vendredi 27 avril 2012

La fin ne justifie pas tous les moyens



Le président de la République est, par définition, le président de tous les Français. Il représente, autant qu'il est possible, l'ensemble de la collectivité nationale. Il est donc logique que les candidats à la fonction s'adressent à tous les électeurs, y compris, évidemment, ceux du Front national. Surtout quand ceux-ci ont été 6,4 millions à voter, le 22 avril, pour Marine Le Pen.
Dès le lendemain du premier tour de scrutin, François Hollande et Nicolas Sarkozy s'y sont donc employés. Le candidat socialiste, en analysant ce vote FN comme l'expression d'une " colère sociale " et en cherchant à convaincre ces électeurs que " c'est la gauche qui les défend ". Le candidat de l'UMP, en assurant que les électeurs de Mme Le Pen sont la voix de " la France qui souffre ", qu'ils n'ont " pas de leçon de morale " à recevoir et qu'il a bien l'intention de les " écouter ", les " entendre " et leur " parler ".

Le problème - lourd, blessant, presque humiliant pour tout républicain, de droite comme de gauche - est que le président sortant a franchi, depuis deux jours, la frontière entre compréhension et compromission. Certes, il a assuré, mercredi 25 avril, qu'il n'y aurait " pas d'accord " avec le Front national, ni de ministres FN s'il est réélu. C'est bien le moins.
Mais il a désormais adopté le langage, la rhétorique et, partant, les idées, ou plutôt les obsessions, de Mme Le Pen. Ainsi de cette façon d'attiser les peurs de la société française plutôt que de tenter de les apaiser. Ainsi de cette stigmatisation des " élites ", jetées en pâture au " peuple ". Ainsi de cette dénonciation du " système ", dont on se demande bien ce qu'il est, sinon la République dont il devrait être le garant.

Cette empathie constitue une faute politique. La présidente du Front national a beau avoir débarrassé son parti de ses scories et saillies les plus choquantes, le coeur du projet lepéniste reste ce qu'il a toujours été : rétrograde, nationaliste et xénophobe.
Malgré des hésitations de tel ou tel, à certains moments comme lors des régionales de 1998, les responsables de la droite avaient toujours, jusqu'à présent, récusé ces idées. Pendant des années, l'ancien président Jacques Chirac avait courageusement rappelé que la République française assure l'égalité de tous, " sans distinction d'origine, de race ou de religion ", selon les termes de la Constitution. Céder, si peu que ce soit, sur cette exigence ne peut que renforcer le Front national. Et placer la droite, demain, dans une situation bien vulnérable.

C'est également une faute morale. En politique, comme ailleurs, la fin ne justifie pas tous les moyens. L'élection ne légitime pas tous les cynismes. Sauf à donner un peu plus raison aux philippiques de Mme Le Pen contre les " mensonges " des dirigeants français. Sauf à y perdre son âme.

C'est enfin un aveu d'impuissance. En 2007, Nicolas Sarkozy avait su convaincre qu'il saurait apporter des réponses au désarroi ou au désespoir de cette " France qui souffre ". Se situer, cinq ans plus tard, sur le terrain même de Mme Le Pen revient à admettre qu'il n'y est pas parvenu.

© Le Monde
Editorial 26/4/2012


AA: La France a vécu 2 traumatismes depuis 120 ans: l'affaire Dreyfus à cheval entre le 19ème et le 20ème siècle, et le régime de Vichy de 1940 à 1945. Dans les 2 cas, l'Etat français a failli: la France des Lumières s'est retrouvée dans l'obscurité et le monde entier n'a pas compris comment, quelques dizaines d'années après avoir montré l'exemple, notre pays avait pu sombrer dans la négation des Droits de l'Homme.
Aujourd'hui, nous sommes au bord d'une catastrophe identique. Sous la poussée d'un parti xénophobe, le Président Sarkozy, obsédé par une réélection bien compromise, a décidé de reprendre à son compte les idées racistes du Front National, afin de, illusoirement, tenter d'attirer les électeurs qui ont ont voté FN dimanche dernier. En 2007, il avait déjà flirté avec des déclarations indignes d'un républicain. Pendant son mandat, faute d'avoir pu répondre au désespoir des Français qu'il avait abusés, il a, crescendo, attisé la haine latente de tous ceux qui ne trouvent d'illusoires solutions que dans les thèses de l'extrême-droite. Jusqu'à commettre l'irréparable: il a justifié, ces derniers jours, les thèses hideuses du FN, qui avaient déjà alimenté les 2 dérives antirépublicaines citées plus haut.
Il n'y a donc plus que 2 hypothèses:
- soit Sarkozy est réélu, et, à nouveau, on écrira les pages les plus déshonorantes de notre histoire, depuis 1789. Jusqu'à quelle extrémité nous conduirait alors N. Sarkozy? Xénophobie accrue, isolement rétrograde, nous serons probablement mis au ban des nations...
- soit il est battu, et le nouveau Président aura 5 ans pour redonner de l'espoir à tous ceux qui se seront laissés berner par le Président sortant et sa complice virtuelle...S'il ne parvient pas à redonner confiance, il est probable que la lepénisation de la droite française gangrènera pour quelques années des valeurs que la France républicaine a défendues et montré en exemple pendant si longtemps...

