Conseil municipal d'Hénin-Beaumont du 9/4/2014

Petit à petit, le FN démontre qu'on avait raison de penser qu'il n'était ni un parti républicain, ni un parti démocrate. Qu'on en juge par ce qui s'est passé ce soir en conseil municipal :

- le drapeau de la ville, ainsi que celui de l'Europe ont été retirés du fronton de la mairie au profit de 3 drapeaux français. La France est membre de l'Union européenne : des députés européens du FN sont même élus, et malgré leur volonté de sortir de l'Europe, perçoivent des indemnités importantes et leur leader, M. Le Pen (cumulant différentes autres casquettes : conseillère régionale, présidente du FN) bat des records d'absentéisme. Et l'on se permet de bafouer l'Europe, à laquelle notre pays, républicain, appartient !

- les portes de l'hôtel de ville ont ouvert 30 minutes avant le début de la séance, et le public a alors découvert que le FN avait fait entrer ses sympathisants bien avant et que ceux-ci occupaient la plupart des chaises, ne laissant de libres que les couloirs et peu d'espaces, dans la salle, où peu de personnes ont pu assister debout à la séance (ceux à l'extérieur de la salle n'entendant rien). Curieuse façon de considérer la démocratie, en privilégiant les proches, alors que le conseil municipal est ouvert à tous les citoyens !

- le public ne doit pas manifester pendant la durée du conseil : le maire a d'ailleurs rappelé qu'il avait "la police de l'assemblée". Mais pourquoi a-t-il laissé ses sympathisants applaudir bruyamment les déclarations des élus majoritaires et huer l'opposition ? Bel exemple encore de favoritisme, en contradiction avec les règles républicaines. Ainsi, mon voisin était devenu hystérique suite à une intervention de M. Tondelier (liste Binaisse), et s'est mis à m'invectiver lorsque je lui ai demandé de se taire...

- à voir la façon dont Briois et Bilde ont empêché D. Noël (auteur d'une excellente intervention sur la condamnation de M Le Pen et la relaxe étonnante d'un conseiller municipal FN reconnu pourtant comme distributeur du faux-tract Mélenchon) de parler, on se dit que le FN ne reconnait pas la liberté d'expression. De la même façon, le maire a refusé de répondre à la question d'une conseillère d'opposition qui lui demandait pourquoi des vigiles FN avaient empêché des citoyens héninois d'assister au CM du 30 mars. 

- l'hystérie a atteint son comble quand l'adjoint aux finances a réclamé qu'on rende aux Héninois les loyers non payés par la LDH, expulsée de son local. Le néo-Beaumontois (professeur, parait-il, à l'université, attaché parlementaire du député Collard et conseiller régional), se croyant dans un meeting électoral, s'est fourvoyé dans un dossier qu'il ne connaissait pas : non seulement il propose au maire de récupérer un montant de loyer mensuel estimé à 600 euros sur 5 ans (soit 36 000 euros), alors que la LDH l'occupe une demi-journée par semaine, mais il ne lui est pas venu à l'idée qu'il devrait effectuer la même action contre les 2 co-occupants, comme d'ailleurs auprès de toutes les associations qui occupent des locaux municipaux gratuitement (et elles sont nombreuses !). Cette démagogie n'est pas de mise dans une enceinte municipale, surtout quand elle est erronée juridiquement. La morgue de cet adjoint augure mal du respect envers le mouvement associatif. Comme l'a confirmé S. Briois, l'assaut donné à la LDH est bien une volonté de punir une association qui défend depuis des lustres des droits de l'Homme que l'on a toute raison de penser qu'ils continueront à être bafoués à HB. Comme l'a dit un conseiller municipal d'opposition : nous avons besoin de contre-pouvoirs en démocratie. Mais cela va, bien sur, à l'encontre de la conception du FN de ce que le mot "démocratie" signifie...

- à signaler encore pour dépeindre l'atmosphère que Bilde a qualifié le job obtenu par le gendre de l'ex-maire, au Syndicat mixte des transports, d'"emploi de complaisance". Ledit gendre, désormais conseiller municipal d'opposition, a menacé l'adjoint frontiste de recours en diffamation. Gageons... qu'il n'en fera rien !

Sinon, à part ces graves dérives, les délibérations concernaient la composition des commissions, des représentations de la ville dans les écoles, au CCAS, la création de 2 emplois de cabinet, les indemnités des élus, les délégations à la plupart des conseillers majoritaires, le montant obligatoire des frais pour la formation des élus...

A noter également que E. Binaisse qui avait déclaré qu'il ne manquerait pas un conseil, était absent, que G. Dalongeville, arrivé le dernier, ne salua personne et n'ouvrit pas la bouche une seule fois. Par contre, il s'inscrivit dans la plupart des commissions où des postes étaient réservés à l'opposition...