Une avalanche de questions ayant trait aux 19 voyages en avion-taxi amènent rapidement Claude Chopin, poussé dans ses retranchements, à répondre de plus en plus laconiquement. .
Et lorsqu'on lui demande pourquoi il a ainsi avalisé le règlement par la mairie d'Hénin-Beaumont de ce qui s'avère être des fausses factures, l'ancien premier adjoint répond tout naturellement : « J'ai peut-être commis une erreur. On m'a soumis des bons à payer que je devais signer et j'ai signé, point. » Et lorsque l'enquêteur s'inquiète de savoir pourquoi la Ville a financé tout aussi aisément les déplacements de Guy Mollet dont la plupart avaient trait à ses propres affaires ou à sa vie privée et non celles de la commune, Claude Chopin persiste à tomber des nues : «J'ignorais complètement que ces factures ATS concernaient les affaires personnelles de monsieur Guy Mollet. Je pense avoir été piégé... Si j'ai commis des erreurs, je les assumerai !» Un peu plus tard, M. Chopin se remémorera avoir vu Guy Mollet débouler un jour dans son bureau aux affaires financières, avec en mains des factures ATS qu'il voulait faire régler par la Ville : «Face à cette demande, M. Mollet m'avait informé qu'il partait avec M. le maire. J'ai donc signé les factures !»
Autre sujet qui fâche que celui du marché passé exclusivement avec une société de sécurité héninoise. Les enquêteurs y voient là une infraction manifeste et volontaire aux règles des marchés publics, ce marché ayant été saucissonné malgré les alertes et remarques de plusieurs cadres administratifs. Là aussi, c'est la carte de l'étonnement qui est jouée : « Sur le saucissonnage, je ne suis pas au courant. Cela est le fait du travail du service financier et du marché public. Comme je l'ai dit précédemment, les factures, on me les a présentées et je les ai signées. Mais je ne suis pas d'accord ni au courant de cette méthode !
» Et quand on en vient à évoquer le pourquoi de factures établies hors marché, Claude Chopin lâche dans un souffle : « Le service financier m'a demandé de signer ces factures. Il m'a en quelque sorte refilé la patate chaude ! ». Même tonalité à l'évocation des marchés Deberdt où favoritisme et saucissonnage étaient encore plus de mise. « La commission d'appels d'offres se basait sur le rapport du directeur des services techniques pour choisir le candidat du marché... La commission est souveraine et elle a décidé !», botte en touche l'ancien élu. Idem pour les sommes pharamineuses sorties pour Sequoia, la société éditrice du Journal du pays : « J'ai dû régulariser le règlement de la facture car la dépense était déjà engagée par le maire. C'est ce dernier qui m'a invité à le faire!» Question cruciale de l'officier de police : « Lorsque vous apposiez votre signature, vous agissiez en "premier couteau" ou en "second couteau"?» Claude Chopin n'hésite pas un instant : «J'agissais en second couteau sur instructions de M. le maire y compris en ce qui concerne les montants...» Et, en guise de finale, de prouver qu'il a plus de mémoire que son maire car lui se souvient parfaitement du coffre-fort du bureau majoral : «Je crois qu'il est situé sous le buste de Jean Jaurès ? C'est M. Piette qui me l'avait montré. Je ne sais pas ce qu'il renferme ni qui en possède la clé...»
P. W.
À suivre.
comment s'appelait le président de la commision d'appel d'offre.
RépondreSupprimeril ne pouvait pas ignoter tout ce qui se passait.puisqu'il attribuait les marchés, toujours aux memes personnes.
n'est-ce pas J.M.L. ?
Il y a là un petit côté "pieds nickelés" genre gars pris en flagrant délit, les doigts dans le pot de confiture.
RépondreSupprimerc'est pathétique .... d'irresponsabilité
En complément à mon commentaire de 8:12.
RépondreSupprimerJ'imagine bien qu'il ne doit pas être facile de répondre à des enquêteurs dans le cadre d'un interrogatoire, mais quand même ....
C. Chopin est qualifié de "Grand Argentier" d'une commune de 26 000 habitants, la 6e du Pas-de-Calais, 35 millions de budget par an. Ce n'est pas rien. Il est élu local de très longue date et à ce titre doit maîtriser parfaitement les questions de gestion municipale. Pourtant, quand on lit la teneur des réponses, il y a de quoi être pour le moins perplexe. Cela interroge :
- Hypothèse 1 : Cet élu a toujours été incompétent en matière de gestion des affaires communales. Alors pourquoi, une aussi longue carrière d'élu, et de surcroît, sur des postes clés (adjoint au finances).
- Hypothèse 2 : Cet élu, en vieillissant, n'était plus à la hauteur de sa tâche. Dans ce cas, des décisions s'imposaient, y compris de sa part.
- Hypothèse 3 : Cet élu, durant ces différents mandats, a toujours été "border-line" avec la légalité. Et dans ce dernier cas, on peut s'interroger sur le manque de réactions de ces co-listiers et des autres acteurs de la vie publique municipale....
dans tous les cas, la vie politique est une chose sérieuse qui doit être confiée à des gens sérieux, droits, et compétents. Les enjeux, faut-il le rappeler sont majeurs ...
A 13H49
RépondreSupprimerLes 3 hypothèses ne sont pas du tout incompatibles...Mais j'ai toujours été interpellé par la 3ème: les co-listiers ne voulaient pas savoir; certains cadres ne préféraient pas voir, alors qu'ils savaient...
Si tel est le cas : "Je sais mais, je ne veux pas savoir" , "Je vois mais je ne préfère pas voir" .... La responsabilité est engagée (quelle soit morale, pénale ou politique)
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