J'ai passé, hier, en revue ce qui différenciait la gauche de la droite, afin de déterminer quel était le candidat le plus proche du cadre ainsi posé...Rappelons, une nouvelle fois, qu'il s'agit là d'un exercice très partial (et, certainement, partiel...).
- Parmi les 3 principaux candidats dits "de gauche", un parait favori aux yeux des sondages: François Hollande. L'homme a des qualités, ne nous ne le cachons pas: il est intelligent (contrairement à ce que veulent nous faire croire les Guignols, dont on se demande, parfois, pourquoi ils sont aussi éloignés de la réalité et ainsi se décrédibilisent: voyez le personnage d'Obama...), plein d'humour, connaissant bien les méandres de la vie politique. A ce sujet, je ne doute pas qu'il serait parfaitement à l'aise dans l'habit présidentiel, s'il est élu, et quoiqu'en disent Sarko et consorts. Tellement à l'aise, d'ailleurs, qu'il se donne des airs de Mitterand: visage pincé et impassible, corps figé...François II colle bien à la dynastie! Son image de consensualité, et donc d'immobilisme, acquise lorsqu'il était Premier Secrétaire du PS, lui colle à la peau. Est-il capable de prendre des décisions d'envergure comme la mise au pas de la finance, ce qui suppose de convaincre les autres pays? Peut-il faire accepter des taxes aux frontières européennes à ceux des pays qui ne respecteraient pas un minimum de normes sociales et environnementales? "L'Homme du système" (il n'est pas le seul, n'est-ce pas Nicolas Sarkozy?) est-il capable de réorienter notre économie sur la base d'un "développement durable" tellement encensé, mais non mis en oeuvre? Il a 6 mois pour prouver qu'il le peut, mais rien ne nous dit, jusqu'à présent, qu'il en ait la moindre intention...
- Jean-Luc Mélenchon parait pétri des convictions qui viennent d'être évoquées, sous forme interrogative. Son côté rebelle et iconoclaste séduit ou ...effraye. Son mauvais caractère parait feint à certains, mais acquis à d'autres. La laïcité, chevillée en lui, nous change des atermoiements sarkozystes. Ceux qui l'accusent ou le félicitent (c'est selon) d'avoir "putsché" le PC ne savent pas s'il faut en rire ou en pleurer...mais il est sûr qu'il a fait sa ... révolution dans le paysage politique français. Ceux qui, maladroitement, ont comparé son "populisme" à celui de Marion le Pen n'ont pas tout à fait tort: il sait, lui aussi, redonner de l'espoir à tous ceux qui se sentent trahis, délaissés, mis sur le carreau...Le FN n'est pas crédible quand il parle gestion des affaires publiques (protectionnisme désuet, racisme et xénophobie repoussés par les Français, consciemment ou inconsciemment, démagogie voyante, etc), mais JLM l'est-il plus? C'est là que le PC peut lui servir de caution morale. Je ne sais s'il a ce qu'on appelle une "carrure d'Homme d'Etat", mais c'est un homme de convictions. Puisse-t-il les faire partager à celui qui est favori pour être le candidat de gauche du second tour...En effet, personne ne croit que JLM puisse être celui-là...N'empêche que s'il pouvait être présent, à travers certaines de ses propositions, les beaux mots de justice sociale, maîtrise du destin et urgence écologique deviendraient peut-être réalité...
