Ce n'est pas parce que...

- Ce n'est pas parce que François Hollande se rend en Israël qu'il prend des positions anti-palestiniennes. D'ailleurs, il va également à Ramallah dans les territoires occupés. La France a été parmi les premiers pays à reconnaître Israël en 1948 et a toujours revendiqué que les territoires occupés en 1967 devaient être restitués : cela fut le cas avec le Sinaï, mais toujours pas en ce qui concerne la Cisjordanie et Gaza. La construction de logements israéliens en Cisjordanie rend de plus en plus difficile la mise en place de la solution à 2 États. Comment pousser Israël à enfin négocier ce qui pourtant semble à portée de la main ? La sécurité du pays est de plus en plus grande du fait de la construction du fameux mur si contesté et qui empêche les terroristes de pénétrer dans le pays. Mais les missiles partent toujours de Gaza, voire du Liban. Certes, les divisions entre le Fatah et Gaza déforcent les Palestiniens, les Gazaouis ne voulant pas renoncer à pouvoir s'installer en Israël. Seules des pressions économiques doivent faire emporter raison, pour le bénéfice de tous, belligérants et autres...

- Ce n'est pas parce que l'islamisme se manifeste un peu partout par des actes de terrorisme qu'il faut confondre cette extrémisme avec l'islam tel que le pratique la très grande majorité des musulmans. Cet amalgame sert tous ceux qui en font prétexte aujourd'hui pour demander le renvoi de leur pays des musulmans suspects de vouloir les islamiser. La peur de l'étranger (le racisme) a toujours servi aux partis extrémistes de signe de ralliement pour faire triompher leurs idées d'exclusion, de recroquevillement sur soi-même. D'ailleurs, à l'invitation de M. Le Pen et Geert Wilders, leader de l'extrême droite néerlandaise, divers partis aux idées similaires (europhobes et anti-islam) pourraient former un groupe au Parlement européen après les élections de juin 2014. Les anti-musulmans s'installent en Europe...

- Ce n'est pas parce que le Front National français dit qu'il n'est pas d'extrême-droite qu'il ne l'est pas. Certes, Jean-Marine Le Pen a déclaré qu'elle poursuivrait quiconque l'affirmerait, mais cette menace n'a eu aucun effet, nombre de Français n'étant pas prêts à reculer devant les rodomontades de la leader frontiste. Celle-ci tente de se distinguer de tous ces groupuscules violents, ultra-racistes et antisémites qui gravitent autour du FN, inquiets qu'ils sont de voir les positions du parti se banaliser au moment où les circonstances favorisent l'expression d'un ras-le-bol des Français qui pourrait se traduire par un vote frontiste. Pour paraphraser Jacques Séguela (Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité, elle me croit pianiste dans un bordel) : "Ne dites pas à mes électeurs que je suis raciste, ils me croient démocrate en France"...

- Ce n'est pas parce que l'éco-taxe a été suspendue qu'elle sera abandonnée, parce que légale (loi votée à l'unanimité) et légitime. Légitime parce que le transport par poids lourds provoque 10 fois plus de gaz à effet de serre que les véhicules de tourisme. Cette taxe permettrait de construire plus de voies ferrées et de canaux, sans parler d'investir dans le cabotage (transport le long des côtes), pour lutter contre le réchauffement climatique. Les transporteurs ont reçu l'autorisation de répercuter la taxe sur leurs clients (propriétaires des marchandises) ce qui fait qu'elle ne leur coûtera rien. On se demande pourquoi, d'ailleurs, les transporteurs bretons ont obtenu une réduction de 50 % de la taxe... A l’État de faire respecter la loi, surtout si elle concerne le futur de notre planète (augmentation de la température prévue jusqu'à 4° en 2100). 

- Ce n'est pas parce que Bruxelles vient de faire des remarques à l'Allemagne sur l'augmentation de ses exportations qu'il a tort. En effet, nos voisins allemands utilisent des moyens antisociaux (pas de smic) qui limitent leurs coûts et favorisent leurs exportations. A l'inverse, l'Allemagne limitant la possibilité à ses salariés défavorisés de pouvoir consommer, les autres pays européens ne peuvent exporter "normalement" vers l'Allemagne. Il s'agit donc d'une mesure de distorsion au détriment des partenaires européens. L’Europe sociale n'existe malheureusement pas: pourtant elle est nécessaire pour le progrès social en s'adaptant aux mesures européennes les plus favorables...