La série d'articles suivants est une synthèse du travail mené, chacun de son côté, par Le Monde et Libération. J'ai synthétisé et complété le travail de l'un et de l'autre. Comme ces travaux ne sont accessibles que sur les sites payants des 2 journaux, je tiens à disposition leurs travaux, pour tous ceux qui souhaiteraient les consulter.
Tout cela me parait important car on tient là le fil de campagne de N.Sarkozy avec la caricature et les fausses vérités, sinon les mensonges qui seront assénés aux Français.
Jean-François Copé avait promis une convention en forme de riposte argumentée à la primaire socialiste, "sans caricature". Perturbée par la réussite de l'exercice de son élection interne par le PS, l'UMP avait décidé de l'organisation d'une convention en forme d'émission télévisée de deux heures, au cours de laquelle le parti présidentiel s'est livré à une "estimation chiffrée parfaitement démontrée des principales propositions" du PS, sans "caricature" ni "exagération". Il a ainsi fait grimper le compteur jusqu'à la somme de "255 milliards d'euros" de dépenses supplémentaires sur cinq ans si le programme du PS était appliqué, soit le décuple du chiffrage effectuée par les socialistes (5 milliards par an, qu'ils assurent pouvoir financer en revenant sur des mesures fiscales prises par la droite).
Voici quelques erreurs factuelles, imprécisions et exagérations relevées durant cet exercice de reconquête lancé par le parti majoritaire.
Le projet socialiste est pris comme bloc alors qu'il est envisagé comme un socle.
Le parti présidentiel prend le programme socialiste comme un tout, et y rajoute les propositions des candidats. Or le PS a toujours dit que le programme était une base commune, dans laquelle le candidat élu à l'issue de la primaire devrait discerner des priorités.
Des propositions additionnées alors qu'elles sont alternatives l'une à l'autre.
L'UMP a volontairement délaissé toutes les déclarations faites pendant la primaire pour faire monter son compteur. C'est ainsi que le parti présidentiel additionne le coût des "300 000 emplois d'avenir", qu'il chiffre à vingt milliards d'euros sur cinq ans, et celui du "contrat de génération" de François Hollande (40 milliards sur cinq ans). Or la proposition de M. Hollande, qui ne figure pas dans le programme du PS, a été émise comme une alternative aux "emplois d'avenir", à propos desquels il s'est toujours montré sceptique, et qu'il compte réserver aux jeunes sans qualification. Martine Aubry et François Hollande se sont d'ailleurs opposés publiquement sur la question lors des débats. Le chiffre de 40 milliards sur cinq ans est valable une fois le dispositif à pleine charges, ce qui dépend du nombre d'entreprises qui souhaiteront y souscrire. De plus, ce n'est pas 40 à 50 000 euros par an et par contrat que coûterait ce dispositif, mais 16 000
Par ailleurs, l’argument utilisé selon lequel les emplois jeunes sont des passeports pour le chômage n'est guère étayé. Selon une étude des services de statistiques du ministère du Travail (Dares) publiée en 2006, les emplois jeunes de l'ère Jospin ont permis à leurs bénéficiaires de s'insérer durablement sur le marché du travail.
A suivre
A suivre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire