Municipales en préparation : Dourges, Béthune, Hénin.

1) Dourges : Amédée Gellez, l'ancien maire de droite, battu en 2008 par Patrick Defrancq, élu à la tête d'une liste de gauche, vient de déclarer qu'il était partant en 2014. Rien à dire à cette ambition, sauf qu'il a aujourd'hui 80 ans et que l'an prochain, il en aura un de plus ! M. Gellez, je le rappelais hier dans un commentaire, est encore en excellente forme, de corps et d'esprit. Sauf que l'on peut quand même se poser des questions quand une personne de son âge émet la prétention de se présenter à des élections. Il est vrai qu'il a une revanche à prendre, mais n'aurait-il pas dû plutôt préparer un successeur, d'une part, et, d'autre part, pourquoi ne lui vient-il pas à l'esprit qu'il est de son devoir de laisser la place à des jeunes, ou tout au moins à des plus jeunes que lui ?  A l'instar d'autres candidats du secteur dont l'âge devrait inciter, non pas à cultiver "l'art d'être grand-père", si ce n'est arrière-grand-père (au temps de Victor Hugo, on vivait moins longtemps, en moyenne), mais à prodiguer des conseils, on se dit que, dans les propositions à présenter pour un renouveau de la vie politique, il faudra bien qu'un âge maximum soit instauré pour prétendre au poste de maire (et à d'autres mandats) : 70 ans me paraît raisonnable pour ambitionner de devenir premier magistrat...

Concernant Dourges, je ne pense pas que A. Gellez ira jusqu'au bout de sa prétention, mais s'il la maintenait, il risque une forte déconvenue et son image, encore correcte, pourrait être fortement ternie...

2- Béthune : le maire, Stéphane Saint-André (PRG), à la tête d'une majorité "arc-en-ciel", composée de gens de gauche et de droite, est fortement contesté par son opposition, interne (son 1er adjoint de centre-droit) et externe (avec les 2 vieux chevaux de retour que sont ses 2 prédécesseurs : Bernard Seux et Jacques Mellick). Il vient de faire voter son budget par 18 voix contre 16, soit d'extrême justesse. Encore a-t-il dû, pour cela, annoncer une légère baisse de la pression fiscale et une diminution des indemnités d'élus de 15%. Pour cette dernière décision, la démagogie a joué en plein, puisque certains (Mellick) proposaient moins 30% et d'autres moins 60% !

Plus démagogues que moi, tu meures, pourrait-on dire ! Après la baisse de 10 % décidée par le maire du Cateau-Cambraisis (vous savez cette ville où se situe ce très beau musée Matisse), on devrait assister à une multiplication d'annonces de ce genre, à un an des élections municipales, dans un climat où les élus en prennent plein la tête !

Dans une ville comme Béthune où la droite est forte (ce qui explique la quasi-absence du FN), la gauche est morcelée et la haine est telle qu'elle aura du mal à s'unifier. Dans une ville où Mellick et son ex-fidèle 1er adjoint, Seux, se sont déchirés pendant plus de 10 ans et se sont réconciliés pour faire la peau du maire, un autre 1er adjoint de l'ex-ministre, Daniel Boys, lui, se rapproche du maire en place. J'aurais mauvaise grâce d'oublier l'inénarrable Jean-Pierre Chruszez dont l'ambition n'est un secret pour personne, chaperonné par...J. Mellick !

3- Hénin-Beaumont : situation aussi inextricable qu'à Béthune, avec la différence essentielle que le FN existe et qu'il est même grandissime favori, ce qui n'a l'air d'émouvoir que peu de monde, sauf les éternelles "pleureuses"...

Le maire sortant, le néophyte E. Binaisse, n'en fait plus mystère : il est candidat... Malgré son âge (voir plus haut), son échec (le FN est passé en 3 ans de 48% à 56% et avoisinera probablement les 60% l'an prochain !) et son manque de charisme, il n'a toujours pas compris qu'il fallait passer la main. Vous me direz : à qui ? Cette question, il aurait dû se la poser depuis longtemps ! Aujourd'hui, le désert est tel et les élections tellement proches que je répondrais : à n'importe qui, qui, de toutes les façons, ne fera pas pire que lui...

J'ai souvent reproché, ici même, au maire, sa phobie d'aller au contact des gens. J'ai parlé de son manque d'empathie envers la population. Ce qui lui vaut, par exemple, l'hostilité d'une grande partie du personnel : on ne peut pas gérer une ville sans avoir le soutien des agents municipaux qui sont les meilleurs vecteurs électoraux (ils ont une famille, des proches et des amis). Comment expliquer, par exemple, l'obstination du maire sur le régime indemnitaire où après 4 ans, aucun accord n'est en vue alors que l'iniquité (voulue par Dalongeville) persiste : certains salaires sont doublés, voire triplés grâce à des indemnités indûes. De même, la pluie de sanctions disciplinaires (justifiées ou non, là n'est pas le problème) ajoute au malaise ambiant... 
Enfin, mais un peu tard, conscient de cette impopularité, le maire s'est décidé à réagir ! Il a commencé à tenir des permanences dans les quartiers ! Mais à doses homéopathiques : pas plus de 6 personnes par permanence...

En tous les cas, je maintiens que les 2 responsables de la probable installation du FN à la mairie d'Hénin-Beaumont, en 2014, sont le PS (dont les manoeuvres de 2001, 2008, 2009 et actuelles ont été erronées et néfastes) et Eugène Binaisse (incapable de gérer la ville)...