Mesures urgentissimes

La bonne image de l’Université d’été du PS, à La Rochelle, la reprise en mains du parti par Martine Aubry, ont un peu masqué les propositions offensives que le PS met sur la table pour contrecarrer la catastrophe économique et sociale, déjà bien entamée, mais sans commune mesure avec ce que l’on attend.

Voici les principales d’entre elles, marquées par le souci de justice sociale et environnementale:





- Remboursement de 200 euros de TVA pour les ménages non imposables : seize millions qui n'ont pas profité des allégements de l'impôt sur le revenu.

- Maintien des allocations familiales pour les enfants de plus de 20 ans

- Présence d'un représentant de l'Etat aux conseils d'administration des banques ayant reçu des aides publiques. 21 milliards de prêts sans contrôle !

- Entrée des salariés dans les conseils d'administration des entreprises privées et les comités de rémunération. Comment mettre un terme à l’indécente disparité de revenus entre les salaires les plus élevés et ceux les plus bas? Des smicards à 1000 euros par mois et des patrons à plus de 100 000 euros mensuels! Je rappelle qu’en 1789, on a fait la révolution, en partie parce que les « pauvres hères » ne supportaient plus le luxe dans lequel se pavanait l’aristocratie…

- "Mise sous tutelle du tribunal de grande instance " des entreprises qui "profitent de la crise pour transférer leur activité à l'étranger". Évoquant le cas de Molex ou de New Fabris à Châtellerault, Mme Aubry a demandé que, "sur saisine des salariés", soient placées sous tutelle de la justice les sociétés victimes de patrons coupables du "pillage d'entreprises françaises".

- Limitation des bonus des traders qui ne pourront pas dépasser la part fixe de la rémunération. En ce qui me concerne, je ne suis pas sûr que ce soit la bonne méthode. D’une part, parce que cette limitation n’est pas du ressort de la loi ou du règlement; d’autre part, parce que les banquiers trouveront des échappatoires pour surpayer leurs « golden boys ». Je suis partisan d’augmenter la dernière tranche de l’impôt sur le revenu de 40 % à 70%, par exemple…

-Contribution "climat-énergie". Il vaut mieux éviter de parler de taxe carbone: en effet, il faut que l’électricité entre dans l’assiette taxable (quand nous sommes en période de surconsommation d’électricité, nous importons d’Allemagne, de l’électricité produite à partir de charbon…). Fillon et Royal viennent de porter un coup très dur à cette contribution. Le premier, en la réduisant à un niveau très bas, la deuxième en disant qu’elle était « injuste socialement ». Je me suis déjà longuement expliqué là-dessus, mais j’ajoute en complément que :

Socialement parlant, bien sûr qu’il faut un mécanisme de compensation pour les plus démunis (chèque vert, préconisé par Hulot et Rocard, récompense à ceux qui font des efforts, pour moi). Mais on oublie qu’aujourd’hui, plus on a les moyens, plus on consomme (on a des voitures plus puissantes, on a de plus grands logements, etc…) : cette taxe n’est donc pas injuste, à la base…

On revient sur la décision du Grenelle concernant le principe « pollueur/payeur » et on ruine une fois de plus le contenu de ce bel édifice…Borloo aura-t-il le courage de manifester son mécontentement ? J’en doute fort…

Une fois de plus de belles déclarations, du show, des effets d’annonce et puis, plus rien ou presque…

- un grand plan de 150 000 emplois-jeunes dans l’économie verte et des services aux personnes. Les "emplois-jeunes Jospin" furent un grand succès, à tel point qu’après les avoir supprimés, Sarkozy s’était empressé de les remettre au goût du jour, mais fortement édulcorés (notamment au niveau de la formation…).