vendredi 06.05.2011, 05:14 - La Voix du Nord
La CAHC vise l'intégration à un pôle métropolitain du bassin minier tout en conservant son autonomie.
On sait que le gouvernement veut diminuer le nombre d'intercommunalités mais que réserve la réforme des collectivités territoriales pour la communauté d'agglomération Hénin-Carvin ?
PAR CHRISTOPHE LE COUTEUX
À quelle sauce seront assaisonnées les intercommunalités du Pas-de Calais ? Le préfet Pierre de Bousquet a apporté un élément de réponse la semaine dernière en dévoilant un projet prévoyant de réduire leur nombre de 43 à 23 (notre édition du 30 avril). Mais ce schéma concerne surtout les zones rurales. La CAHC, comme sa voisine de Lens-Liévin (CALL), est épargnée, le statu quo préconisé. À leur échelle, l'État incite à la création de pôles métropolitains.
Les élus du bassin minier se sont donc engagés dans la constitution d'un pôle autour de cinq intercommunalités : Hénin-Carvin, Lens-Liévin, Artois.com (Béthune-Bruay), Douai et Arras. Une première réunion a eu lieu il y a trois semaines avec les présidents des cinq structures. « Ce n'est pas un regroupement, insiste Jean-Pierre Corbisez, président de la CAHC. Pas question de partager des compétences. Pour l'instant, on est sur des thématiques communes : le transport, l'eau, la santé, la recherche-développement - pour nous, ce sera sur la logistique, pour Lens sur la santé -. »
Les voisins font peur
La formule séduit Jean-Pierre Corbisez car elle ne remet pas en cause l'existant tout en stimulant la coopération : « avec Lens-Liévin, une fourrière intercommunale pour faire des économies. Il y a peut-être aussi quelque chose à mettre en commun sur le tourisme, avec d'un côté le Louvre-Lens, de l'autre le 9/9 bis. » De plus, elle serait indolore sur le plan financier : « il y aura des moyens humains à mettre en commun, surtout de la matière grise ... » Le partage des compétences, « ce n'est pas pour aujourd'hui, ni pour demain, peut-être pour après-demain.
» Ces précisions seront-elles de nature à rassurer les élus de la CAHC ? Le sujet est sensible car beaucoup d'entre eux redoutent un rapprochement voire une fusion avec l'ogre Lens-Liévin, plus lourd démographiquement et... politiquement.
Lors d'un récent conseil municipal à Courrières, Albert Facon, député et ex-président de la CAHC, appelait à la vigilance sur le sujet. « Je ne suis pas contre le regroupement : la CAHC met en commun dans un partage équitable mais si c'est pour y aller, ne rien avoir à dire et accepter les décisions de quelques-uns, c'est non. »
Référendums locaux
Plus radical, le communiste courriérois Jean-Louis Fossier craint une vampirisation de l'agglo Hénin-Carvin : « La CALL est dans une situation financière difficile pour sa gestion dispendieuse. Notre situation financière est saine. Nous ne sommes pas là pour payer les ardoises de nos voisins. » Tous les élus PC sont d'ailleurs hostiles à tout projet de fusion et exigent, avant tout préalable, des référendums locaux. « Autrement, ce serait un déni de démocratie. » Du côté de la CALL, c'est le maire de Billy-Montigny Bruno Troni qui mène la fronde. Si la mobilisation se fait sur tous les territoires, c'est aussi parce que le PCF a tout à craindre d'une réforme qui réduirait le nombre d'élus.
AA: le rapprochement des intercommunalités est inéluctable. Mais cela ne peut se faire dans la précipitation. Autant je pense que l'État a rempli son rôle en accélérant les mouvements de fusion nécessaires (communautés de communes entre elles; communes ne faisant pas partie d'un groupement intercommunal), autant la décision qu'il a prise de laisser du temps pour la constitution de pôles métropolitains aurait dû être assortie d'un calendrier et d'une méthode. On le voit bien dans l'article de La Voix du Nord, les hésitations sont nombreuses: quelle forme le rapprochement CALL/CAHC? Quelques compétences partagées ou une répartition des compétences fortes pour chacune (exemple: culture pour la CALL, logistique pour la CAHC).Quel type de coopération entre les 5 Agglo? Fusion? Coopération simple? Répartition? Si l'État ne fixe pas les règles, l'occasion sera encore manquée de créer des structures toute à la fois fortes, intégrées et souples...
