/1/09" (!)
Détournement de fonds à Hénin-Beaumont
Juste pour "paraître"
jeudi 08.01.2009, 14:00
Placé à la tête d'une association héninoise, le président détourne une partie des fonds du club à des fins personnels mais également pour aider à financer des prestations organisées par la municipalité et un journal local pour un préjudice global de 28 000 euros.
Après 42 ans à la tête de l'association de pêcheurs héninoise, le président de l'époque a souhaité passer la main. C'était en 2003. Bien ancré dans le milieu associatif et réputé pour son dévouement il a été entendu lorsqu'il avait émis une réserve sur son éventuel successeur. Un sujet évoqué auprès du maire, Gérard Dalongeville qui s'est tourné vers son collaborateur de cabinet pour lui suggérer de prendre la succession de « La Carpe héninoise ».
Jean-Michel Grison est également réputé pour être l'homme à tout faire au sein de la mairie d'Hénin-Beaumont. Bref, Jean-Michel Grison est pressenti pour le poste de président.
Un voyage
en Turquie
C'est dans ce contexte que l'ancien collaborateur du maire se voit présenté et élu à la tête de l'association rapporte le prévenu à la barre du tribunal correctionnel de Béthune.
Enfin il s'est vu remettre la clef du local sans se douter de la richesse du club, faute de documents et de cahier comptable, qui compte entre 1 500 et 1 800 adhérents. Sur le compte courant 55 000 euros, des Sicav et livret A qui reposent depuis des années.
Dès lors, le président entame une nouvelle politique au sein du club au bénéfice des adhérents. Des lots sont remis aux différents concours, un repas annuel est organisé, diverses manifestations animent la vie du club. Tout semble normal sauf que parallèlement le fonctionnaire territorial s'octroie des chèques sans contrepartie, falsifiant à l'occasion des factures pour justifier de diverses dépenses. Enfin, des mouvements importants en espèces sont également évoqués. Justifiés souvent par des aides allouées à des organismes héninois, comme le football club féminin. En fait, le prévenu tenait à vivregrand train et s'offrait ainsi sur le compte de l'association un voyage d'agrément en Turquie, par exemple.
Une affaire politico-financière
Dès lors le préjudice prend une nouvelle tournure et une affaire politico-financière est également révélée au grand jour, impliquant la municipalité et Le journal du Pays.
Ainsi, lorsque la municipalité organise une prestation musicale dans le cadre d'une course cycliste, celle-ci doit faire face aux exigences des artistes qui réclament un règlement cash. Jean-Michel Grison propose son aide, selon la version des organisateurs de l'événement, ou est sollicité, selon l'autre version. Près de 1 300 euros sont retirés du compte de l'association pour régler la prestation musicale. Quand aux 8 000 euros remis au directeur du journal local, le directeur s'en est expliqué. Proche du maire, il aurait évoqué quelques difficultés et un jour, Jean-Michel Grison s'est présenté avec l'argent. Depuis 2 500 euros ont été remboursés, a-t-il assuré aux policiers.
Pour éviter les poursuites, le prévenu s'est empressé d'engager des démarches auprès du nouveau président de l'association pour rembourser les 17 000 euros détournés à des fins personnels. Une requête rejetée par les dirigeants du club.
Autant dire que les relations entre l'ancien collaborateur du maire et la municipalité se sont tendues. Des pressions des dignitaires de la mairie sont évoquées : « Je reste sur mes gardes pour éviter de se retrouver en bleu de travail à ramasser les papiers », raconte le prévenu qui, du poste de collaborateur s'est vu rétrogradé à l'organisation des événements de la ville avec un salaire divisé par deux.
Maître Darras, avocat de l'association héninoise réclame 28 567 euros de dommages et intérêts.
Un ego surdimensionné
Pour le procureur, c'est une histoire qui pourrait prêter à rire face à un comportement plutôt égocentrique du prévenu qui voulait en fait « paraître » et se donner de l'importance, mais ce serait oublier les fausses factures délivrées. Le Ministère public requiert six à huit mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l'épreuve.
Pour la défense, le distinguo entre les montants détournés à des fins personnels et ceux pour la mairie s'impose. Il évoque l'ego surdimensionné du prévenu qui l'a mené à commettre de telles exactions. La défense relativise : « Il n'a pas dilapidé un trésor de guerre, l'association est toujours prospère », souligne-t-il.
Le tribunal a condamné le prévenu à six mois de prison avec sursis et 18 mois de mise à l'épreuve. Il est également interdit de présider toute association durant une période de cinq ans et devra verser 28 167, 15 euros à la partie civile et 800 euros pour les frais de justice.
L'Avenir de l'artois
La pelotte va continuer ainsi à s'étirer. Quel sera le prochain ?
RépondreSupprimerTout tourne autour du même sans qu'il ne soit inquiété.
Faut -il continuer à faire appel à l'intelligence et à l'intégrité des conseillers municipaux héninois qui semblent se satisfaire de ces imbroglios politico judiciaires. Ne rien dire et laisser faire, est cela une mission de conseiller ?
cimares