Du rififi à Hénin-Beaumont...

 

Ci-dessous un article de La Voix du Nord sur une affaire qui a déjà fait couler beaucoup d'encre... Lors du procès Dalongeville du 27 mai au 15 juin au tribunal de Béthune, on devrait entendre beaucoup parler d'affaires de ce type (21 mis en examen !)

Pour en savoir plus, voir le chapitre 9 que consacrent à ce personnage, Benoît Collombat et David Servenay, dans leur incontournable livre: "La Fédé 62"

http://books.google.fr/books?id=vmpsfm0U_sAC&pg=PT54&lpg=PT54&dq=And"r%C3%A9+Mazzoleni+h%C3%A9nin+beaumont&source=bl&ots=9u6sTYTXBp&sig=U6nTNTTKge022HTHd0wJsZAd8Yw&hl=en&sa=X&ei=zIY3UaPmJ4Oe0QWanYCICQ&redir_esc=y

Voir également l'article de l'Est Républicain auquel il est fait allusion ci-dessous: http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2013/03/04/faire-la-fete-en-faisant-de-l-argent

 

Affaire héninoise : les nuits de Monsieur DD sont plus belles que ses jours...

PAR PASCAL WALLART 6/3/2013 La Voix du Nord

C'est à partir du 27 mai que la lumière sera faite sur l'affaire héninoise qui, depuis bientôt quatre ans, recouvre l'image de la ville d'une chape de plomb. Une affaire tentaculaire où fourmillent les actes supposés de faux et usage de faux, détournement de fonds publics, corruption et favoritisme. Parmi les 21 personnes qui seront sur les bancs des prévenus, pendant trois semaines, il en est un actuellement sous les feux de l'actualité... pour y faire l'apologie des bars montants.

André Mazzoleni, tous ceux qui ont pu le croiser à Hénin-Beaumont, en cette journée de juillet 2008 s'en souviennent. Arrivé dans une luxueuse Mercedes immatriculée au Luxembourg, cet homme « très fort au teint basané  » souffrait ce jour-là de la chaleur et avouait avoir « les pieds en compote  »... Accompagné de la directrice de la société de nettoyage lorraine I-Clean, M. Mazzoleni était, en cette journée caniculaire, venu négocier un surprenant marché de nettoyage (ô combien superfétatoire) de l'Espace Mitterrand, de l'Escapade, de la salle Pantigny et du restaurant scolaire.

Une affaire conclue en mairie, quelques semaines après la première rencontre Dalongeville-Mazzoleni dans les discrets salons de l'hôtel Méridien, via un intermédiaire, Jean-Claude Bertoldi, qui en sera largement commissionné. Une affaire juteuse doublée d'une autre concernant un audit et une installation (fictive) de télésurveillance. Des affaires rondement menées (39 412 E pour le nettoyage et 83 400 E pour une télésurveillance jamais installée) qui vaudront au chef d'entreprise lorrain cinq charges dans l'ordonnance de renvoi de l'affaire. Une personnalité qui a apparemment un sens des affaires très particulier, la directrice d'I-Clean, révélant aux enquêteurs son curieux quotidien auprès de son boss : « Je passais trois à quatre heures par jour dans des restaurants avec des clients. La soirée se terminait au Luxembourg dans un cabaret appartenant à M. Mazzoleni... Les trois quarts des clients de M. Mazzoleni sont passés par cette boîte pour signer les contrats.  » Une pratique, dans ce bar montant de Dudelange (le « DD À la maison », DD étant le surnom de M. Mazzoleni) désormais fermé, que l'homme continue aujourd'hui encore de pratiquer comme il l'a révélé dans le magazine de Canal + Sexe, Business et Politique .

Il y explique en long et en large cette habitude qui fut sienne d'emmener des élus dans ses bars où d'accortes hôtesses font assaut d'attentions. Ce qui lui permit antan de signer ensuite de juteux contrats pour ISA, son ex-société de télésurveillance. L'homme vient d'ouvrir un nouvel établissement en Belgique, à Virton, non loin de la frontière luxembourgeoise. « Une belle fille au milieu d'une bonne bouffe, ça détend l'atmosphère. Je n'invente rien !  », raconte-t-il lors de l'ouverture de la boîte à une consoeur du Républicain Lorrain . Mais pas question pour le volubile animateur de chaudes soirées d'évoquer le proche passé et l'affaire héninoise qui, avant le jugement, lui a déjà causé beaucoup de déboires familiaux et professionnels dont un contrôle fiscal. « J'ai tout perdu avec Hénin-Beaumont. Aujourd'hui, j'ai juste envie qu'on me laisse tranquille  », confie-t-il au Républicain Lorrain . Mais il faudra, avant cela, passer par la case tribunal.