Humour (?) politique

En attendant de vous reparler du bourbier héninois dans les heures qui viennent, un peu d'humour (volontaire ou non) ne peut pas faire de mal:


1- «Si à 50 ans on n'a pas de Rolex, c'est quand même qu'on a raté sa vie » a lâché récemment Jacques Séguéla, le père de la « force tranquille », à propos de critiques contre son client, Nicolas Sarkozy, accusé de trop aimer le bling-bling.
Séguéla a admis, dans les jours suivants, qu’il avait dit une « connerie ». Ne serait-ce pas plutôt qu’il y a des moments où les hommes publics n’ont plus conscience des réalités et que dans leur monde à eux, il est normal d’avoir une Rollex… ?

2- Le Président de la République, fort de son « Casse-toi, pauv’con » s’est fait le chantre de la proximité populaire. 2 formules récentes en attestent:

- Ainsi, le 17 mars devant les ouvriers d’Alstom, à l’occasion de la Semaine de la langue française: « Si y en a que ça les dérange d’augmenter les impôts… ». Cela veut bien dire ce que cela veut dire, non ?.
- Pour ceux qui manquent de bon sens, bien qu’ils aient fait des études : « On se demande c’est à quoi ça leur a servi ? »

Ah ! Ce ne sont pas ses prédécesseurs qui se serait mis à la portée de tous : ni le grandiloquent De Gaulle, pétri de latin, de grec et de rhétorique, ni le banquier Pompidou, auteur d’une anthologie de la poésie française, ni même Giscard qui, pourtant, recevait des éboueurs, et n’aurait certainement pas voulu choquer son épouse Anne-Aymone, avec un précieux phrasé ; pas même le mystique Mitterand, qui aimait trop les belles-lettres pour déraper…d’autant plus que son successeur, qu’il avait côtoyé comme 1er Ministre, le nipponphile Chirac, amateur de baise-mains, ne se serait pas compromis dans les fanges du français de tous les jours.

3- Comme si tout le monde ne pouvait pas faire comme la merveilleuse Roselyne Bachelot : « Slip ou caleçon pour les hommes? Au moment où ils l’enlèvent cela n’a plus d’importance. » ? C’est français et direct, quoi ! et ça sent l’expérience !

4- Mais l’humour (volontaire) de Patrick Devedjian a fait mouche (au moment de la constitution du gouvernement d’ouverture Fillon, ) : "Je suis pour un gouvernement d’ouverture; y compris aux Sarkozistes, c’est tout dire." . Comme en son temps l’humour involontaire de Raymond Barre : "Quand le moment est venu, l’heure est arrivée" !

5- Et finalement : si à la place de l’actuel Président, nous avions eu Ségolène, j’aurais eu plaisir à vous rapporter son humour plutôt que le galimatias sarkozien . Jugez :

"Ne montez pas, il y a du monde dans la rue" (François Bayrou disant à Ségolène Royal de ne pas monter chez lui, un soir entre les deux tours de la présidentielle, selon le récit de l'ex-candidate PS dans son livre)

Réponse de Ségolène Royal : "Il m'a fait l'impression de l'amant qui craint la panne..." ! ! !



Et Sarko aurait pu commenter : « on ne peut trop pas même en dire, elle se doit de la répartie directe » (en français classique : « osons le dire: elle a de la répartie »)