1- Que sont l'orgueil et la vanité?
L’orgueil, c’est une opinion démesurée de ce que nous sommes, la vanité c’est un besoin d’être admiré par les autres. Nul doute que l’on retrouverait, dans l’histoire personnelle des orgueilleux et des vaniteux, un manque de confiance en soi, lié à des manques d’affection ou je ne sais quel autre conflit lié au père ou à la mère.
L’orgueil est un besoin de domination. La vanité a à voir avec le social, l’orgueil plutôt avec la liberté individuelle de chacun.
A la vanité s’oppose la modestie. La modestie caractérise celui qui garde la mesure, qui fait preuve de réserve et de discrétion.
Le contraire de l’orgueil, c’est l’humilité. L'humilité caractérise celui qui est dépourvu d'orgueil et conscient de ses limites. Comte-Sponville affirme :« L’homme humble ne se croit pas inférieur aux autres, il a cessé de se croire supérieur.
L’humilité mène à l’amour, comme Jankélévitch l’a rappelé, et tout amour vrai, sans doute, la suppose.
2- Orgueil et vanité chez les politiques
2-1 Les manifestations d'orgueil sont très fréquentes chez nos hommes politiques. Exemples:
- Guy Delcourt m'écrivant le jour même de l'élection du secretaire de sa section (élection qui avait lieu le soir même) pour se gausser de moi alors que j'avais pronostiqué la défaite de sa candidate, ce qui fut, pourtant, le cas: orgueil démesuré et, surtout, confinant à la stupidité: il n'avait qu'à attendre le résultat du soir même et ne se serait pas couvert de ridicule...
- Quand l'orgueil fait que l'on se sent intouchable...JP Kucheida, quand il apprit qu'on lui reprochait d'avoir payé, avec la carte bleue de la Soginorpa, des factures personnelles, commença par inventer des histoires de carte avalée, puis mentit en disant que les dépenses étaient d'ordre professionnel puis il s'enferra jusqu'à reconnaitre son erreur...Il s'agit là d'orgueil hors norme. Cela m'a fait penser au refus de Nixon de reconnaitre qu'il avait menti, dans l'affaire du Watergate. On a également, régulièrement chatouillé l'orgueil démesuré de Sarkozy. Voilà d'ailleurs un homme qui aurait mieux fait d'être humble plutôt que bouffi d'orgueil, il aurait peut-être été réélu...
- Nadine Morano a déclaré, le soir de sa défaite aux élections législatives : « J’ai d’abord le sentiment du devoir accompli. Je fais partie de ces élus qui aiment la politique du résultat ». Ou comment nier l’évidence. Ségolène Royal a elle aussi brillé par son orgueil, en qualifiant son adversaire, Olivier Falorni, dissident du PS, de « traitre ». Tout en oubliant que c’est elle qui a été parachutée à la Rochelle, arbitrairement, par les instances nationales du PS. Un politique ne reconnait pas ses erreurs et les rejette sur les autres...
2-2 La vanité, en politique, c'est, encore plus que par ailleurs, le besoin d'être admiré par les autres. Exemples:
- Un homme, comme l'ex-député Albert Facon fut la vanité incarnée. Je l'imagine disant: "Vous savez que je suis seul à pouvoir exercer le mandat de député. Vous m'avez également demandé d'être Président de l'Agglomération Hénin-Carvin: je l'ai donc fait pour vous faire plaisir". Vous noterez que dans ce cas, il s'agit de se faire aimer par les autres pour cacher la connaissance de son infériorité intellectuelle.
- Sarko, non seulement est un orgueilleux, mais son besoin d'être admiré s'est traduit par son activisme débridé ou la façon de mettre en avant sa relation avec Carla. Il faut dire qu'il en avait pris un coup avec sa précédente épouse qui l'avait bafoué aux yeux de tous. Celui qui comprend qu'il est délaissé, est capable de tout: de devenir encore plus vaniteux ou de mettre fin à ses jours...
- l'excellente histoire suivante confirme la vanité en politique:
5 hommes politiques sont réunis dans un café:
* un maire présent lance que le sous-Préfet lui aurait dit: "vous êtes le politique le meilleur, localement";
* le président de l'intercommunalité insiste sur le fait que le Préfet avait clamé: "vous êtes le meilleur politique du département";
* le député répond que le ministre avait affirmé que "le meilleur homme politique de France, c'était lui";
* le Président de Région présent aussi, dit: "moi, voilà ce que Dieu lui-même, m'a déclaré: "tu es le meilleur politique national"
* alors, le cinquième se tourne vers ce Président de Région et crie: "Moi, je t'ai dit cela?"
Tout à fait exact, Monsieur Alpern!
RépondreSupprimerExcellent cette "blague de fin". Et tellement représentative... Pour moi qui ne vous connais pas, je découvre et reconnais que l'humour fait partie de votre bagage (dans un message précédent, vous n'êtiez pas parvenu à me faire sourire, bien qu'affirmant qu'il s'agissait d'humour. Cette fois, c'est le cas).
RépondreSupprimerPouce vert donc, ou plutôt +1 pour AA.
Orgueil, ambition, ivresse du pouvoir absolu, tout cela habite l’homme, le pousse à la folie. L’humain devient inhumain, et l’inhumain monstrueux.
RépondreSupprimerFrançois Cheng, Quand reviennent les âmes errantes