Article écrit quelques minutes avant l'annonce de la nomination de M. Valls au poste de 1er ministre
On parle depuis quelques jours, et ce lundi un peu plus, de remaniement ministériel, avec changement de Premier Ministre, probablement. Comment en est-on arrivé là ? Car l'échec de la gauche aux élections municipales n'est qu'un aboutissement prévisible. Prévisible pour une seule et bonne raison : son échec en matière économique et plus particulièrement dans le domaine du chômage. François Hollande avait lui-même fixé le cap : un renversement de la courbe du chômage à la fin 2013 : or, cela n'a pas eu lieu. Et les Français, qui avaient subi les hausses d'impôts et de taxes, la diminution de leur pouvoir d'achat sans trop broncher, ont réagi "normalement" en rejetant ceux qui ont échoué. Comme, depuis 2 ans, l'alternative habituelle, la droite, n'a pas cessé de se déchirer et cela, après l'échec de Sarkozy, on pouvait penser que le Front National en profiterait. Certes, ce dernier a progressé, mais par rapport à des résultats précédemment faibles lors des scrutins de 2001 et 2008; il a juste réussi à retrouver les résultats de 1995.
On parle depuis quelques jours, et ce lundi un peu plus, de remaniement ministériel, avec changement de Premier Ministre, probablement. Comment en est-on arrivé là ? Car l'échec de la gauche aux élections municipales n'est qu'un aboutissement prévisible. Prévisible pour une seule et bonne raison : son échec en matière économique et plus particulièrement dans le domaine du chômage. François Hollande avait lui-même fixé le cap : un renversement de la courbe du chômage à la fin 2013 : or, cela n'a pas eu lieu. Et les Français, qui avaient subi les hausses d'impôts et de taxes, la diminution de leur pouvoir d'achat sans trop broncher, ont réagi "normalement" en rejetant ceux qui ont échoué. Comme, depuis 2 ans, l'alternative habituelle, la droite, n'a pas cessé de se déchirer et cela, après l'échec de Sarkozy, on pouvait penser que le Front National en profiterait. Certes, ce dernier a progressé, mais par rapport à des résultats précédemment faibles lors des scrutins de 2001 et 2008; il a juste réussi à retrouver les résultats de 1995.
Reprenons cela en détails :
- La gauche a échoué. Le PS pour la raison évoquée ci-dessus. Le PC : parce que coincé entre le sauvetage de plus en plus difficile de ses élus et sa critique du gouvernement; or il échoue dans ce grand écart. Jean-Luc Mélenchon, tribun hors-pair, n'a pas su profiter de son positionnement à gauche de la gauche : probablement parce que ses propositions ne sont pas toujours crédibles, les Français étant des gens réalistes. Personne ne semble, à gauche, capable de proposer un projet qui prenne en compte les aspirations des plus modestes et des classes moyennes. Les Verts ont trop joué la carte du réalisme pour justifier leurs reculades. Le disque, à gauche, semble usé... Curieusement, pourtant, les partis de gauche ont une carte à jouer : la droite rappelle de trop mauvais souvenirs au niveau national et le FN, dont les tentatives de créer des passerelles avec la droite ne pourront pas aller beaucoup plus loin (Un politologue a dit : "M. Le Pen va traîner comme un boulet chacune des villes gagnées"). Encore faut-il pour la gauche changer sa politique du tout au tout : faire des économies sans nuire aux services publics, augmenter le pouvoir d'achat des "moins riches" et mener une véritable politique écologique. Une vraie quadrature du cercle ! Et pourtant, c'est la seule façon de susciter chez les Français un nouvel élan galvanisateur et gagnant !
- La droite, elle, a su profiter du désaveu de la gauche, et d'un rejet (relatif, certes) du FN. En renouvelant une grande partie de ses cadres politiques, l'UMP et l'UDI ont réalisé, là, une belle opération. Ils montrent la voie de la rénovation aux autres partis : c'est dans la jeunesse que l'on doit trouver ceux qui remplaceront les vieux caciques usés par le temps et le nombre de mandats multiples. Encore faut-il que des annonces comme celles que vient de faire MP Daubresse ne viennent pas perturber le nouvel intérêt des Français pour la droite. Il a promis que si cette dernière emportait les élections en 2017, elle reviendrait sur le non-cumul de mandats. Je ne suis pas sûr que les Français apprécieront.
- Le FN a effectué la percée que l'on entrevoyait : mais encore faut-il qu'il ait les moyens de gérer les villes conquises. Faute de moyens humains (politiques et administratifs), on ne peut qu'émettre les plus grands doutes sur ce que sera sa gestion municipale. Pour l'avenir, le FN sait que le système électoral français est bi-parti et qu'il n'a quasiment aucune chance de s'imposer sans alliance. Or les dernières élections municipales prouvent que les partis traditionnels ne sont pas disposés à s'allier avec le FN.
Si François Hollande se décide à remanier son gouvernement, non seulement il doit changer de politique (voir plus haut), mais il doit nommer un Premier Ministre prêt à assumer cette nouvelle ligne. JM Ayrault paraît usé. M. Valls à une grande majorité du parti contre lui ainsi que les écologistes. Fabius semble avoir l'autorité morale et l'expérience pour mener ce "new deal". Mais Delanoë et Aubry sont aussi de potentiels leaders...
Il est fort possible qu'au moment où vous lirez ces lignes, F. Hollande aura déjà pris sa décision... Bien qu'annoncer un changement de 1er Ministre un 1er avril...