Un peu de tout et n'importe quoi...

Il n'est pas encore temps, pour moi, de m'exprimer sur les positions politiques des uns et des autres, une soixantaine d'heures après les attentats terroristes, alors que ce lundi sera un jour de recueillement pour beaucoup. Je souhaite seulement passer en revue quelques-unes des idées ou propositions qui émanent d'un peu partout. 

Au préalable, comment expliquer le formidable élan de solidarité à travers le monde et ce "besoin" de recueillement exprimé un peu partout ? Je n'entrerai pas dans des considérations psychologiques, mais j'ai le sentiment diffus que tous ceux qui s'expriment de cette façon participent ainsi à une forme d'action, "passive", certes, contre le terrorisme, mais que faire d'autre ? Bien entendu, en écrivant cela, je n'ignore pas que les réactions peuvent avoir d'autres motivations, très personnelles...

On entend, ces dernières heures, un peu plus, ceux qui prônent, sinon la fermeture des frontières, du moins des contrôles accrus à ces frontières. Qui ne voit que cette solution est irréaliste, car combien de militaires ou policiers faudrait-il mettre le long des milliers de kilomètres qui nous séparent de nos voisins ! Des dizaines de milliers, sans doute, au préjudice des autres missions qui leur incombent, qui plus est... En outre, on voit que ce type de contrôle n'aurait qu'une efficacité plus que douteuse. Ainsi, le possible coordinateur de tous ces attentats a été contrôlé (les fameux contrôles renforcés récemment mis en place...) vendredi du côté de Cambrai, avant les attentats, en compagnie de deux possibles complices, mais cela n'est pas allé plus loin, faute d'éléments pour les interpeller...

A vrai dire, là où les contrôles pourraient être plus efficaces, c'est aux frontières de l'espace Schengen. En effet, les états signataires du traité, dit de Schengen, ont les moyens de multiplier les forces nécessaires. Il faut donc donner les moyens à l'Europe et, donc, il faut plus d'Europe ! Cela en lien avec un développement de la coopération militaire (l'Europe de la défense). Ben oui, il faut plus d'Europe, n'en déplaise à ceux qui veulent un repli sur nos frontières, oh combien perméables et, nul doute, objet de mesures de rétorsion. 

Autre proposition sans fondement : les terroristes profitent de l'immigration syrienne pour s'infiltrer en France. Il faut donc arrêter l'immigration syrienne. Or, les terroristes actuellement identifiés, Ismaël Omar Mostefaï (Bataclan), Bilal Hadfi (Stade de France), Salah et Ibrahim Abdeslam (bars des 10ème et 11ème arrondissements) sont tous français ! Un autre, qui pourrait être le cerveau des attaques, Abdelhamid Abbaoud, serait belge. A noter qu'un autre Français est suspecté : un troisième frère Abdeslam. Sans compter 2 autres Français interpellés,  le père et le frère d'Ismaël Omar Mostefaï. Près du corps d’un autre kamikaze du Stade de France a été retrouvé le passeport d’un homme syrien, Ahmad Al-Mohammad, inconnu des services de renseignement français. La ministre de la justice Christiane Taubira a toutefois indiqué dimanche que ce passeport était un faux, infirmant la connection entre le passeport syrien et le terroriste.

Donc, sur les terroristes identifiés, que des Français (plus un Belge, éventuellement) et pas de Syrien infiltré. Il s'agit d'informations à jour à l'heure où j'écris (10h);

Enfin, dernière prétention entendue : incarcérer les 4000 fichés S, à savoir les personnes, objets de soupçons, mais sans élément permettant de les interpeller. Il est juridiquement impossible de les arrêter, sinon la France agirait comme les USA à Guantanamo, objet d'une récrimination internationale. D'autres proposent de les expulser, sauf que certaines de ces personnes sont françaises et que les autres, même étrangères, ne sont pas expulsables juridiquement...

Deux questions restent en suspens :

- comment prévient-on d'autres actes terroristes ? Mis à part les rodomontades des uns et des autres pour "exister" politiquement, il me semble qu'il faille faire confiance au Président français qui a donné des instructions fermes pour agir. 

- comment combat-on le terrorisme ? Militairement ou politiquement ? A débattre demain...