Je n'avais pas encore un pied en politique, mais je sentais que j'allais bientôt franchir la ligne. Lors d'une discussion avec J. Mellick, en 2001, nous abordâmes la récente création de Génération écologie (GE) par Brice Lalonde (et Jean-Louis Borloo, qui se retira rapidement). Je ne savais pas, à l'époque, que Mitterrand avait poussé à la roue avec pour objectif de damner le pion aux Verts, alors purement fondamentalistes, à savoir écologistes sans positionnement politique (le "ni droite, ni gauche" d'Antoine Waechter), mais qui commençait à poindre au niveau électoral. Comme nous avions eu des discussions, préalablement, sur l'écologie, à laquelle, comme moi, il n'était pas insensible, il me suggéra de m'y intéresser puisque j'étais sans affiliation politique. C'est ainsi que je pris contact avec celui qui se chargeait d'implanter GE dans le Pas-de-Calais, à savoir Jean-François Caron, fondateur et président de la Chaîne des Terrils, association qui s'était efficacement battue pour préserver une partie des terrils de notre Région. JFC était le fils du maire socialiste de Loos-en-Gohelle, un fidèle de Percheron. Ce qui, entre parenthèses, explique l'estime réciproque entre les deux hommes. L'objectif de Jean-François et de son acolyte, Gilles Pennequin, était de constituer une liste pour les élections régionales de 1992. J'assistais aux réunions, mais je ne pris pas part à la campagne. L'Histoire retiendra que c'est la Verte Marie-Christine Blandin (les Verts et GE constituèrent "l'Entente écologiste" pour la soutenir) qui devint présidente après de nombreuses tractations auxquelles seul le scrutin proportionnel à un tour peut conduire... (on passa à 2 tours ensuite...). Le PS avait perdu la majorité. Percheron œuvra pour cette solution "à une inconnue" (personne ne connaissait alors Marie Blandin) alors que Legendre (droite) et Borloo se voyaient déjà président, comme Delebarre d'ailleurs, dans les multiples scénarios élaborés.. Finalement, l'apport de GE 62 fut décisif, lui qui s'était positionné largement à gauche... Cela me décida à m'investir un peu plus et, notamment dans une commission "sport", constituée pour préparer le budget, animée par la membre du cabinet de la présidente, l'arrageoise Hélène Flautre, qui sera députée européenne, jusqu'en 2014, durant 3 mandats... J'avais proposé que le conseil régional ne verse plus de subvention aux clubs de foot professionnels et cette "idée" avait été relayée dans la presse régionale. Ce qui me valut une volée de bois vert (!) de la part d'André Delelis, maire de Lens, qui, peu de temps auparavant, avait poussé le RC Lens à jouer un match amical à Béthune (j'étais président du club), afin de contribuer à "sauver" financièrement le club local... André Delelis m'en a toujours voulu...
En 1993, après avoir assisté à l'assemblée générale de GE à Issy-les-Moulineaux, au cours de laquelle Brice Lalonde, président, nous apparu tellement "bonapartiste" que JF Caron et moi-même décidâmes de quitter ce parti. Beaucoup suivirent à ce moment-là et ce n'est qu'en 1994 que le numéro 2, Noël Mamère, quitta le bateau qui se mit ensuite à tanguer vers la droite...
