mardi 24 août 2010

L'échec de l'opération sécuritaire confirmée par les sondages

La conjonction de plusieurs sondages permet de cerner des tendances convergentes à la suite des déclarations sécuritaires du Président. Ces enquêtes d'opinion ont commencé le 19 août avant le tollé général de ce week-end (Pape, prélats français, politiques de droite...), alors que les "observations" émanant de l'ONU et de Bruxelles venaient à peine d'être médiatisées...

Que certains électeurs frontistes soient favorables au discours tenu ne compense pas les pertes de soutien chez les professions libérales et les cadres supérieurs. Pour, au total, une impopularité, sinon croissante, tout au moins toujours aussi désastreuse du Président de la République. Je maintiens que les premiers "lâchages" vont se produire, sous peu, pour aller grossir les rangs des villepinistes

Une rentrée qui risque d'être difficile pour la majorité avec l'affaire Woerth/Bettencourt qui va revenir sur le tapis, n'en doutons pas, le débat sur les retraites avec les manifestations du 7 septembre, précédées de celles du 4 septembre contre la xénophobie (dont une, pour le Pas-de-Calais, qui aura lieu à Hénin-Beaumont, lieu hautement symbolique), etc...

On attendra également les commentaires de ceux qui ne se sont pas encore exprimés sur l'expulsion des Roms: Fillon (eh oui!), Simone Weil, Bernard Kouchner...

Tout cela va-t-il encore tenir longtemps?


LeMonde.fr

Ce devait être le moyen pour Nicolas Sarkozy de reprendre la main après une année 2009-2010 particulièrement difficile. L'initiative lancée par le chef de l'Etat à Grenoble le 30 juillet visait avant tout à récupérer l'adhésion des classes populaires et de l'électorat d'extrême droite, déçus par son action. Pour ce faire, le chef de l'Etat croyait fermement à l'efficacité d'une méthode éprouvée : une série de déclarations provocatrices, mais suscitant l'adhésion de l'opinion, et des réactions outragées de l'opposition qui contribueraient encore à renforcer les convictions. Une stratégie mise en œuvre avec succès, notamment durant la campagne présidentielle de 2007.
Cette fois pourtant, plusieurs enquêtes d'opinion publiées ces derniers jours montrent que l'offensive est un échec.  Si un premier sondage de l'IFOP pour Le Figaro – publié quelques jours après le discours de Nicolas Sarkozy et - très critiqué dans sa méthodologie– semblait montrer une adhésion forte aux mesures sécuritaires, elles semblent n'avoir en rien contribué à augmenter la popularité du chef de l'Etat.Trois enquêtes d'opinion successives montrent que la cote de popularité présidentielle reste très basse et augmente peu. Selon le baromètre Ipsos-Le Point du 23 août, Nicolas Sarkozy chute d'un point, à 34 %. Même constat dans l'enquête effectuée par Viavoice pour Libération du 22 août (34 %, -1, son plus mauvais score depuis 2007 dans cet indicateur). Seule une enquêteIFOP pour le Journal du dimanche du 21 août montre une légère hausse (+ 2 points à 36 %).
EFFONDREMENT AUPRÈS DES CADRES
Le détail de ces enquêtes est également riche d'enseignements. Nicolas Sarkozy progresse effectivement auprès des classes populaires, mais peu : il gagne 2 points auprès des ouvriers et 5 pour les employés dans l'enquête d'Ipsos, tandis que l'IFOP note une stagnation de sa popularité auprès de ces deux catégories, chez lesquelles sa cote reste basse : autour de 30 %. L'institut constate en revanche une progression de 13 points chez les professions intermédiaires.
En revanche, le chef de l'Etat voit sa popularité s'effondrer auprès des classes plus aisées. Il perd pas moins de 13 points auprès des cadres et professions libérales, selon l'IFOP, pour tomber à 21 %. Même constat pour Ipsos, qui note une baisse de 13,3 % chez les cadres supérieurs, où il est à 25 % d'opinions favorables. La popularité de Nicolas Sarkozy chute également chez les salariés du public (20 % contre 26 % en juillet pour l'IFOP).
Nicolas Sarkozy réussit effectivement à séduire l'électorat du Front national : il gagne 7 points auprès de lui, à 40 %, selon l'enquête de l'IFOP. Ipsos est plus mesuré, avec un gain de 4,6 % à 31,9 %. Mais il le fait au prix d'une chute relative de popularité au sein de son propre électorat. Si l'IFOP note une légère hausse de la satisfaction de ces électeurs, Ipsos estime qu'il perd 9 points auprès des sympathisants UMP, retombant à 77 %.
L'analyse par âge est également intéressante : L'action de Nicolas Sarkozy n'est jugée majoritairement positive que chez les 65 ans et plus, où il se situe à 50 % d'opinions favorables, selon l'IFOP. Pour Ipsos, c'est chez les plus de 70 ans que le chef de l'Etat se situe le plus haut, à 57 %, les 60-69 ans ne le créditant que de 39,9 %.
SEUL UN QUART DES SONDÉS SOUHAITENT VOIR SARKOZY GAGNER EN 2012
Si elle ne ventile pas les réponses, l'enquête ViaVoice pour Libération apporte d'autres enseignements sur la baisse de popularité de Nicolas Sarkozy. Selon ce sondage, le souhait de victoire de la gauche en 2012 est vingt points au-dessus de la droite, à 55 % contre 34 %. Quant au souhait que Nicolas Sarkozy soit réélu en 2012, il n'est partagé que par 24 % des sondés, 74 % souhaitant le contraire.
Deux chiffres qu'il faut toutefois relativiser à l'aune d'un troisième : pour 57 % des sondés, la gauche au pouvoir ne ferait "pas mieux" que la droite. Ajoutons, enfin, que dans le domaine de la sécurité, l'action de l'actuelle majorité est jugée plus crédible que celle qu'aurait le PS (43 % contre 34 %). C'est toutefois le seul domaine où la droite l'emporte, le PS étant jugé nettement plus crédible sur les retraites, l'emploi ou la morale en politique.
Ces résultats décevants sont également relativisés par la majorité. "Les sondages, ça va, ça vient. Vous nous interrogez en permanence sur les sondages, et honnêtement vous avez remarqué depuis longtemps que ce n'est pas notre préoccupation que de les commenter", notait ainsi Frédéric Lefebvre, le 23 août. Le 6 août, Dominique Paillé, l'autre porte-parole du parti, se fendait pourtant d'un communiqué pour se féliciter des résultats de l'enquête IFOP-Figaro, qui prouvait, selon lui, que "le président de la République est à l'écoute des Français".

