dimanche 26 juin 2011

Dans les méandres de l'affaire Dalongeville (29) :50 000 E tirés du compte personnel de Gérard Dalongeville ... pour régler les dettes du Journal du pays

 samedi 25.06.2011 La Voix du Nord



Retour sur les 113 400 € versés en liquide sur les comptes familiaux de Gérard Dalongeville entre 2005 et 2008... Des sommes au montant non négligeable qui, de toute évidence, ne peuvent pas provenir que des 800 € de loyer mensuel du logement vosgien . L'homme évoque alors un héritage conséquent en 1997, une somme qu'il aurait choisi de conserver chez lui et de ne reverser qu'au compte-gouttes sur ses comptes bancaires. Une logique financière qui échappe visiblement à la juge lui demandant pourquoi il n'a pas fait le choix évident de placer cet argent. Réponse du maire : on a choisi de l'utiliser. Et si on n'a retrouvé aucune trace de cet argent lors de la perquisition du 7 avril, c'est «qu'on a tout dépensé!» Pas de quoi satisfaire la juge qui ressort notamment la déposition de l'ancienne directrice de la société de nettoyage lorraine (les pseudos-chantiers de l'Escapade, de l'Espace Mitterrand et de la cantine Darcy) évoquant une commission de 8000 €... Ou, a contrario, des menaces de Guy Mollet ayant, en janvier 2008, amené Gérard Dalongeville à signer personnellement un chèque de 50 000 €. «M. Mollet était très menaçant... particulièrement agressif... J'aurais préféré que cet épisode n'arrive jamais» se souvient l'ancien maire. Guy Mollet confirmera bien avoir reçu ce chèque «pour régler les dettes du Journal du pays» contestant par contre toute forme de violence pour conclure «C'était quand même un besoin urgent, c'était ça ou tomber !» 

Des finances particulières on repart sur d'autres finances, celles de la commune. Et notamment sur les multiples documents d'alerte qui, depuis 2006 auraient dû amener Gérard Dalongeville à retrouver les chemins de la raison. Des courriers qui émanaient pour majorité du trésorier municipal, mais aussi des services financiers et du directeur général adjoint. Suffisamment de tirages de la sonnette d'alarme pour décrédibiliser la défense de Gérard Dalongeville voulant qu'il ait découvert l'étendue des malversations supposées lors de sa garde à vue : «J' ai fait une totale confiance à M. Chopin et dans sa délégation aux finances il a lui même organisé son service. Je n'ai quasiment jamais présidé une commission sur appel d'offres Sur les rapports qu'on m'a adressé je les ai envoyés à M. Chopin pour suite à donner et avoir des explications...» Et lorsqu'on lui objecte qu'en tant que maire il avait tout de même certaines responsabilités auxquelles il ne pouvait se soustraire, l'homme détaille alors ses casquettes (CAHC, Mission locale, centre hospitalier) pour expliquer qu'il ne pouvait tout suivre. «C'est une question de confiance entre moi et mon premier adjoint !» Et, du coup, l'ancien maire refuse toute responsabilité quel que soit le dossier évoqué. Léon ? C'est Claude Chopin qui suivait le dossier, martèle-t-il encore et encore, n'hésitant pas à remonter aux années de Jacques Piette pour lier son premier adjoint à ce dossier. Idem pour le dossier de la société de surveillance héninoise qui a longtemps fonctionné hors marchés : «Lorsque l'ensemble du marché a été épuisé, les factures arrivaient au service, il fallait régler le problème et jamais je n'ai payé une facture sans que M. le Maire n'ait été au courant. Jamais, il ne peut pas dire le contraire», objecte C. Chopin. Avant que Gérard Dalongeville ne le pilonne allégrement : «M. Chopin a une bonne mémoire sur la commande mais pas sur le prestataire. Moi j'ai passé la commande de la surveillance mais je n'ai pas eu connaissance du prestataire !»

Les couteaux sont aiguisés entre les deux hommes et la fin de la confrontation scellera définitivement une profonde inimitié entre ceux qui, en 2001, avaient passé un pacte qu'ils pensaient inaltérable. 


PASCAL WALLART

À suivre

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