Et cela est encore plus compliqué face aux intérêts multiples et contradictoires:
- ceux de l'État : les Préfets, surtout dans le Pas-de-Calais, ne souhaitent pas renforcer les féodalités existantes;
- ceux des Présidents actuels: chacun, malgré des déclarations enamourées pour l'intérêt général, ne souhaite pas perdre son sceptre;
- ceux des élus communautaires (voir la référence au PC dans l'article): forcément leur nombre va baisser...
Efficacité et efficience ... voilà ce qui doit guider l'action publique. Le reste n'est qu'intrigues, jeux d'acteurs, et combats puérils qui ne visent qu'à préserver les intérêts de certains ....
RépondreSupprimerLB
Il s'agit de mettre en adéquation l'organisation territoriale du pays avec les exigences de l'Europe capitaliste et de son pacte d'hyper-austérité, pour avancer vers la constitution des euro-régions. Comment faire l'impasse là-dessus ? Les fusions-restructurations des communautés en pôles métropolitains répondent en première instance à cet objectif-là, poursuivi avec persévérance par la droite et les baronnies locales du PS que tu prétend fustiger . Le contrôle citoyen, les contribuables, la démocratie de proximité, les communes et les départements, les libertés locales, les services publics, sont dans le collimateur. Toi, tu fais partie de la petite bourgeoisie écartée du pouvoir et qui le caresse de ses "analyses" idéologico-techniciennes. Tu n'es finalement que dans la pensée dominante, sinon unique.L'histoire n'est pas écrite d'avance, heureusement, mais il y aura toujours des "experts" comme toi pour nous affirmer le contraire.Et pourquoi des fusions si l'objectif n'est que de coopération ?
RépondreSupprimerOui, je suis pour une Europe et des euros-régions. certes pour une Europe différente de celle d'aujourd'hui. Mais cette Europe, je ne la renie pas car elle a su s'imposer en des temps où ce n'était pas facile. Les euro-régions sont une façon de mélanger diversité, décentralisation et identité. mais ces 2 objectifs ne sont viables que si les citoyens ont leur mot à dire. Et c'est la-dessus qu'il faut combattre, sinon, effectivement, les super-baronnies finiront par triompher.
RépondreSupprimerPar contre, je suis contre les visions type "grand soir" afin d'expurger le capitalisme. Ce dernier existe pour le moment et seuls les citoyens pourront y changer quelque chose. Raison de plus pour que l'Europe existe et au-delà...afin de contrecarrer les "religions " dominantes.
Je suis conforté dans cette idée que c'est collectivement que les citoyens peuvent faire la révolution et non par le haut, à travers les évènements survenus et en cours dans certains pays.
Le reste n'est que discours décalé.
C'est toi, AA, qui est dans le verbiage décalé. L'harmonisation sociale, les solidarités, le contrôle de la BCE, l'emploi et le pouvoir d'achat sont pour toi des lunes européennes : jamais tu ne leur consacreras une ligne sur ton blog. Les citoyens avaient pourtant "dit leur mot" au referendum de 2005 et ça n'a pas empêché le traité de Lisbonne et aujourd'hui le pacte européen d'austérité d'être adoptés avec la complicité des sociaux-démocrates dont tu es : pour Papandréou, on se demande même si ça ne relève pas du masochisme...Mais, surtout, évite aussi de parler de la Grèce au supplice ! A défaut de grand soir, attendriez-vous d'avoir le pouvoir à Bruxelles ? (ce qui a déjà été le cas sans que cette Europe capitaliste n'en soit le moins du monde changée)...Tu ne jures que par l'intervention citoyenne mais tu n'as que défiance vis-à-vis d'une souveraineté populaire dont tu acceptes qu'elle soit définitivement saccagée par la réforme territoriale.D'ailleurs, une fois sorti de ton blog, il ne doit plus te rester beaucoup de temps pour aller t'y frotter, au peuple.
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