Douze ans de descente en enfer du PS héninois (45): avec la bénédiction de François Hollande

La Voix du Nord 21 septembre 2012
Pascal Wallart

C'est parti pour la dernière ligne droite de ces élections municipales où, pour engranger un maximum de chances de l'emporter, on s'active dare-dare dans le cabinet de Gérard Dalongeville.

En tant que directeur de la campagne, Jean-Pierre Chruszez est plus particulièrement chargé de lever les fonds et, dans la discrétion des salons du Cèdre bleu, rencontre régulièrement des chefs d'entreprises amies qui apportent bien volontiers leur obole. AA: on comprend aisément que les entreprises concernées ont (ou espèrent avoir) des marchés avec la ville.

Seule ombre au tableau de cette campagne que la récente disparition du Journal du pays", au terme d'une longue mise à l'épreuve qui se termina par la liquidation de l'organe de propagande numéro un de GD. AA: à tel point propagande que quand je suis arrivé à HB et que j'ai vu la photo de GD des dizaines de fois, j'ai adressé le magazine municipal au Canard Enchaîné, qui s'est empressé d'en parler dans sa rubrique: "ma binette partout"!

D'où l'idée de JPCh de faire revivre cet hebdomadaire de la vie heureuse à HB (Guy Mollet caressa un temps le désir de créer un "Journal des bonnes nouvelles!") en proposant au liquidateur, via la société de son épouse, Cesam Management, une reprise du précieux journal. Qui prendrait tout simplement le nom de "Journal du Pas-de-Calais" (on remarquera au passage qu'il s'agit également des initiales de Jean-Pierre Chruszez). La SARL n'est pas encore créée que des lettres à en-tête ont déjà été façonnées. Ce n'est pas seul mais associé à 3 entrepreneurs (dont deux seront mis en examen un an plus tard dans l'affaire héninoise) que JPCh propose de reprendre l'actif de G2M. Un journal que le trio se propose d'abriter dans les locaux de la SCI de M. Chruszez où est déjà installé le siège du PS local. Mais l'affaire ne se fera finalement pas ("on n'est pas allés jusqu'au bout!" nous confiait M. Chruszez en février 2011). AA: et pour cause, vu l'entrée en jeu de la justice!

En ce mois de février, le toujours pas socialiste GD reçoit un visiteur de poids à HB en la personne du Premier Secrétaire national, François Hollande. Bien que mis en garde quant à cette escale héninoise (puisqu'il se murmure déjà que la Justice pourrait, au terme des municipales, s'intéresser d'un peu plus près à la curieuse gestion héninoise), François Hollande n'en assume pas moins ce soutien à GD, en profitant pour inaugurer le nouveau siège du PS et remettre une médaille à Claude Chopin pour ses longues décennies de militantisme. AA: je rappelle que ledit Chopin, adjoint chargé des finances, est mis en examen au même titre que Dalongeville et Mollet...Mal informé, M. Hollande!

Un patron du PS qui, même si le maire d'Hénin n'est plus ou pas encore de ses ouailles, ne dédaigne guère l'appeler "Gérard" et, lorsqu'on lui demande quand celui-ci sera à nouveau dûment carté, le Corrézien botte alors en touche: "Chaque chose en son temps; je ne suis pas venu faire signer des adhésions au parti...Je souhaite avant tout qu'Hénin-Beaumont reste à gauche. Maintenant, s'il y a victoire, c'est plus facile en effet de rejoindre les rangs du PS!" AA: on peut se demander pourquoi F. Hollande est venu se perdre à HB. Il est fort probable que c'est sur l'insistance de Daniel Percheron qui entretenait d'excellents rapports avec le futur Président de la République. MNL a-t-elle également insisté? Je ne le pense pas...

Alors qu'on promet à GD les feux de l'enfer, toute l'opposition héninoise n'en accuse pas moins le coup lorsque, mi-février, un sondage IFOP met largement le maire d'HB en pole position de la municipale avec 39% d'intentions de vote contre 31% au FN et 15% à l'Alliance Républicaine...AA: et GD vainqueur au second tour, dans tous les cas de figure.

KO debouts, les opposants à GD mettent alors en doute la crédibilité du sondage afin de tenter de se rassurer. Mais la fourchette du sondeur n'est finalement pas trop mauvaise puisque le glas ne sonnera finalement pas pour GD.

En effet, là où on pensait que l'effet désastreux des rapports de la CRC et des différentes affaires ayant éclaté au cours de la mandature allaient creuser la tombe du maire sortant, ce dernier, malin comme un singe, a sorti l'arme fatale pour assurer sa réélection à coup de promesses d'embauches massives en mairie réalisées dans les quartiers au fort vote FN. Une victoire à la Pyrrhus car, remporter ces élections en bafouant ouvertement et avec morgue les préconisations de la CRC, précipitera la chute de GD.

AA: malgré  les auspices défavorables, je pressais MN Lienemann de ne pas s'allier avec GD, et voilà ce que j'écrivais le 27 novembre 2007 sur le présent blog (http://alpernalain.blogspot.fr/2007/11/pour-quil-ny-ait-pas-dambigut.html):  "si Marie-Noëlle Lienemann confirme son intention de soutenir Gérard Dalongeville, je ne pourrai être à ses côtés. Et pourtant, j’ai toujours apprécié son combat et ses idées. Je le lui ai dit ; de même ai-je encore répété à Daniel Percheron, jeudi dernier, en présence d’autre élus régionaux, qu’il se trompait.
Il me semble qu’il serait pourtant facile de rassembler, avec Mme Lienemann (même si elle ne souhaite pas être Maire), ceux qui refusent et le FN et ceux qui ne veulent plus de la gestion actuelle ! Au diable les ambitions personnelles ! Encore une fois l’intérêt général, c’est-à-dire, l’intérêt des habitants, et au-delà, celui du Bassin Minier, parce qu’Hénin-Beaumont en est une pièce maîtresse, l’intérêt général, donc, doit prévaloir sur la somme des intérêts particuliers et des jeux personnels.
Il me serait pourtant confortable de répondre favorablement aux nombreuses sirènes qui me pressent de rejoindre la majorité actuelle.
J’espère avoir convaincu, ici, que je préfère perdre dans l’honneur que gagner dans le déshonneur."

A ce moment-là, plusieurs évidences s'imposaient:

" C’est le PS qui, non seulement, a permis, ces dernières années, au FN d’exister [...}, mais permettrait aujourd’hui au Maire de gagner. Je rappelle que G. Dallongeville a non seulement augmenté les impôts de 85%, mais que la ville ne dispose plus d’autofinancement, alors que les investissements ont diminué de moitié ! Bien sûr, les frais généraux ont explosé (les frais de personnel ont doublé, du fait d’une embauche de 200 personnes !)" En date du 17 février: http://alpernalain.blogspot.fr/2008/02/sondage-ralis-par-ifop-pour-la-voix-du.html.