Marine Le Pen parie sur une " surprise " le 22 avril
© Le Monde
Ils y croient. Marine Le Pen et ses proches en sont persuadés : dimanche 22 avril, au soir du premier tour de l'élection présidentielle, il y aura une " surprise " Le Pen. Remontés à bloc par les progrès de leur championne dans les sondages - une enquête de l'institut CSA pour BFM-TV, RMC et 20 Minutes la crédite de 17 % des intentions de vote -, ils rêvent de talonner les deux favoris, Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Si leur championne réalise un score approchant les 20 %, comme ils l'escomptent, les frontistes seront en mesure de peser sur l'UMP. Mme Le Pen va donc, dans les derniers jours de la campagne, appuyer son " opération séduction " sur l'électorat de droite, qu'elle estime déçu par Nicolas Sarkozy. Mardi 17 avril, avant le meeting au Zénith de Paris, Louis Aliot, numéro 2 du FN, expliquait cette démarche. " La machine qui va se gripper, c'est celle de l'UMP, pas celle du PS ", disait-il. Et il faudra que le FN soit positionné pour récupérer les électeurs perdus par le parti présidentiel.
Mais, surtout, un bon score permettrait de redonner une cohésion à une équipe qui en manque cruellement. C'est l'enjeu interne de l'élection. A en croire certains caciques du parti, cette campagne présidentielle est la pire qu'ils aient jamais connue. Depuis janvier, les accrochages, devenus des mises en cause personnelles, se multiplient, au point d'installer un climat délétère jusque dans le cercle le plus proche de Mme Le Pen.
Peu d'acteurs frontistes parlent ouvertement de ces problèmes. La plupart souhaitent conserver l'anonymat, de peur qu'on leur reproche de mettre de l'huile sur un feu déjà vif. " L'ambiance, au QG, est horrible ", estime un cadre, qui évoque une " surveillance ", notamment des conversations, où chacun épie l'autre avant de le " balancer " à la " patronne ". Le local de campagne de Mme Le Pen, dans le 8e arrondissement de Paris, est un appartement d'environ 160 mètres carrés où évoluent une dizaine de personnes, pas toujours enchantées de cette cohabitation.
Au centre des tensions, il y a le rôle de Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du parti. Et, toujours, la crainte que les " nouveaux " - dont la plupart sont pourtant encartés FN depuis des années - n'utilisent l'appareil à leur profit. Certains proches de M. Le Pen, comme Marie-Christine Arnautu, vice-présidente chargée des affaires sociales et porte-parole de la candidate, craignent qu'" on " ne veuille évincer le président d'honneur du parti d'extrême droite.
Dans leur bouche, " on " regroupe trois hommes, tous anciens du MNR de Bruno Mégret : Bruno Bilde, Steeve Briois et Nicolas Bay, respectivement chef de cabinet de Mme Le Pen, secrétaire général du FN et porte-parole de la campagne. Tous trois assurent avoir " de très bonnes relations avec Jean-Marie Le Pen ".
Surnommés " les trois B ", ils sont accusés d'à peu près tous les maux. Mais ce qui a mis le feux aux poudres, c'est un article de Lexpress.fr, où un cadre de la campagne dit que M. Le Pen est " sous vigilance orange ". Comprendre : si le fondateur du FN n'est pas au centre du dispositif électoral, c'est par crainte de ses possibles dérapages.
Même si cette citation était anonyme, les regards se sont tournés vers Nicolas Bay. Mme Le Pen elle-même nous a glissé que " ça, c'est la connerie de Nicolas Bay ", ajoutant : " C'est lui qui devrait être sous vigilance orange ! "
Louis Aliot, compagnon de Mme Le Pen, concédant pourtant qu'il " n'a plus les rapports affectifs " qu'il avait autrefois avec Jean-Marie Le Pen, critique, sans le nommer, Nicolas Bay. " Il ne faut pas qu'il oublie que c'est grâce à Le Pen qu'il est revenu au Front ", dit-il. L'intéressé tient en tout cas à démentir farouchement la paternité de la fameuse phrase.
De son côté M. Le Pen prend tout cela avec distance. Il a déjà critiqué l'angle trop " techno ", à son goût, de la campagne de sa fille. Son avis semble avoir été suivi d'effets puisque, depuis février, Mme Le Pen a recentré son discours autour des thèmes fétiches du FN : l'immigration et l'insécurité.
En tout cas, Jean-Marie Le Pen rit de ceux " qui veulent le mettre à la retraite ". " Ce n'est pas le genre de la maison ", répond-il au Monde. Avant de lancer un avertissement à peine voilé aux " nouveaux ". " Après la présidentielle, il y a les législatives. Chacun ira dans sa circonscription montrer ce qu'il sait faire ", prévient-il. Mme Le Pen admet " quelques chicayas " dans son équipe. " On est tous surchargés ", explique-t-elle. Cependant, les attaques contre les uns ou les autres arrivent très vite dans les conversations. Et, souvent, elles portent sur la vie privée.
Certaines personnes ne s'adressent plus la parole au QG. C'est le cas de Florian Philippot, directeur stratégique, et de Marie-Christine Arnautu. Des amis de Mme Arnautu se disent " dégoûtés " par le traitement qui lui a été réservé : mise à l'écart de la campagne, elle serait souvent critiquée. " Ils l'ont fait pleurer ", raconte, amer, un membre du bureau politique. D'ailleurs, au Zénith, mardi soir Mme Arnautu, chef de file en Ile-de-France, n'a pas pris la parole. Une " décision regrettable " pour M. Aliot.
Autre grief contre les " trois B " : la gestion du parti. M. Briois est accusé de placer ses protégés parmi les secrétaires départementaux. " Ma mission, c'est de remettre l'appareil en marche. Tout se fait selon la méritocratie ", assure M. Briois, l'un des seuls à parler de ces tensions à visage découvert. " Je suis autoritaire, c'est vrai. Mais je veux des gens compétents. Si certains ont le temps de penser à ça, moi, je ne l'ai pas, j'ai une campagne à préparer ", se défend-il.
Une guerre des clans aura-t-elle lieu ? " Il y a incontestablement des affinités entre les "trois B", Florian Philippot et David Rachline - jeune responsable de la cellule Internet - . Mais il n'y a pas les anti et les pro Le Pen ", assure un proche des " trois B ". De l'autre côté, les défenseurs de Jean-Marie Le Pen l'assurent : " Tout va éclater avant les législatives. Et, si on a un score décevant, dès le soir du premier tour. "
Abel Mestre
apparement poly pas conten du tt de la candidature du PRCF aux legilslatives...
RépondreSupprimerEt le B comme Baudrin,où est-il passé,disons plutôt que s'est-il passé? viré ou demissionné,jamais eu le plaisir d'entendre sa voix comme conseillé municipal,parait qu'on ne l'entend pas plus depuis qu'il est conseillé régionale,la parole est d'argent le silence d'or,le sien ça vaut bien son gros salaire vu l'écho de ses ronflements qui s'entendent jusqu'à l'autre bout de la salle . Les autres ne la ramènent pas plus non plus.Le peuple des invisibles est défendu par le pacte du silence lol.
RépondreSupprimermr baudrin était au meeting de paris ce mardi
RépondreSupprimer