Pêle-mèle

- Brice Hortefeux, condamné pour injure raciale, reste Ministre de la République, sous prétexte que la décision n'est pas définitive, puisqu'il a fait appel.  En 1999, D. Strauss-Kahn, mis en cause dans l'affaire (sans même être mis en examen) de la MNEF, démissionne de son Ministère de l'Economie et des Finances. Un non-lieu est prononcé, 2 ans après et il est réélu député, dans la foulée.

Autres temps, autres moeurs? Ou perception différente de ce que sont les valeurs républicaines? Connaissez-vous un autre pays au monde où un Ministre condamné ne démissionnerait pas, dans un tohu-bohu médiatique? Chez nous, à part des réactions dans les premières 48H, c'est le calme plat depuis...

On entérine finalement ce qui devrait être un scandale permanent jusqu'à la démission de l'ami personnel de Sarkozy...

- Martine Aubry vient d'obtenir un accord sur le cumul des mandats, voté il y a un an par une grande majorité des militants PS. Les Sénateurs socialistes déclaraient que l'on allait manquer l'occasion historique de faire tomber la majorité de droite de la Haute Assemblée et demandaient que l'on sursoit à cette décision. L'argumentaire ne valait  rien: en 2011, des candidats, détenteurs d'un mandat local, pouvaient très bien se faire élire au Sénat et démissionner ensuite de leur mandat local: le non-cumul était ainsi appliqué et la majorité éventuellement atteinte à l'Assemblée ...Un autre argument était que de nouvelles élections locales (suite à la démission du Sénateur) pouvaient entraîner des renversements de majorité: cela est faux dans les conseils généraux et régionaux; quant aux conseils municipaux, il y a certes quelques précautions à prendre...Enfin, le pire des arguments: "ne démissionnons pas pour cause de cumul: en 2012; ayant gagné les Présidentielles, nous instaurerons le non-cumul pour tous"...Et si par hasard, Sarko gagnait?

Finalement, il semblerait que tous les Sénateurs PS cumulant (cumulards?) auront un an après l'élection de 2011 (concernant 50% de l'Assemblée) pour démissionner de l'un de leurs mandats (parions sur le mandat local...): cet accord leur permet à peine de sauver la face et constitue une victoire pour Martine Aubry et les militants.

Nul doute que le fait d'avoir adopté en interne le non-cumul sera la preuve que le PS a véritablement entamé une rénovation et cela ne peut être que positif pour la crédibilité du Parti en vue des Présidentielles...

Resteront à régler des détails (importants): quid du Parlementaire-Président d'une Communauté urbaine ou d'Agglomération (et ayant donc démissionné de sa fonction de Maire)? Quid du même Président, toujours Maire, membre d'un exécutif départemental ou régional? Ce ne sont que des exemples...néanmoins la décision du PS est un grand pas!

Au fait que pensez-vous des Ministres de la majorité qui ont conservé la responsabilité d'une collectivité: Ministre et Président du conseil général des Hauts-de-Seine (P.Devedjan), ministre-maire de Nice et Président de la Communauté Urbaine Nice-Côte d'Azur (C.Estrosi), Ministre et Maire de Troyes (F.Baroin), secrétaire d’Etat et maire de Toulon (H.  Falco, ministre et conseiller de Paris (C. Lagarde)? Un scandale de plus, peu évoqué pourtant!

- Les députés ont adopté le 28 mai dernier un amendement interdisant l'exercice conjoint de certains emplois locaux de direction avec des responsabilités électives. Proposé par Etienne Pinte, secrétaire d'Etat à la fonction publique, le texte complète le Code électoral en ces termes : «Les fonctions de DGS, DGA, directeur des services, directeur de cabinet ou chef de cabinet sont incompatibles avec un mandat d'élu au sein d'une des communes membres de l'EPCI concerné»

Cela signifie par exemple, que JP. Chruszez, Directeur du développement économique à la CAHC ne pourrait pas être élu dans un conseil municipal de l'Agglo...De même, un Chef  ou Directeur de cabinet d'un Président d'intercommunalité ne pourrait pas être candidat à une mairie du territoire...

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