"Il faut couper la tête du serpent" iranien. Cet appel du roi Abdallah d'Arabie saoudite aux Etats-Unis en mars 2009 – révélé par WikiLeaks –, leur demandant explicitement d'attaquer l'Iran, a jeté une lumière crue sur les relations irano-saoudiennes, et par extension chiites-sunnites. L'invitation du roi Abdallah à l'ouverture d'un centre de dialogue interconfessionnel avec l'Iran, la semaine dernière à l'issue du sommet de l'Organisation de la coopération islamique, n'y changera rien. Les relations entre les pays sunnites, à la tête desquels l'Arabie saoudite, et les chiites, menés par l'Iran, sont au plus bas.
Cette opposition est millénaire. Dès la mort du prophète Mahomet, en 632, les musulmans se divisent autour de sa succession. Ce schisme est renforcé par des différents doctrinaux et toute l'histoire de l'islam sera marquée par l'opposition entre sunnites et chiites. Le prophète, également chef politique, aurait hésité, pour son héritage, entre deux solutions, qui ont chacune été prises comme le testament définitif par deux héritiers rivaux. La majorité des croyants, sunnites, se sont rangés derrière Abou Bakr, qu'ils désignent, après délibération, comme "successeur de l'envoyé de Dieu" (ou "calife"), tandis que les chiites (de "chia", "partisan") suivent Ali, fils de Abou Talib, cousin et gendre du prophète.
"GUERRE FROIDE"
Enfoui depuis longtemps et refaisant surface épisodiquement, ce schisme s'est rouvert en 2005 lors des élections législatives irakiennes, qui ont vu le pouvoir passer aux mains des chiites, après des décennies sous la houlette du sunnite Saddam Hussein. Ce bouleversement géostratégique, qui rebat la carte confessionnelle régionale, provoque le réveil des puissances sunnites. Dans ces pays, on assiste alors à une recrudescence des prises de positions anti-chiites et un durcissement du vocabulaire envers ce pan de l'islam, considéré comme hérétique. Le cas de l'imam Al-Qardaoui est symbolique. Figure des frères musulmans et parrain de nombreux mouvements islamistes, il est animateur sur Al-Jazira d'une émission, "La Charia ou la vie". Son fils Abdulrahman l'aurait poussé à radicaliser ses prêches anti-chiites.
En conséquence au basculement irakien, "les monarchies du Golfe mènent une politique d'endiguement envers l'Iran, pour éviter qu'il n'étende son influence. Pour l'instant, c'est une guerre froide, mais on ne peut pas exclure que ça devienne une guerre chaude, tant les relations sont tendues", explique David Rigoulet-Roze, chercheur à l'Institut français d'analyse stratégique. Pour lui, l'Arabie saoudite est "obsédée par la théorie du complot chiite iranien", ainsi que par les minorités chiites de la région. De fait, la pétromonarchie s'est agitée en coulisses pour soutenir le régime bahreïni, sunnite malgré une population à 70 % chiite. Elle est également très active pour contenir les revendications chiites dans sa province orientale, ainsi qu'au Koweït.
"Ces puissances, dont la rivalité est historique, se livrent une guerre par procuration en Syrie aujourd'hui. Les pays sunnites redoutent la constitution d'un croissant chiite, de l'Iran jusqu'à la Méditerranée avec le Hezbollah libanais, auquel la Syrie de Bachar Al-Assad offre une continuité", ajoute David Rigoulet-Roze. Le régime syrien est dirigé par le clan Assad, alaouite, une branche laïciste du chiisme, qui ne représente que 11 % de la population environ. S'il tombe, "le croissant chiite" aussi. "Ajoutez à cela la question nucléaire iranienne. Si le pays obtient l'arme atomique, il serait le seul pays musulman de la région à la posséder, ce qui effraie beaucoup les monarchies du Golfe, qui craignent un déséquilibre, et une course à l'armement nucléaire", explique le géopolitologue.
"LE RELIGIEUX N'EST QU'UN HABILLAGE"
La question religieuse seule ne peut expliquer cette rivalité. Certes, la bataille de Kerbala – un des lieux saints chiites –, entre chiites et sunnites en 680, et sa suite en 1802 lorsque les Saoudiens wahhabites envahissent la ville, la pillent et en détruisent les sanctuaires, a laissé des traces.
Mais aujourd'hui, l'obsession des pétromonarchies pour la question chiite est en trompe-l'œil. "Des études montrent que l'opinion publique de ces pays ne partage pas les craintes de leurs leaders. Le religieux n'est qu'un habillage pour les questions géostratégiques. La vraie ligne de faille se trouve dans l'attitude face aux Etats-Unis, auxquels l'Iran s'oppose et qui sont les alliés de l'Arabie saoudite", analyse Karim Emile Bitar, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques. A cette quête du leadership régional s'ajoute l'enjeu économique, notamment pétrolifère, que Ryiad active régulièrement.
Karim Emile Bitar nuance également la théorie du "croissant chiite" : "Dans ce croissant composé de l'Iran, de l'Irak, de la Syrie et du Liban, on oublie souvent le Hamas, mouvement sunnite rattaché à cet axe. On voit alors que ce qui le définit, c'est plus la logique du refus de l'influence américaine que les questions confessionnelles."
La visite de Mohamed Morsi, le président égyptien, prévue à Téhéran le 30 août lors du sommet des non-alignés – une première depuis la visite d'Anouar El-Sadate au shah d'Iran en 1979 – est symbolique. Elle pourrait représenter l'amorce de l'ébrèchement du front sunnite face à l'Iran. "Car une Egypte émancipée de l'influence américaine ressentira moins le besoin de faire de la surenchère anti-iranienne", commente le spécialiste du Moyen-Orient. Un symbole, seulement, tant l'Egypte reste économiquement dépendante des pays du Golfe, alliés des Etats-Unis.
Shahzad Abdul
Le Monde 22 août 2012
une promesse non tenue le livret A 25 pourcent au Lieu de 50
RépondreSupprimerune promesse non tenue le livret A 25 pourcent au Lieu de 50
RépondreSupprimerça sera 50 avant la fin de l'année !!!
RépondreSupprimerà 9 H 50.
RépondreSupprimerj'ai comme livre de chevet
"mes 60 engagements pour la france
de françois hollande,pour qui j'ai voté au deuxiéme tour,après avoir voté au premier tour,jean luc mélanchon.(comme 4.000.000 d'électeurs )
à la page 7,paragraphe 2 ,il nous dit
"je doublerai le plafond du livret développement durable, en le portant de 6.000 à 12.000 euros "
à la page 10,paragraphe 8,il nous dit
""je garantirai l'épargne populaire par une rénumération du livret A ,supérieur à l'inflation "
alors 2 solutions.ou vous ne connaissez pas son programme,ou alors, vous étes de mauvaise foi. n'écoutez ni la droite revancharde qui continue de nous mentir,comme elle le fit pendant 5 ans,ni la presse dont 95 % est à droite.
signé :j'ai voté pour eux,mais je les surveille du coin de l'oeil.surtout la mafia du P.S.62 RIPOUX.
je lis le livre la mafia rose je suis ecoeuré et dit que notre maire soutient cette mafia aucune pudeur
RépondreSupprimerun bel article qui nous fait comprendre le monde dans lequel nous vivons et qui est bien plus vaste que le marigot héninois et des radotages de notre pépé local
RépondreSupprimerEncore une fois,bel article de pascal
RépondreSupprimerWallard sur les turpitudes de GD.
VIVEMENT LA SUITE.