J'ai déjà raconté, dans le cadre d'une série d'articles, mon expédition en Bosnie, en 1992, pour tenter de faire la paix (http://alpernalain.blogspot.sg/2015/06/souvenirs-souvenirs.html et jours suivants). Je n'ai pas insisté sur ce qui précédait, mais voilà l'occasion d'évoquer la personnalité d'un Jacques Mellick qui n'aimait pas qu'on lui dise non ou qu'on lui résiste. J'étais devenu président de la LICRA Artois (Ligue Internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme) en 1991. Mais rapidement l'idée me vint, ainsi qu'à d'autres, qu'il fallait fédérer les différentes associations qui luttaient pour les droits de l'Homme, en une Fédération, sans que l'identité de ses composantes ne soit gommée, afin de mener des actions concrètes. D'où la création de cette association Fraternité 62 autour de quelques personnes, telles que Gérard Laurent (urgentiste), Bruno Dubout, avocat et socialiste, mais qui glissait, doucement mais sûrement, vers la dissidence, Corinne Krajewski dont je reparlerai dans le cadre de l'affaire Tapie. Corinne (alors directrice de cabinet de JM) et Gérard étaient considérés comme mellickiens, tandis que Bruno (surtout) et moi-même commencions à apparaître comme des gens vraiment pas d'accord avec le maire. Corinne nous informa que Mellick souhaitait la visite de Bernard Kouchner à Béthune, quelques mois avant les élections législatives de 1993, car le "French doctor", créateur de "Médecins sans frontières" était très populaire auprès des Français. Tous les moyens lui étaient bons pour se faire élire. Nous avions une réunion de Fraternité 62 un soir et le midi, sur l'insistance de Corinne, nous déjeunâmes avec Bruno. Elle nous fit part de la demande de son patron qui souhaitait que Kouchner vienne à Béthune sur l'invitation de l'association. Nous répondîmes, sans l'ombre d'une hésitation, qu'il n'en était pas question, car nous avions rassemblé des gens de tous bords, voire apolitiques, à qui nous avions promis la neutralité. Bien entendu, nous posâmes la question, le soir, aux adhérents qui, pour la plupart, refusèrent. Corinne en fut très contrariée et J. Mellick très en colère, mais fit quand même venir le docteur Kouchner. Il fut renouvelé dans son mandat, rare exception dans cette élection catastrophique pour le PS, puisque la droite emporta plus de 82% des sièges ! Dans le Pas-de-Calais, la droite triompha dans 7 des 14 circonscriptions, alors qu'elle n'avait que 2 sièges dans la mandature précédente ! Cela était la confirmation des régionales (voir ci-dessus) et cantonales précédentes...
A suivre
C'est bizarre ! Delelis m'en voulait aussi. Pour d'autres raisons évidemment. Je les expliquerai
RépondreSupprimerOn en salive déjà. Mais non, mais non.
Supprimera 16h05 il ne vous faut pas grand chose pour saliver
SupprimerA 16h05 excuse moi "te" et non "vous"
Supprimer16h05 aère toi, il fait beau
SupprimerPour ce qui concerne le commentaire stupide de 16h05, voilà pourquoi Delelis ne m'appréciait que modérément. Dans l' IME que je dirigeais il y a avait une section autisme. Un jour le maire de Lens ( très motivé par la cause de l'autisme) m' a téléphoné pour me reprocher de n'avoir pas cédé aux injonctions d'une maman d'enfant autiste. Evidemment, celle ci s'en est plaint à Mr Delelis. Je lui ai répondu que je ne recevais d' ordre que de ma hiérarchie. Cela ne lui a pas fait plaisir. Voilà, 16h05 il n'y avait pas de quoi baver ou saliver.
SupprimerNi de s'exciter en écrivant 4 fois.
SupprimerJ'aimais bien André Delelis, mais il n'y avait que peu d'enjeu: simplement, c'est lui qui m'a fait visiter l'assemblée nationale pour la première fois: c'était en 1969; il avait pris tout le temps pour m'expliquer et avait ensuite annoncé à mes parents que mes réflexions politiques l'intéressaient et méritaient d'être entendues: à 16 ans, j'en étais flatté et j'intégrais alors les jeunesses socialistes à une époque où la formation politique signifiait de solides fondamentaux historiques et de doctrine... Je mettrai par la suite beaucoup de temps à m'apercevoir que ce n'était pas du tout ce qui était demandé au militant dans notre département....
RépondreSupprimerIl n'empêche que j'ai conservé d'André Delelis un souvenir ému et toujours respectueux lors de nos rencontres ultérieures lorsqu'il fut ministre du commerce et de l'artisanat notamment et que j'exerçais alors avec Claude Wilquin à Berck entre 1981 et 1983. Puis, nous avons souvent échangé nos réflexions jusqu'à la veille de sa mort.
Hélène Flautre, dir Cab de Blandin ? Dans mon souvenir, c'était Dominique Plancke (pour quelques mois) puis Guy Hannebique.
RépondreSupprimerExact, 17h24. HF était membre du cabinet, simplement; Je corrige.
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