Coupe du monde de foot et politique

On peut être étonné que l'incident de la Marseillaise, non jouée avant le match entre la France et le Honduras, n'ait pas entraîné plus de commentaires. Et pourtant, il y eut pas mal de réflexions de la part de nos femmes et hommes politiques. Je vous en livre seulement quelques-unes pour ne pas faire naître de polémique futile :

Jeanne-Marie Le Pen a fait savoir qu'elle porterait la question devant le parlement européen, en demandant des sanctions exemplaires contre la Fédération mondiale de football (FIFA) soupçonnée de vouloir instaurer l'hymne européen.

François Bayrou est persuadé que l'absence de Marseillaise a permis aux Français de gagner leur match et demande à Didier Deschamps de dispenser, désormais, ses joueurs de chanter la Marseillaise pour conserver tout leur influx nerveux. 

Cécile Duflot admet, contrainte et forcée, que l'on puisse jouer les hymnes, mais elle refuse que les joueurs, les encadrements et les spectateurs reprennent les paroles, car cela contribue à augmenter l'effet de serre responsable du réchauffement climatique...

Didier Deschamps a répondu à tout le monde que c'est lui qui avait demandé à l'organisateur du match de ne pas jouer l'hymne national français parce que certains de ses joueurs n'en possédaient les paroles qu'imparfaitement. L'entraîneur français précise que, lors du match contre la Suisse, ne joueront que ceux qui étaient capables de réciter les vers par cœur. Dont acte.

Sachant l'intérêt des Français pour cette coupe du monde, nous avons demandé à certains de leurs représentants de nous donner leur avis sur la question (idiote, j'en conviens) que posent, à longueur de journée, les journalistes TV : jusqu'où iront les Bleus ? Voici un florilège de réponses :

François Hollande pense que la France peut aller très loin si l'entraîneur, qui tergiverse trop, fait preuve d'autorité en calmant Pogba, très impulsif.

Jean-Marie Le Pen (Le Pen père) estime que le Honduras était une équipe composée de trop d'immigrés pour constituer une opposition valable et donc il ne peut jauger les chances françaises.

Manuel Valls est partisan de la fermeté et conseille de ne pas sélectionner contre la Suisse les 3 joueurs français qui ont reçu un carton jaune, dimanche (Cabaye, Pogba, Evra). C'est dans ce cas, seulement, que l'on peut se qualifier pour le 2ème tour.

Martine Aubry estime qu'en n'alignant pas tous les ex-Lillois en même temps (Debuchy, Cabaye, Mavuba, Digne), D. Deschamps manifeste son opposition personnelle à sa personne. Mme Aubry a donc refusé de donner son avis ! Faisons remarquer à la maire de Lille que s'il était procédé comme elle le souhaite, la présence de Varanne, ex-Lensois, s'ajoutant aux 4 autres passés par le Losc, serait considérée comme une hégémonie nordiste (5 sur 11 !).

Nadine Morano, qui a assisté pour la première fois de sa vie à un match de foot (elle était devant une TV, avant-hier) considère que si l'on n'empêche pas Sakho et Varanne de toucher le ballon, ce qui a été fait, à son grand regret, dimanche soir, la France peut gagner cette Coupe du Monde. 

Arnaud Montebourg clame que, pour aller loin, il faut impulser le "made in France", ce qu'incarnait Antoine Griezmann avec sa moustache, qu'il a malheureusement rasée avant le match. Non seulement, il doit laisser pousser sa moustache pour les matchs suivants, mais ne devraient être retenus dans l'équipe que ceux qui porteront une vraie moustache "à la française". Et là, la France peut envisager le leadership mondial !

Jean-Luc Mélenchon affirme que tant que les 17 000 supporteurs français ne seront pas présents dans les stades (ils n'étaient que 2000 à Porto Allegre) et qu'ils n'auront pas réclamé la fin de l'emprise de la  finance sur le football, la France n'a aucune chance d'aller plus loin dans la compétition...

Dany Cohn-Bendit, présent au Brésil, pense que seule une équipe internationale européenne (comprenez une équipe fédérale européenne) peut espérer gagner la Coupe.