Ce titre peut paraître présomptueux parce que je n'ai véritablement
commencé ma "vie politique" qu'il y a une vingtaine d'années. J'y
englobe, non seulement les mandats politiques, mais également des combats
associatifs pour les droits de l'Homme.
Je me suis, pourtant, toujours intéressé à la vie
politique en général, quelle que fut mon activité estudiantine ou
professionnelle. Mon père n'avait pas d'engagement politique connu, mais était
une figure locale béthunoise (une rue et une salle en mairie portent son nom), non seulement parce qu'il fut actif dans
l'association locale des commerçants, mais aussi parce qu'il était président de
la fédération départementale des déportés et résistants (FNDIRP). Il œuvra
activement au jumelage entre la ville allemande de Schwerte et Béthune (lui
qui, à 16 ans, en 1933, dût quitter Karlsruhe, sa ville natale, du fait de
l'arrivée d'Hitler au pouvoir et des premières mesures antisémites), ce qui eut
un retentissement important au début des années 60 : déporté racial (juif),
ayant passé 2 ans et 4 mois à Auschwitz (septembre 1942 à janvier 1945), libéré
à Bergen-Belsen en avril 45, après la terrible "marche de la mort",
ayant perdu ses parents, gazés immédiatement à leur arrivée au camp, lui, donc,
Philippe Alpern, fut un artisan de la réconciliation franco-allemande. Lors d’une
interview accordée à RTL (Radio Luxembourg, à l'époque), dont j'ai perdu,
malheureusement, la trace, il donnait la raison de ce geste surprenant, 15 ans
après sa libération : "je l'ai fait pour mes enfants, pour qu'ils ne
voient plus jamais cela". Il ajoutait :"je n'oublie pas, mais je
pardonne". Il avouait, lors de la même interview, que lors de sa première
visite en Allemagne, il ne put s'empêcher, lors de ses rencontres, de se
demander quelle était l'histoire personnelle de chacun de ses interlocuteurs...
Aujourd'hui que l'idée d'Europe fait l'objet de scepticisme, rappelons-nous ce
message de paix qui fut à l'origine de la création des jumelages
franco-allemands, prélude au traité de Rome (1957). Pour cette raison
essentielle, je reste un partisan convaincu de l'Europe (l'Union européenne),
parce que je ressens le fond du message des pères créateurs... Nous discutions
souvent politique, avec mon père, mais hors de toute position partisane. C'est probablement pour cela
que mon premier vote fut communiste, alors que j'étais très éloigné de toute
empathie envers le PCF et que Waldeck-Rochet, alors secrétaire général du
parti, ne m’inspirait pas particulièrement confiance. Edouard Carlier, député
communiste depuis 1962, figure locale, fut réélu en 1967 et je votais, cette année-là, autant
pour l’homme que par rejet du député gaulliste, Dupont-Fauville, parachuté à
Béthune, pour l’occasion. J’avoue avoir été déçu en 1968, par la position
attentiste du PC lors des événements de mai 68…
Bac philo en poche en 1964, je partis 2 ans à Nancy afin de
suivre, parallèlement à mes études de droit, les cours de du Centre Universitaire
d’études politiques, équivalent à la première année de Sciences Po Paris. Le
cumul des 2 cursus étant lourd pour un étudiant moyennement studieux comme moi,
je ne partis pas à Paris en deuxième année de l’école de la rue Saint
Guillaume, remettant à plus tard ce séjour parisien et je vins terminer mon
droit à Lille. C’est durant ces 2 premières années nancéiennes que je me mis à
lire Le Monde, quotidiennement, ce journal dit de référence…
Je retrouvais beaucoup de mes amis lycéens dans la capitale des Flandres, mais aucun n'était politisé. En 1967, je dus faire un travail sur les CODER, les commissions de développement économique et régional, créées en 1964 et soi-disant prédécesseurs des Régions (nées en 1972). On me conseilla de prendre contact avec Guy Mollet, alors membre actif de la CODER Nord-Pas-de-Calais, député-maire d'Arras, secrétaire général de la SFIO (à laquelle le PS a succédé). L'ancien président du Conseil (1956/1957 : 16 mois chef du gouvernement, record de la IVème république !) me reçut et accepta d'être enregistré. Je fus surpris par sa volubilité et son usage immodéré du tabac brun... Il portait les mêmes lunettes que mon père et que celles que je porte aujourd'hui. Je restais longtemps avec lui et je ne regrette aujourd'hui qu'une seule chose : ne pas avoir conservé de trace de mon entretien avec cet homme brillant, à l'esprit clair et cultivant la modestie... J'étais enclin à me sentir politiquement de gauche : je le fus plus encore après cette rencontre...
Je retrouvais beaucoup de mes amis lycéens dans la capitale des Flandres, mais aucun n'était politisé. En 1967, je dus faire un travail sur les CODER, les commissions de développement économique et régional, créées en 1964 et soi-disant prédécesseurs des Régions (nées en 1972). On me conseilla de prendre contact avec Guy Mollet, alors membre actif de la CODER Nord-Pas-de-Calais, député-maire d'Arras, secrétaire général de la SFIO (à laquelle le PS a succédé). L'ancien président du Conseil (1956/1957 : 16 mois chef du gouvernement, record de la IVème république !) me reçut et accepta d'être enregistré. Je fus surpris par sa volubilité et son usage immodéré du tabac brun... Il portait les mêmes lunettes que mon père et que celles que je porte aujourd'hui. Je restais longtemps avec lui et je ne regrette aujourd'hui qu'une seule chose : ne pas avoir conservé de trace de mon entretien avec cet homme brillant, à l'esprit clair et cultivant la modestie... J'étais enclin à me sentir politiquement de gauche : je le fus plus encore après cette rencontre...
A suivre.
On est jamais mieux servi que par soi même.
RépondreSupprimerUne épicerie musulmane crée la polémique à Bordeaux. La raison ? Dans la boutique du quartier Saint-Michel, certains jours sont réservés aux hommes et d'autres aux femmes, rapporte le quotidien Sud-Ouest, ce lundi. "Les frères : le lundi, mardi, mercredi et vendredi. Les sœurs : le samedi, le dimanche", indique une pancarte, installée sur la porte d'entrée.
RépondreSupprimerDepuis, de nombreuses personnalités de la ville sont montées au créneau. Alain Juppé, le maire de la ville, a condamné le projet du couple de gérants qu'il juge "inacceptable". Dans un communiqué, il "condamne fermement un comportement en totale contradiction avec les règles républicaines d’égalité et de mixité" et "appelle les autorités compétentes à se saisir de ce dossier afin de faire cesser de telles pratiques discriminatoires et d’appliquer les mesures que prévoit la loi en de telles circonstances". La démarche est également contestée par Naïma Charai, conseillère régionale PS et présidente de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances, qui estime que cette "épicerie remet en cause la mixité".
Ou est le service militaire dans tout cela?
RépondreSupprimerVous avez raison de ma le rappeler. Je fais partie de la classe dont tous les sursitaires (100 000) ont été exemptés, en 1972. La raison invoquée : nous étions trop nombreux... Cela m'a réjouit au plus haut point...
SupprimerQuelle chance Alain. C'était galère pour se faire exempter!
SupprimerLà, ce fut automatique ! Quelle chance, j'ai eue ! SInon, j'aurais entamé une demande d'exemption en tant que soutien de famille : j'étais l'aîné de 5 dont le père était décédé peu de temps auparavant...
SupprimerJ' imagine ,votre satisfaction .moi je n'ai pas eu cette chance.(snifff) .
RépondreSupprimerMais avec le recul ce fut une formidable expérience humaine..