Il est donc vital pour la démocratie que N. Sarkozy soit battu le 6 mai et que son vainqueur, François Hollande, n'ignore pas les 6 millions d'électeurs frontistes du 22 avril dernier dont une bonne partie, désespérée, a été grugée par des mensonges...






11 commentaires:

  1. Monsieur le DGS,comme à votre habitude votre narcissisme ressort de votre courrier réponse.Vous demandez qu'on vous juge par vos résultats,j'espère qu'il vous reste assez d'honneur pour prendre la décision qui s'impose,sur les 18 bureaux de vote héninois,faisons les comptes.Le tsunami arrive au mois de juin donc patientons un mois...Quand au personnel embauché comme cadre??? Vos rapports avec le personnel communal??? Tout compte fait,il y a que Mr Binaisse qui vous apprécie???

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  2. Les habitants du 59/62 n'ont ils pas été les premiers grugés et floués par les mensonges des barons socialistes, principaux soutiens de Hollande? Lui-même principal soutien de Gégé de Hénin-Beaumont??? Résultat: scores brillants du FN, car la région est morte économiquement!
    Dans 5 ans, la France sera complètement soumise au FN , car avec Hollande elle sera dans l'état de notre région!

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  3. Alain,

    Tu nous demande de choisir entre la peste et le choléra !

    J.

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  4. Dans le courrier réponse sur Alter écho du dgs à Bouquillon,le contentieux sur l'Atrium existe depuis 2006,nous sommes en 2012,bonjour l'efficacité pour régler le dossier où ne serait-ce un manque de courage où pourquoi ne pas l'avoir réglé sous la mandature précédente?On rejoint bien l'analyse de Bouquillon.

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  5. le chanteur Renaud se dit en mal d'inspiration ,eh bien qu'il revienne nous chanter "Hexagone " , texte oh combien d'actualité aujourd'hui .

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  6. nos lascars n'ont de cesse de vous critiquer mais parallèlement de recueillir des miettes de l 'engouement pour votre blog. ils bouffent a tous les râteliers. Attention l indigestion est proche surtout pour les électeurs

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  7. Eh sarko avant les elections tu parlent a ceux qui souffrent et après les elections tu es au fouquet s' sur le yacht a Bollore et tu fais voter le bouclier fiscale. J'ai la desagreable impression que tu nous prends pour des imbeciles

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  8. le fn va peut etre changer de non voir article si joint le non proposé sera ar n . dufrenne je suis ndr tu va devoir changer le non de l'ar

    source

    http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/le-front-national-envisage-de-changer-de-nom-24-04-2012-1454645_240.php

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  9. HOLLANDE, pas encore élu mais déjà faux-cul.

    Le candidat PS à l'Elysée François Hollande a appelé implicitement, ce vendredi sur RTL à voter UMP en cas de duel avec le Front national aux législatives.

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  10. 11H29 a raison. le nom pourrait être: AR(N)pour l'Alliance pour un rassemblement national

    11H49: j'aurais aimé qu'il soit d'ailleurs plus explicite...

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  11. Martine Aubry parle de Mélenchon, pour qui j'ai voté comme 12% des électeurs francais , en utilisant le proverbe du nord: Grand diseu, petit faiseu. Qu'elle l'applique à son candidat dont elle avait critiqué, pendant le débat pour la désignation du candidat ps aux présidentielles,les mesures qu'elle soutient aujourd'hui à corps et à cris. Et d'ailleurs qu'en est il du vote des étrangers? Dans les oubliettes? Ayant écouté RTL ce matin, je peux vous dire que François Hollande a tout fait sauf de me convaincre de voter pour lui. Au jour d'aujourd'hui, pour moi : ps ou ump, c'est pareil. Ex-socialiste qui a suivi la méluche, j'ai subi le nullissime 1er secrétaire du PS d'alors, incapable de prendre des décisions, toujours à changer d'avis. Avec lui, la France ira loin, il lui faudra , si hélas il est élu, une sacrée majorité Front de Gauche à l'Assemblée pour faire bouger les choses, sinon aïe, aïe,aïe!!!

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