Le FN devrait être battu dimanche prochain dans le Doubs...

Plusieurs remarques :

- Tous les partis ont été perdants dans la législative partielle du Doubs: le FN a fait moins qu'aux européennes de l'an dernier, le PS perd d'année en année, mais a créé la surprise en devançant l'UMP, ce dernier se voyant pourtant emporter le siège. Quant au Front de gauche et à EELV, ils ont réalisé, chacun, un peu plus de 3% alors qu'ils pensaient bénéficier du recul du PS.

- Politiquement, chacun s'est planté : le FN pensant que les derniers événements allaient lui profiter, le PS n'a que peu bénéficier de "l'effet 7 janvier", l'UMP a plutôt pâti du rôle joué par Sarkozy (jouant des coudes, pour "se faire voir" lors de la manif du 11/1), le FDG n'a pas enclenché d'effet Syriza, EELV se débat toujours entre ceux qui, en interne, misent sur Mélenchon, et les autres qui lorgnent vers le PS (l'autonomie vient de montrer ses limites...).
- Le FN ne gagne pas de voix, mais UMP et PS en perdent beaucoup. Le FN, avec 8 382 voix fait moins bien qu'en 2012 (9 605), soit une diminution de 13 %. Il fait le même score qu'en 2002 (8 523). La forte baisse des partis républicains, montre qu'ils mobilisent de moins en moins d'électeurs à venir voter. Le Parti socialiste a perdu 55 % des voix qu'il avait obtenues en juin 2012, tandis que l'UMP a chuté de 27 %.

- Pour qui auraient voté les abstentionnistes du premier tour , s'ils avaient décidé de venir voter ? Mystère... mais je pense que ceux qui se rendront aux urnes au second tour voteront, en majorité contre le FN...

- enfin, sur la question posée par l'article ci-dessous, je crois que Sarko serait bien inspiré de déclarer ceci : "je ne donne pas d'instruction à nos électeurs, mais qu'ils sachent que, à titre personnel, je voterais contre le FN, si j'étais électeur dans cette circonscription..." 

Législative partielle dans le Doubs : Sarkozy campe sur sa position du « ni-ni »

Le Monde.fr | 02.02.2015 Par Alexandre Lemarié

Après l’élimination du candidat UMP au premier tour de la législative partielle du Doubs, dimanche 1er février, Nicolas Sarkozy est confronté à un choix éminemment stratégique : appeler les électeurs de droite à voter PS pour faire barrage au FN ou ne pas prendre position.

Le président de l’UMP est resté silencieux dimanche soir et lundi matin, en faisant savoir que la position officielle de son parti serait actée mardi soir, lors d’un bureau politique qui s’annonce sous haute tension. Mais selon nos informations, l’ancien chef de l’Etat a déjà pris sa décision : il n’entend pas se rallier au front républicain mais compte réaffirmer la position du « ni-ni ». Soit la ligne qu’il avait lui-même définie aux cantonales de 2011 puis reprise par Jean-François Copé, à la tête du parti de 2012 à 2014, qui consiste à ne prendre parti ni pour le FN ni pour le front républicain. « Nicolas Sarkozy veut que les électeurs soient libres de leurs choix », affirme au Monde un membre de la garde rapprochée du président de l’UMP.

Nicolas Sarkozy n’a en réalité que deux mauvaises solutions, toutes deux inconfortables. Soit un appel aux électeurs de l’UMP à voter en faveur du PS au second tour pour faire barrage à l’extrême droite. Problème pour lui : cet appel au front républicain revient à demander à ses troupes de se prononcer en faveur du parti de François Hollande, au risque d’alimenter le discours du FN sur l’« UMPS ». Soit il ne prend pas position et laisse les électeurs de droite se prononcer comme bon leur semble.

Camper sur cette position du « ni-ni » (ni PS ni FN) a un autre inconvénient pour lui : laisser le FN l’emporter et se retrouver accusé d’avoir fait le jeu du parti de Marine Le Pen. Le gouvernement et le PS, qui ont immédiatement perçu le dilemme dans lequel se retrouve l’ancien chef de l’Etat, n’ont pas manqué de lui mettre la pression en l’appelant à se prononcer contre le FN.