Gérard Longuet revient. Et avec lui une certaine idée de la droite. Du genre qui commence à l'extrême droite, passe par la lessiveuse giscardienne, fait dans le style moderne et décrispé, mais dans le fond, ne change en rien.
Gérard Longuet, ex-très jeune "faf", ex-jeune giscardien emblématique des années 80, ex-membre de la bande à Léo, ex-balladurien de choc, toujours suspect mais jamais condamné (qu'il s'agisse de financement politique occulte ou de magouilles immobilières personnelles) véritable miraculé judiciaire, avait fini par échouer au Sénat ces dernières années, ce qui, compte tenu de sa personne et de son action, relevait déjà de l'incongruité.
Ces trois dernières années, Gérard Longuet s'est illustré à deux reprises, tenant des propos plus que révélateurs quant à ce qu'est son moi politique réel.
En 2008, dans un débat en commission sénatoriale, Longuet avait assimilé l'homosexualité à la pédophilie : "C’est extrêmement réjouissant de savoir que l’on promeut en effet des formes nouvelles de sexualité dans l’école. Et qu’on combat en même temps la pédophilie. Y a quand même un moment où il faut savoir sur quelles valeurs on s’arrête, mais enfin..."
En 2010, alors que le nom de Malek Boutih circulait comme étant celui d'un possible président de la HALDE, Longuet avait considéré que celui-ci n'avait pas le physique de l'emploi, contrairement au président sortant, Louis Schweitzer : "La Halde ça veut dire que la France s’ouvre aux populations nouvelles. Louis Schweitzer, un vieux protestant, c’est parfait ! Il vaut mieux que ce soit un corps français traditionnel qui se sente responsable de l’accueil de tous nos compatriotes".
Entendons-nous bien : nous reconnaissons à chacun le droit aux erreurs de jeunesse, aux engagements exaltés, aux parcours entre ombre et lumière, aux errements d'extrême droite ou d'extrême gauche. Mais à la condition que, les années passant, le changement apparent soit le reflet du changement réel. Dans le cas de Gérard Longuet, le constat est clair. Le casseur d'Occident et de l'Oeuvre française est resté le même, troquant la barre de fer du nervi facho des 60' contre le costume Dior du notable de la droite classique, des 80' à nos jours. Mais la marque de fabrique de l'homme est demeurée intacte. Les déclarations récentes du désormais "ministre de la Défense contre les flux migratoires venus des pays arabes" le prouvent de la plus accablante des manières. Son "corps français traditionnel" sent le moisi, et son amalgame "homosexualité pédophilie", dont l'école ferait la promotion empeste le rance.
Qu'un fantôme tel que Gérard Longuet, entre esprit de Vichy et incarnation du Giscardisme, puisse devenir le ministre emblématique d'un président de la république qui avait dix ans lors de la création du groupe Occident est l'éclatant symbole de la décadence de la droite française. "Un truc de ouf" comme on dit aujourd'hui. Gérard Longuet est tout à la fois un homme du passé et un homme du passif, le symbole d'une droite décrépie et réactionnaire qui n'en finit pas de survivre, virus épouvantable qui empoisonne la droite depuis deux siècles et que ni de Gaulle ni Chirac n'ont réussi à éradiquer. Hélas...
PS : en bonus, une photo de jeunesse de Gérard Longuet, trouvée dans le livre de Frédéric Charpier "Génération Occident" (Seuil, 2005) où l'on voit le jeune Longuet aux côtés de Pierre Sidos, grande figure de l'extrême droite française au temps d'Occident.
Gérard Longuet, ex-très jeune "faf", ex-jeune giscardien emblématique des années 80, ex-membre de la bande à Léo, ex-balladurien de choc, toujours suspect mais jamais condamné (qu'il s'agisse de financement politique occulte ou de magouilles immobilières personnelles) véritable miraculé judiciaire, avait fini par échouer au Sénat ces dernières années, ce qui, compte tenu de sa personne et de son action, relevait déjà de l'incongruité.
Ces trois dernières années, Gérard Longuet s'est illustré à deux reprises, tenant des propos plus que révélateurs quant à ce qu'est son moi politique réel.
En 2008, dans un débat en commission sénatoriale, Longuet avait assimilé l'homosexualité à la pédophilie : "C’est extrêmement réjouissant de savoir que l’on promeut en effet des formes nouvelles de sexualité dans l’école. Et qu’on combat en même temps la pédophilie. Y a quand même un moment où il faut savoir sur quelles valeurs on s’arrête, mais enfin..."
En 2010, alors que le nom de Malek Boutih circulait comme étant celui d'un possible président de la HALDE, Longuet avait considéré que celui-ci n'avait pas le physique de l'emploi, contrairement au président sortant, Louis Schweitzer : "La Halde ça veut dire que la France s’ouvre aux populations nouvelles. Louis Schweitzer, un vieux protestant, c’est parfait ! Il vaut mieux que ce soit un corps français traditionnel qui se sente responsable de l’accueil de tous nos compatriotes".
Entendons-nous bien : nous reconnaissons à chacun le droit aux erreurs de jeunesse, aux engagements exaltés, aux parcours entre ombre et lumière, aux errements d'extrême droite ou d'extrême gauche. Mais à la condition que, les années passant, le changement apparent soit le reflet du changement réel. Dans le cas de Gérard Longuet, le constat est clair. Le casseur d'Occident et de l'Oeuvre française est resté le même, troquant la barre de fer du nervi facho des 60' contre le costume Dior du notable de la droite classique, des 80' à nos jours. Mais la marque de fabrique de l'homme est demeurée intacte. Les déclarations récentes du désormais "ministre de la Défense contre les flux migratoires venus des pays arabes" le prouvent de la plus accablante des manières. Son "corps français traditionnel" sent le moisi, et son amalgame "homosexualité pédophilie", dont l'école ferait la promotion empeste le rance.
Qu'un fantôme tel que Gérard Longuet, entre esprit de Vichy et incarnation du Giscardisme, puisse devenir le ministre emblématique d'un président de la république qui avait dix ans lors de la création du groupe Occident est l'éclatant symbole de la décadence de la droite française. "Un truc de ouf" comme on dit aujourd'hui. Gérard Longuet est tout à la fois un homme du passé et un homme du passif, le symbole d'une droite décrépie et réactionnaire qui n'en finit pas de survivre, virus épouvantable qui empoisonne la droite depuis deux siècles et que ni de Gaulle ni Chirac n'ont réussi à éradiquer. Hélas...
PS : en bonus, une photo de jeunesse de Gérard Longuet, trouvée dans le livre de Frédéric Charpier "Génération Occident" (Seuil, 2005) où l'on voit le jeune Longuet aux côtés de Pierre Sidos, grande figure de l'extrême droite française au temps d'Occident.
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