13 commentaires:

  1. chef un ptit verre on a soif24 août 2010 à 17:51

    à ce propos on a pas encore entendu la martine aubry sur les roms de villeneuve d'ascq?

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  3. Avant de cliquer sur le nom, restez assis et gardez le portable à portée de mains pour faire le 15 !

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  4. je vois , les ploucs du fn vomissent encore et encore ;

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  5. les plouc du fn font quand meme 48 pourcents

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  6. houlala le fn pense que les électeurs leur appartiennent...
    c'est probablement pour cela que les rares fois où ils ont été élus, ils n'ont jamais été réélus
    t et m

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  7. Le FN a peut-être obtenu 48 % des voix à Hénin, mais il n'empêche que leurs leaders sont des manipulateurs et des menteurs, leur programme inepte, leurs idées nauséabondes et remplies de haine.

    Les nazis aussi ont fait de gros scores. 33 % à l'arrivée d'Hitler en 1933.

    Quand il y a une crise économique, le réflexe, c'est de s'en prendre à son voisin. Pour peu qu'il y ait un beau parleur pour vous convaincre que les autres sont des UMPS pourris et que tout est de la faute des juifs, ou des arabes, ou des roms, etc... il y en a qui se laissent prendre au piège.

    Le FN a endoctriné leurs idiots de militants en leur disant que Pierre et moi étions des voleurs complices de Dalongeville ou que sais-je. Il y en a qui sont tellement bêtes qu'ils y croient, comme ils croient que l'insécurité est le fait des immigrés, comme ils croient que les fonctionnaires sont des privilégiés...
    Dans les trois cas, ça va vite de dénoncer, par contre, ça prend du temps d'expliquer.

    Il y a du boulot, Alain, mais on est là pour ça... En tout cas, tu le fais très bien dans tes articles. Bonne continuation à ton blog, Alain !

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  8. tintin ds certains villes ils ont été ,réelu comme à orange etc

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  9. tanguy prend des cours d histoires25 août 2010 à 08:54

    le prof est incohérent confondre hitler et le fn pour info le nazisme vient du socialisme dc c est l opposé totale

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  10. le mensonge ce traduit lors de vos échecs25 août 2010 à 08:57

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  11. "Il y a du boulot, Alain, mais on est là pour ça"

    -Comment expliquez-vous que des hommes politiques antiracistes avant-guerre, amis de la LICA , deviennent des antisémites véritables ?

    -Plusieurs passerelles conduisent les dreyfusards vers la collaboration. Certains sont restés à gauche, et c'est le pacifisme qui les conduit à être munichois en 1938 et pro-allemands en 1940.

    http://www.plumenclume.net/articles.php?pg=art275

    -Tandis que s’accomplissait cette trahison, de nombreux militants de droite et d’extrême droite organisaient la Résistance.

    -C’est la gauche pacifiste (ce n’est pas l’extrême droite nationaliste ou fasciste) qui fut le vecteur principal de la Collaboration.

    -C’est aussi que les défenseurs des Juifs, les philosémites, les antiracistes sont passés de l’autre côté et sont devenus -à des degrés divers- antijuifs.

    http://noelpecout.blog.lemonde.fr/2008/12/04/la-gauche-pacifiste-et-la-collaboration/

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  12. Lorsqu’en juillet 2002, la justice casse l’élection de Catherine Mégret à la mairie de Vitrolles, la gauche spectaculaire y voient la preuve que C. Mégret n’est pas « démocrate »… pourtant, lorsqu’en 1996, les élections municipales qui avaient vu la victoire à Vitrolles du social-démocrate Jean-Jacques Anglade avaient été cassées, ces socialistes en avaient simplement conclu que la justice était du côté des nazis (en une demi-douzaine d’années, la justice serait donc passée du nazisme à la Résistance !)…

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  13. L'esprit humain est capable des pires des choses, nous le savons. Parmi elles, il y a la malhonnêteté intellectuelle. 2 exemples:

    - partir de cas individuels pour généraliser. Faut-il tirer du fait que Mégret et ses accolytes ont quitté le FN, dans les années 90 que tous les intellectuels lepenistes ont fui le navire (le paquebot...). Cela est idiot, n'est-ce pas? Peut-on dire que parce que Le Pen a été condamné pour racisme, homophobie et xénophobie, que tous les électeurs du FN sont xénophobes, homophobes?
    et racistes? Cela n'a pas de sens, n'est-ce pas?

    - Rappeler des faits en les opposant à d'autres, sans référence et en les arrangeant à sa manière, parce que personne n'a le temps de vérifier...Si je racontais que Jeanne d'Arc n'était pas pucelle et qu'elle s'est prostituée toute sa (courte)vie alors que Brigitte Bardot s'est consacrée entièrement aux animaux parce qu'elle n'aimait pas les Hommes, tout cela serait non seulement pas crédible, mais inintéressant...

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