Dalongeville va-t-il faire perdre Hollande?

Gérard Dalongeville : « Les déplacements au Luxembourg ? Une pratique ancienne... »

jeudi 26.01.2012- La Voix du Nord

Coucou le revoilou ! Alors qu'on ne l'attendait plus sur le dossier des avions-taxis, Gérard Dalongeville est venu, ce mardi, se rappeler au souvenir de ses (désormais) ex-amis du PS 62. En pointant tout simplement du doigt son ancien premier adjoint, Claude Chopin, qu'il accuse formellement d'être la cheville ouvrière d'un système de blanchiment d'argent au Luxembourg, pour le compte du PS. Rebondissement.

PAR PASCAL WALLART

Depuis qu'il a ouvert les vannes, l'homme a tourné une page. Celle qui fit de lui un bon soldat PS qui s'est frotté au système et en a minutieusement numéroté les rouages. Ce PS qui, jusque dans sa retraite vosgienne, s'était engagé à le soutenir. Jusqu'à lui offrir un job dans une grosse ville du département gérée par un cacique du parti. « Un camarade, il ne faut jamais le laisser sur le bord de la route, tel est la règle du jeu... », explique l'homme qui fut, pendant les premiers 18 mois de l'affaire héninoise celui à qui les camarades ont tenu la main. Il ne veut pas trop mettre ça sur la place publique aujourd'hui, mais deux « noms » parmi le Gotha du PS 62 avaient été chargés de le suivre et l'assister. Des liens fixes qu'il retrouvait chez son avocat, à Bailleul, en chair et en os ou par conférence téléphonique. Le camarade Gérard, celui qui en savait trop, était alors sous contrôle. Une situation de confort qui lui aura alors fait perdre le sens des réalités en bravant son contrôle judiciaire comme dans un jeu de rôle en compagnie d'une solide brochette de mis en cause dans l'affaire héninoise, de rendez-vous en cascade chez un avocat lensois, dans un resto autoroutier d'Assevillers ou un bistrot de Seclin... Car, après le passage par la case-prison, les affaires ne s'étaient pas arrêtées, toute cette fine équipe continuant de comploter de concert, comme des gamins, les conversations au téléphone ou par SMS étant à chaque fois codées pour brouiller les pistes. Et mettre les enquêteurs aux « « grandes oreilles » sur les nerfs.

Jusqu'en décembre 2010 où la juge Pair siffle la fin de la récréation en réincarcérant l'ancien maire d'Hénin-Beaumont. Qui retombe alors sur terre, douloureusement, et décide de tomber le masque. Quitte à couper définitivement le cordon ombilical avec la famille. De sous contrôle, l'homme devient alors hors contrôle. Et, méthodiquement, froidement, explicite rouage par rouage, ce système que personne n'avait jusqu'alors trahi au sein de la famille. Des révélations recueillies avec grande attention par la DIPJ, déclenchant l'ouverture d'une enquête préliminaire.

A laquelle, une pièce jusqu'alors inédite vient d'être ajoutée. Hier, Gérard Dalongeville préférait rester concis, dans l'attente du début d'hostilités judiciaires : « Je sais que ce que j'ai révélé est important et conséquent, mais j'ai décidé d'arrêter de couvrir ça. Je réaffirme donc que lorsque Claude Chopin se rendait au Luxembourg c'était au profit du PS et de la section d'Hénin et j'en apporterai bientôt les moindres détails... Vous savez, je ne vous fais pas découvrir là le fil à couper le beurre, il s'agit d'une pratique régulière, et d'une très ancienne filière... » De quoi nourrir un peu plus, du côté du TGI de Béthune, une procédure sur le point de s'emballer sérieusement.

AA: Il est certain que G. Dalongeville n'a pas été subitement frappé par l'envie de devenir le chevalier blanc, celui qui dénonce les turpitudes au nom de principes moraux. Si GD avait des principes il n'aurait pas anarqué son monde. Je veux bien que l'on se trompe et que l'on puisse se dire: finalement, le PS n'est pas le parti idéalisé. Mais on a soi-même des valeurs...Et l'histoire de GD, c'est celle d'un homme qui a voulu en profiter un maximum, qui a trouvé dans le PS, un moyen d'y parvenir...mais il n'a pas de valeur. Et si, aujourd'hui, il crache dans la soupe, c'est bien parce que la parti ne l'a pas aidé dans ses démêlés avec la justice. En d'autres termes, il a été lâché et maintenant il se venge...

Mais cette vengeance va coûter très cher au PS, à moins de 90 jours d'une élection qu'il pensait acquise...Car le scandale qui s'annonce, de façon imminente, pourrait être désastreux. On ne voit pas d'ailleurs ce qui l'empêchera d'intervenir...Et là, F. Hollande a de quoi se faire du souci sur son élection tant promise...

Après DSK, François Hollande? Décidément le PS a tout faux!