Douze ans de descente en enfer du PS héninois (67): toujours pas de section PS, mais 2 camps antagonistes

La Voix du Nord 13/10/2012

Novembre 2009 remet les feux de l’actualité sur Gérard Dalongeville qui était le dernier mis en cause

dans l’affaire héninoise à se morfondre derrière les barreaux. Après sept mois d’incarcération qui ne

l’auront pas vu craquer le moins du monde, l’Héninois quitte enfin sa geôle de Longuenesse après que son avocat, Didier Cattoir, ait fait des pieds et des mains pour l'en sortir, en multipliant les demandes indignées. Une remise en liberté sous contrôle judiciaire, avec obligation de résidence à Aumontzey, dans les Vosges, où sa mère possède une habitation. Le début d’une année de cavalcade folle pour l’ancien maire d’Hénin-Beaumont, continuant alors que cela lui est interdit par son contrôle judiciaire, de rester en contact avec des mis en cause dans l’affaire, dont Jean-Marc Bouche et Guy Mollet, par téléphone ou lors de rencontres (Lens, Seclin ou sur des aires d’autoroute). De même l’homme remonte régulièrement dans le Pas-de-Calais où il trouve asile chez un avocat de ses amis. Les affaires continuent donc sur un mode de joyeux collégiens en goguette puisque tous les messages échangés (et écoutés attentivement par de « grandes oreilles ») sont codés. Tout ce petit monde s’amuse apparemment beaucoup au fil de ce jeu de pistes qui finira par tourner à l’aigre puisque, aussi

bien du côté de Gérard Dalongeville que de Guy Mollet, on expliquera avoir reçu la visite « intéressée» d’hommes cagoulés et armés. Une fuite en avant qui s’arrêtera net en décembre 2010. On en reparlera…

Cette fin d’année 2009 voit Daniel Duquenne rompre le silence imposé par l’AVC qui le surprit en octobre. L’homme se voit imposer une longue rééducation avant d’être en capacité de reprendre les rênes de la ville. Et si, petit à petit, il reviendra quelques heures par semaine en mairie, on le sent bien d’une fragilité extrême, complètement en décalage avec la pression continuelle de la rude vie héninoise. En mai 2010, il finira d’ailleurs par démissionner de son mandat majoral, officiellement

pour raison de santé. Mais c’est juste un leurre car le maire d’Hénin-Beaumont sait qu’il va incessamment être déclaré inéligible par le Conseil d’État du fait de ses fonctions de chef de service au sein du conseil régional. AA: c'est toute l'ambiguïté de la décision: D.Duquenne était (est) plutôt un chargé de mission, la politique tourisme du Conseil Régional étant l'apanage du Comité régional du tourisme: DD étant le référent, chargé de coordonner cette politique avec les autres politiques du CR. Sans que cela soit péjoratif, D. Duquenne a (vait) un rôle très secondaire. Mais rien à voir avec quelqu'un qui serait impliqué avec les collectivités locales...

Entre-temps, les élections régionales ont vu, à Hénin, la liste FN passer la barre des 39 %, soit douze points devant celle du PS. Qu’on aurait d’ailleurs pu s’attendre à retrouver plus bas, vu l’absence sur le terrain d’un PS en ordre de bataille. Car, chez les socialistes, c’est plutôt la guérilla urbaine qui se pratique en ville. Alors que la section locale est toujours cryogénisée par Catherine Génisson, deux mouvances socialistes s’opposent, en effet, désormais frontalement. D’un côté, on retrouve les socialistes du canal historique de Daniel Duquenne (Marcel Germe, Yvelise Dufresnes ou Orfeo Cogo), soucieux de réécrire les premières pages du nouveau PS héninois, sous le signe d’un soutien inconditionnel à la majorité municipale ; de l’autre, il y a Pierre Ferrari, laissé-pour-compte depuis juillet 2009 et qui, avec son Nouvel Élan pour Hénin-Beaumont, tient à jouer un rôle de mouche du coche. Et agace. Le jeune socialiste milite activement pour une réactivation de la section héninoise, avec notamment à ses côtés le blogueur Alain Alpern. Mais il fait peur puisque, sur le plan comptable, ses ouailles dépassent largement le cercle des socialistes rassemblés autour de la majorité municipale. D’où le peu d’empressement de la fédération 62 et de l’animateur (AA: "l'amateur"? voir:http://alpernalain.blogspot.fr/2009/09/albert-facon-un-homme-de-la-situation.html) de circonscription, Albert Facon, toujours hostiles à une « prise de pouvoir » du jeune Ferrari, de redonner vie à une section qui pourrait rapidement échapper à leur contrôle. Une tactique qui va, dès la fin 2010, envenimer encore un peu plus la situation.

AA: c'est vrai que le PS 62 n'ose pas créer de section à HB de peur que tout ou partie des 140 militants potentiels ne fassent de l'entrisme et "prennent" la section! Pas de PS dans une ville de 26 000 habitants! Il est vrai que si possibilité nous en était donnée, nous prendrions cette section pour constituer une opposition interne au PS 62: mais cela ne serait une surprise pour personne...En attendant, avec le début des aventures judiciaires de JP Kucheida, le PS62 implose: mais combien de temps durera le pourrissement avant la renaissance?

Pascal Wallart