mercredi 12 août 2009

Iconoclastes? (3)



3- Pour un calendrier laïque


Rappel historique :

Le calendrier républicain, ou calendrier révolutionnaire français, fut créé pendant la Révolution française et fut utilisé de 1793 à 1805, ainsi que brièvement durant la Commune de Paris (1871). Au début, les mois et jours étaient restés les mêmes, avant de changer…
Le 22 fructidor an XIII (9 septembre 1805), Napoléon signa le sénatus-consulte qui abrogea le calendrier républicain et instaura le retour au calendrier grégorien à partir du 1er janvier 1806.
Le calendrier républicain fut cependant réutilisé pendant 15 jours et uniquement dans le Journal Officiel lors de la Commune de Paris en 1871.

La Révolution ayant fait de la France un État laïque, ce calendrier avait pour but d'effacer de la mémoire des Français le calendrier grégorien, étroitement lié au christianisme.


A- Pourquoi cette demande ?

Pour une question de principe et pour une question pratique :

- tout d’abord pour une raison de principe. Le premier alinéa de l’article 1er de la Constitution Française affirme que : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ».
« Laïque », il n’y a aucune raison qu’une majorité de jours fériés n’existe que parce que ces jours correspondent à des fêtes religieuses chrétiennes. D’autre part, le calendrier actuel privilégie des saints, ce qui ne manque pas de surprendre…

- et, en effet, cela pose problème pour ceux qui, musulmans ou juifs, par exemple, sont obligés de demander un jour de congés pour convenances religieuses (Aïd el-Kebir, Yom Kippour…), qui peut leur être refusé, pour des raisons de service, mais ne peut pas leur être imputé sur leurs congés, s’il leur est accordé. Comme en outre, les « sans religion » ne peuvent pas bénéficier , par définition, de ces jours de congés supplémentaires, il faut reconnaître que cela entraîne une situation discriminatoire…

B- Éléments de la proposition

Il ne s’agit pas de rallumer les guerres de religion, ni de faire de l’anti-cléricalisme primaire. En outre, il ne convient pas de bouleverser le calendrier actuel ni de revenir au calendrier révolutionnaire. 3 principes généraux doivent nous guider :

- on garde le même calendrier, en jours (lundi, mardi…) en mois (janvier, février…), années (nous restons en 2009)

- on supprime, sur le calendrier officiel, les noms des saints et les fêtes d’origine religieuse. On conserve les fêtes laïques : 1er mai, 8 mai, 14 juillet, 11 novembre, 1er janvier.

- Tous les jours fériés actuels (24/12, Ascension, 15 août, 1er novembre) sont placés un lundi et deviennent des jours fériés laïques (je tiens à cet orthographe, plutôt que « laïcs » qui a un autre sens : contraire d’un « clerc ») ; Pentecôte et Pâques sont débaptisées, et leurs lundis restent fériés Cela ne change rien au nombre de jours fériés actuels (sauf pour les ponts, mais d’un autre côté, ces fêtes laïques ne tomberont plus un samedi ou un dimanche).

Avantage : toutes les religions sont placées sur un pied d’égalité. En effet, ceux qui veulent bénéficier d’un jour de congés peuvent le prendre sur leur quota de jours de congés. En outre, les athées et les agnostiques ne sont plus discriminés, eux qui ne pouvaient bénéficier de jours supplémentaires pour raisons religieuses.

Il ne s’agit donc pas de déchristianiser, mais bien de laïciser…et tout le monde y trouvera avantage…

7 commentaires:

  1. Je ne partage pas l'analyse suivant laquelle tout le monde trouverait avantage à une laïcisation du calendrier pour des raisons autant scientifiques qu'affectives, Alain.
    Comme tu l'écris toi-même, c'est iconoclaste.
    Mais l'avantage c'est que ce questionnement nous oblige à réfléchir plus encore à ce à quoi nous tenons le plus et ce qui tient encore notre République laïque après les remarques pour le moins étranges du président de la république sur la question.
    Je pense pour ma part qu'il y aurait plus d'inconvénient que d'avantage à modifier ainsi le calendrier, ne serait-ce que pour les congés légaux dont on sent bien que ce serait encore une façon supplémentaire pour réduire les quelques droits sociaux auxquels on n'a pas touché.
    Par ailleurs, les fêtes religieuses ont toutes été laïcisées en quelque sorte et je serais curieux de connaître la culture de chacun d'entre nous sur le sens religieux de chacune d'elles .
    Quant aux saints du calendrier, chacun est libre maintenant de s'y référer ou non pour donner un prénom au nouveau-né... Il n'empêche que cela doit signifier quelque chose et, ma fois, s'appeler Alain ou Yves vaut bien Fêtnat (comme je n'ai vu) ou un prénom glané dans les séries américaines serinées à la télé comme on l'a trop vu dans nos contrées...
    cimares

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  2. C'est marrant, cimares est l'anagramme de camiers (très beau coin de la côte d'opale et nom de l'ancien DGS de la CAHC).

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  3. A Cimares

    Tout d'abord, sur le principe: il y a "laïcité positive" parce que la vraie laïcité n'est pas suffisamment défendue, et certains avancent à pas de loup sur un terrain en passe d'être conquis. C'est donc un acte de résistance que cette histoire de calendrier, pour marquer le coup avant la nouvelle offensive...

    Ce que je propose ne met pas en cause las congés légaux: ils restent identiques...Je dirais même qu'en instituant comme repos légal certains lundis, c'est un acte de protection contre les empiétements sur le dimanche!

    Il ne s'agit pas de laïciser les individus, mais bien nos institutions...

    Si les saints ne servent plus qu'à donner des prénoms, autant se référer à des livres beaucoup plus exhaustifs sur le sujet...

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  4. pentecotes et paques seront "débaptisées", tu devrais aussi changer ton vocabulaire si tu veux laiciser
    hihi

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  5. Minute Cyclopède13 août 2009 à 13:31

    Si les saints ne servent plus qu'à donner des prénoms, autant se référer à des livres beaucoup plus exhaustifs sur le sujet...

    J'en connais d'autres qui rendent heureux mais nous ne parlons certainement pas des mêmes et si monsieur Alpern avait l'occasion d'en connaitre , il n'aurait pas besoin de livres pour s'en...référer!lol

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  6. Anonyme de 9H45: un baptême républicain est un baptême laîque, par exemple...

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  7. trop fort, sauf que cela n'es pas un bapteme mais un parrainage laique et qu'il n'a aucune valeur juridique.

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