- Eva Joly, la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts, détonne dans ce paysage: inexpérimentée politiquement (mais elle apprend vite), pas connue pour sa fibre écologique (mais cela s'acquiert), pas calibrée au point de vue marketing (ses petites lunettes rouges ne sont pas du meilleur effet, son accent n'en fait pas un tribun dans une société qui accorde tellement d'importance à la forme plutôt qu'au fond), elle n'a pas tous les atouts pour elle. D'autant plus que les Français lui en veulent d'avoir été choisie, par les Verts, à la place de Nicolas Hulot, autrement plus médiatique! Qu'à cela ne tienne, je pense que ses qualités naturelles "hors système" la feront vite appréciée: son passé de juge intégre et volontariste parle pour elle. Comment ne pas voir qu'elle est la seule à porter cette détermination sincère qui manque aux autres candidats. Le projet écologique est certainement plus en phase avec des Français déboussolés, parce qu'il sort du sempiternel conflit libéralisme/étatisme...Mais attention qu'il ne néglige pas le concret tout en continuant à porter une vision à long terme: c'est d'ailleurs le seul qui ne regarde pas le monde par le petit bout de la lorgnette. Certes, JLM possède une vision écologique, mais FH édulcore fortement le volet environnemental de son projet, ce qui pourrait lui coûter cher: l'avenir du nucléaire est pris par-dessus la jambe et ce n'est pas la meilleure façon de rassurer les électeurs écologistes...Bref, c'est à Eva Joly de convaincre FH, si celui-ci est présent au second tour.
2 remarques:
- Je n'oublie pas les candidatures de Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) et Philippe Poutou (NPA), dont les engagements ne sont que partie d'un projet de société. Qu'ils puissent se présenter introduira un débat d'idées sur l'urgence sociale, sujet malheureusement méprisé par beaucoup de Français.
- François Bayrou se déclare lui-même "ni de droite, ni de gauche": je pense que ce positionnement masque mal l'indétermination face à certains enjeux évoqués dans la première partie de cet "essai". Il est vrai que l'on ne voit pas toujours les différences avec l'autre François qui, lui, se dit de gauche...Et il est également vrai que, sur le plan économique ou écologique, on peut avoir des doutes quant à la place des 2 François sur l'échiquier politique. Notons quand même que le curseur, à défaut de se stabiliser en son centre, se déplace sur sa droite, brouillant un peu plus les pistes...
Amusant de noter comment M.Germe justifie la non-invitation des citoyens républicains et démocrates à l'hommage rendu aux anciens maires (voir les commentaires sur le blog de l'AR). C'est parce que Dalongeville ne le faisait pas non plus!
RépondreSupprimerOn a donc compris ce que l'on supputait depuis le début: l'actuelle majorité a décidé de continuer les pratiques de la précédente. C'est pour cela qu'elle a été élue.
Fallait le dire, quoi!
Encore une fois Germe aurait mieux fait de tourner sept fois son clavier sous ses doigts avant d'écrire.
BINAISSE EXECUTE LA MEME POLITIQUE QUE DALONGEVILLE: FAVORITISME ECT..... MEME POLITIQUE SANS LES EMPLOIS POUR LES SERFS.
RépondreSupprimerUne nouvelle fois trés orienté même à gauche ! Quid de Jean Pierre Chevènement ? trop souverainiste pour vos yeux d'Eurobéats ?
RépondreSupprimerJP Chevènement ne sera pas candidat aux présidentielles...
RépondreSupprimerces gens ne savent même pas orthographier correctement la rue 'Robiaud'(Robiaut)...
RépondreSupprimerla faute de frappe aura bon dos...
Pour Jean Pierre Chevènement : Il vous l'a dit ?
RépondreSupprimerA 11H05:
RépondreSupprimerBorloo ne m'avait rien dit...et pourtant sa dérobade était prévue (pas seulement par moi, mais par beaucoup)
Villepin et Morin ne m'ont toujours rien dit mais je parierai bien qu'ils ne seront pas candidats...
Quant au Che, ce n'est pas tant l'âge (72 ans) qui fait dire (je ne sais plus d'où vient cette phrase...):" Jugée peu crédible par beaucoup d’observateurs, sa candidature n’est jusqu’ici testée par aucun institut de sondages."
Maintenant, vous avez l'air mieux renseigné...faites-nous en profiter!
Tant mieux d'ailleurs s'il se présente, JPC a toujours des choses intéressantes à dire!