mardi 19 avril 2011

2012, les JO du Nord - Pas-de-Calais

 

Le Monde 20/4/2011


La région se dote d'équipements modernes afin d'attirer les sportifs qui voudront s'entraîner près du site olympique de Londres à moindre coût



Le complexe gymnique d'Arques (Pas-de-Calais), ultramoderne, a coûté 8 millions d'euros. 


Le 6 juillet 2005, quand le Comité international olympique désigna Londres comme ville hôte des JO 2012, au détriment de Paris, il y eut des Français heureux : à Arras, le drapeau britannique fut aussitôt hissé au mât de l'hôtel du département. Le président du conseil général, Dominique Dupilet, en sourit encore. " Nous avions préparé aussi celui de Paris, nous ne possédions pas celui de Londres... "
Six ans plus tard, c'est toute la région Nord - Pas-de-Calais qui se réjouit que les Jeux (27 juillet - 12 août) se déroulent à Londres, accessible en moins de deux heures. De Calais à Dunkerque, de la côte d'Opale à Lille, chacun l'admet : les retombées économiques auraient été moindres si la capitale française avait accueilli les JO 2012. Mardi 19 avril, Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), doit venir signer plusieurs partenariats dans le Pas-de-Calais. Jeudi 21, il signera avec le ministre des sports d'Haïti un protocole d'accord à Dunkerque. La semaine prochaine, une délégation de Guyane, conduite par son préfet, étudiera le plan de bataille du syndicat mixte de la côte d'Opale (SMCO), dans l'intention de s'en inspirer avant les JO de Rio 2016...
" En Grande-Bretagne, les salles de sport sont payantes, rappelle M. Dupilet. Nous nous sommes positionnés comme base d'accueil pour les pays du tiers-monde, offrant des camps d'entraînement moins onéreux. " Le lobbying a commencé bien avant les Jeux de Pékin de 2008. " Nous avions développé deux stratégies, dont une si Paris gagnait ", admet Frédéric Lemang, coordinateur de l'opération " Le plus grand terrain de Jeux " au sein du SMCO présidé par le maire (PS) de Dunkerque, Michel Delebarre.

D'abord centré sur le littoral, le " Plus grand terrain de Jeux " a fini par associer le Pas-de-Calais, puis la région, suivie plus tard de Lille-Métropole (LMCU) et plus récemment de la Flandre occidentale belge. Le Dunkerquois Wulfran Despicht en est le chef d'orchestre. Egalement vice-président de la région, le compagnon de la fille de Michel Delebarre se veut le garant de la paix régionale.
" Nous travaillons symboliquement sur l'eur-région dite du Channel District, insiste M. Lemang. Trois équipes de natation effectueront leur stage final avant les JO chez nous. La Russie sera à Béthune, la France à Dunkerque, et le Brésil à Bruges. Jeudi, l'équipe de France de basket annoncera sa venue en août 2011 à Gravelines, Liévin et Ostende. " Le Nord-Pas-de-Calais reçoit en moyenne 40 stages sportifs internationaux par an. L'effet JO les a multipliés : " Nous sommes passés à 80 en 2008, 140 en 2009, 168 en 2010, additionne M. Lemang. L'objectif sera de 200 séjours d'équipes en 2011, et encore 200 pour les six mois précédant les Jeux en 2012. " Parmi d'autres stages de prestige, ceux de l'équipe de France de judo au Touquet, ou de handball à -Dunkerque...

" Nos équipements afficheront complet trois mois avant les Jeux. Certaines équipes seront toujours dans la région à J - 7, avant de rejoindre le village olympique. " Le bénéfice se veut multiple. Soutenir l'économie du tourisme, développer les installations et la pratique sportives, notamment dans le Pas-de-Calais : le département, avec 300 000 licenciés, se situe en dessous de la moyenne nationale par rapport à sa population (22 % contre 24 %).
" La région investit plus de 100 millions d'euros dans cette opération ", calcule M. Despicht. Ce chimiste de formation évoque une catalyse : " L'effet JO accélère notre processus de réaction. Rénovations ou constructions d'équipements auraient encore patienté. Regardez le plan d'eau d'aviron de Gravelines. C'était une idée d'Albert Denvers, président de la communauté urbaine de Dunkerque, prédécesseur - jusqu'en 1995> de Michel Delebarre. On se demandait s'il serait creusé un jour. Les Jeux ont imposé une deadline ! " Désormais, perpendiculaire à l'autoroute A16, on aperçoit l'impressionnant bassin, volontairement conçu et orienté comme celui de Londres.

Il en va de même pour le vélodrome de Roubaix, porté par le conseil régional. Un complexe de polycarbonate translucide alvéolaire, d'un coût global de 25 millions d'euros. " Les Jeux ont boosté le calendrier, nous attendons sa livraison en mai 2012 ", espère Michèle Demessine, ancienne ministre (PCF) du tourisme (1997-2001), aujourd'hui chargée des sports à LMCU. Le Pas-de-Calais s'est lancé dans le plus lourd programme de construction. " Nous avons mis 20 millions d'euros sur la table ", indique M. Dupilet. " Nous pensons aussi aux Jeux paralympiques - 29 août-9 septembre 2012 - en raison de la spécialisation de Berck dans les soins de rééducation. " Le conseil général du Pas-de-Calais a aussi inauguré une salle de lutte à Marquise, une salle de badminton ultramoderne à Aire-sur-la-Lys, une piste de BMX (discipline de vélo tout-terrain) calquée sur celle de Londres à Lumbres ; il attend la livraison de la base de voile de Wimereux et de la piste d'athlétisme de Calais. " Le conseil général a financé à Calais 60 % d'un stade municipal !, souligne M. Dupilet. Nous ne pouvions être base arrière des JO sans des installations d'athlétisme sur la côte. "

