Après son domicile, c'est le véhicule de Guy Mollet, stationné devant son domicile,
que les enquêteurs vont passer au peigne fin.
Enfin pas vraiment « son » automobile puisque l'Héninois explique qu'il lui a juste été prêté par un ami dénommé Karim... dont il ignore le nom de famille. Mais il s'apprêtait justement à lui rendre !
Un véhicule qui, au vu de l'impressionnante masse de documents mis sous scellés, avait tout d'un bureau ambulant. Car, entre les sièges, dans la boîte à gants ou sous le frein à mains, il traîne des choses incroyables comme des mandats, un appel de fonds et un ordre de virement de la société Brossolette, un dossier complet sur la résidence de Léon ou sur des immeubles en construction... rue Brossolette, une lourde reconnaissance de dettes de M. Mollet, un document faisant part de tractations entre des sociétés belges et luxembourgeoises ou encore un projet (« mort né » dixit Guy Mollet) de résidences à Quillan dans l'Aude. « Des papiers que je devais photocopier », commente négligemment le gardé à vue.
Parmi ces documents, il en est un qui interpelle plus particulièrement les enquêteurs, sobrement intitulé « conseil municipal ». Il est relatif à une autorisation de cession de terrains par le conseil municipal d'Hénin-Beaumont pour la somme de 291 540 E. « Le document avec291 540 E, c'est rien du tout ! » commentera laconiquement M. Mollet. Les enquêteurs arrêtent là leurs investigations. Ce qu'ils ne savent pas encore, à cet instant, c'est que le mystérieux Karim, dont Guy Mollet feint alors d'ignorer le nom, les mènera, deux ans plus tard, vers une affaire annexe, aujourd'hui connue sous le nom d'affaire Pichoff... dont cet entrepreneur seclinois sera le déclencheur ! En début d'après-midi, c'est au commissariat de Lens que la garde à vue se prolonge par un premier interrogatoire. Qui amène M.
Mollet à rappeler son parcours professionnel jusqu'à son arrivée à Hénin-Beaumont et l'aventure « Journal du pays ». « Cette société a été créée par ma fille mais je dois bien le concéder que j'en suis à l'origine. Je n'étais pas le gérant car j'étais en interdiction de gérer.
J'étais associé majoritaire dans le cadre de cette SARL... » Et de rappeler que, pour des raisons de coût, tous les imprimeurs auxquels eut recours le JDP étaient belges. Notamment via la société Sequoia qui se chargeait de jouer les intermédiaires entre la société G2M et les différentes imprimeries : « Nous ne connaissions pas forcément l'imprimeur réel. Les factures étaient adressées par Sequoia... » À la mort du JDP, Guy Mollet explique qu'il était encore impliqué dans une société, la fameuse société Brossolette créée, explique-t-il six ans plus tôt « pour me lancer dans l'immobilier... mais à ce jour aucun projet n'a été concrétisé à Hénin-Beaumont ou même ailleurs ». Une société récemment intéressée, poursuit l'homme d'affaires « par l'acquisition d'un terrain appartenant sur 4000 m² à la ville d'Hénin-Beaumont et 5 ou 6000 m² à un ensemble de propriétaire privés ». Et d'évoquer spontanément, dans la foulée, la résidence de Léon et ses 46 appartements : « Je voulais racheter ces biens via une nouvelle société "les résidences de la mer"... À ce jour le projet est à l'arrêt ! » Quant à ses relations avec la municipalité héninoise, Guy Mollet présente Gérard Dalongeville comme un « ami » et Claude Chopin comme un... « copain ». Qui faisaient vivre Le Journal du pays qui, comme l'explique M. Mollet « était financé entièrement par des recettes publicitaires, de la publicité directe et la publicité indirecte correspondant aux paiements des articles commandés par les clients. Parmi ces clients se trouvaient différentes mairies mais je dois vous concéder que la ville d'Hénin- Beaumont était de loin notre principal client. À partir du moment où elle a cessé de nous commander les articles, "Le journal du pays" a commencé à connaître les pires difficultés financières ! »
P. W.
AA: Au-delà du fait déjà signalé que les affaires multiples de G. Mollet semblent inextricables, ce sont ses relations de type maffieux avec GD, bien sûr, mais aussi avec C. Chopin, JM Bouche...qu'il sera intéressant de connaitre. Comment a-t-on racketté les contribuables héninois, quelles furent les entreprises complaisantes, qui a trempé même indirectement et enfin quelles étaient les personnes qui, obligatoirement, étaient au courant de ce qui se passait...autant de fils que nous espérons que la justice dénouera pour nous lors du procès qui durera, n'en doutons pas, plusieurs jours, voire semaines.
De l'affaire héninoise, la Chambre des comptes a tiré, dans un de ses rapports annuels, des propositions de réformes du contrôle financier des collectivités locales. Le procès devra également servir à constituer un bréviaire des procédures illégales de détournement de fonds: on en avait bien une idée avec des affaires précédentes, mais il semblerait que, ici, la panoplie soit complète.
SIDERANT ... A NOUVEAU SIDERANT .... Concernant "Le journal du Pays" notamment, pourquoi aucun élu ne s'est jamais penché sur cet étrange outil de communication ?
RépondreSupprimerA 9 H 11
RépondreSupprimerET EN PARTICULIER, LE PRESIDENT DE LA COMMISION DES MARCHES...J.M.L
A 21H49
RépondreSupprimerJe rappelle que ce Président n'a pas été mis en cause par la justice. On doit donc le considérer comme honnête.
Par contre, au plan politique, le fait qu'il ait soutenu, sans se poser de question et sans en poser, GD, de 2001 à 2009, n'est évidemment pas à son avantage...
Je ne vois pas très bien ce que vient faire le juge Pichoff dans cette affaire ?
RépondreSupprimerY avait-il des documents le mettant en cause ?
Ou l'a-t-on piégé, pensant que le fait de connaître un juge pouvait toujours être utile ...?
A 14H39
RépondreSupprimerD'après ce que l'on sait, ce sont des courriers "anonymes" de G. Dalongeville qui ont dénoncé le juge Pichoff. Ce dernier côtoyait un personnage peu recommandable (Karim, probablement) qui, comme raconté, était en relation avec G. Mollet.
Je rappelle que l'avocat du juge Pichoff a déclaré que, selon lui, le seul tort du juge avait été de fréquenter une personne (Karim, apparemment) peu recommandable, ce qui déontologiquement est répréhensible. Il n'aurait commis, par contre, aucune infraction pénale...
Voilà les rapprochements que l'on peut faire...