Mais c'est à Arques que se situe sans doute le joyau de ces nouveaux équipements. Le complexe gymnique de quatre salles est effectivement le seul au monde offrant la pratique des sept disciplines que compte ce sport : les quatre olympiques (GRS, trampoline, gym hommes et gym femmes) et les trois non olympiques (tumbling, aérobic, gym acrobatique).
Et cela ne relève pas du simple opportunisme : cette commune de 10 000 habitants possède le premier club français de gymnastique en nombre de licenciés, soit 1 700 adhérents pour l'Association municipale de gymnastique d'Arques (AMGA) - dont 1 230 pour la pratique loisirs et 270 handicapés.
" J'ai rêvé le projet en 2008, la salle est sortie en novembre 2010 ", explique Thierry Large, chargé du développement du club depuis 1994. " D'une enveloppe de 2,8 millions d'euros, nous sommes passés à 8 millions, dont presque 2 pour la conception écologique. Grâce au programme régional olympique, cela a coûté moins cher à la commune que si elle avait rénové les quatre salles rustiques où le club se dispersait. La ville n'a mis que 20 % de cette somme, le département 30 %. " Chauffé à l'énergie passive, le bâtiment récupérera même 100 000 euros annuels en vendant à EDF l'excédent de ses 1 200 m2 de toiture -solaire.

Un coût d'œil au planning d'occupation, tendu par M. Large, rassure. Les cases sont largement colorées pour l'année. Chinois et Japonais sont venus en visite, et même l'équipe nationale britannique souhaite s'y préparer à l'écart de la pression de ses compatriotes. " Nous avons acheté exactement le même matériel que celui de Londres. Un pays visant une médaille, au trampoline par exemple, ne peut songer à s'entraîner autrement. " Si même les Britanniques s'entraînent dans le Pas-de-Calais...

9 commentaires:

  1. pourquoi ,rien à hénin-beaumont,pour l'escrime ,club le plus prestigieux de france et peu-etre au monde(multiples champions du monde,olympiques,européens,
    nationaux,régionaux,départementaux) et très proche des iles britaniques.
    peut-etre à cause de l'élu des cantonales ou des élus régionaux qui avaient imposé 2 fois la plus belle crapule politique de france ,battant boucheron et jacques medecin.merci les "on"

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  2. le complexe gymnique d'arques,prévu à
    2 .000.000 d'euros a couté 8.000.000.
    ce sera la même chose pour le tramway.mais rassurez vous ce ne sont pas les élus qui payent la différence.ce sont les pauvres cons de contribuables.

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  3. A 18H40

    Effectivement le projet n'a pas été porté politiquement...Il en est de même pour la gymn et pourtant nous avions tenté avec son Président, M.Tranchant, de rattraper le dossier. W Despicht (alors VP Sports à la région) était venu...et puis plus rien!

    A 18H47

    Votre interprétation est plus que douteuse!
    Le projet du club était de 2 millions. La Région (et le département) ont voulu en faire un projet plus ambitieux et si je me souviens bien le devis initial a été respecté.

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  4. pourquoi ,rien à hénin-beaumont,pour l'escrime ,club le plus prestigieux de france et peu-etre au monde(multiples champions du monde,olympiques,européens,
    nationaux,régionaux,départementaux) et très proche des iles britaniques.
    peut-etre à cause de l'élu des cantonales ou des élus régionaux qui avaient imposé 2 fois la plus belle crapule politique de france ,battant boucheron et jacques medecin.merci les "on"

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  5. je remercie les 52 % de français qui ont mis au pouvoir sarko.
    cet illusionniste a endetté la France à la hauteur de 82 % du P.I.B.
    la droite nous a toujours fait croire que la gauche est mauvaise gestionnaire.
    alors à partir de maintenant ,écrasez vous. cette droite pure et dure qui ruine le peuple et gave les riches.
    en 2012,ne prenez pas le risque de revotez pour lui.car de Gaulle aura eu raison.
    " les français sont des veaux."

    Briois ,le condamné par la justice de son pays et qui a fait appel,
    lui, les nomment les " boeufs."
    mais entre la droite d'aujourd'hui de "l'agité du bocal" et l'extrême droite, y a-t-il une grande différence ???

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  6. bientôt le litre d'essence à 2 euros et certains refusent toujours le tramway....

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  7. on ne va pas tarder à aborder le sujet du montant des subventions allouées au sport semble-t-il...

    il va y avoir à nouveau des torrents de larmes, mais DE GRACE, de la subtilité dans les réactions.

    sinon, nous subirons à nouveau complaintes et jérémiades.

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  8. il y a eu un projet sur henin beaumont pour la gym celui même de arques
    mais la municipalité dalongeville devait mettre la main au porte monnaie .monsieur alpern pourquoi ne pas avoir l'honneter dans parler eric daussin

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  9. A Eric Daussin

    - j'ai écrit, et c'est explicite, que le projet n'avait pas été porté politiquement...et il est regrettable que vous mettiez en doute mon honnêteté intellectuelle...

    - le projet était beaucoup plus modeste que celui d'Arques, qui était, d'ailleurs, déjà entamé au moment où ont eu lieu les discussions, avec W Despicht.

    M. Tranchant, le Président, souhaitait que les installations héninoises soient à la hauteur du formidable travail effectué: je pense que si le Maire de l'époque avait bataillé pour ce dossier, les travaux auraient été effectués.

    Ce n'était pas une question de moyens, d'autant plus que cela aurait pu (dû)être un projet communautaire...

    En outre, vous savez bien que l'argent, pour Dalongeville, n'était pas un problème...d'autant plus qu'il avait les moyens d'être persuasif auprès de Percheron et Dupilet!
    Il s'agissait vraiment d'une question de volonté politique...

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