Tout cela va très mal se terminer !

Je ne sais si le gouvernement ira jusqu’au bout, comme il l’annonce, dans son inflexibilité, mais il prend un risque énorme. 71% des Français auraient de la sympathie pour les mouvements de grève contre la réforme des retraites, ce qui concorde avec les sondages rejetant le Président de la République. Le point de retour paraît être atteint avec l’entrée en jeu de 2 nouvelles catégories de manifestants :

-         les jeunes. Comment ne pas voir que ce sont eux qui sont les plus concernés par un avenir qui ne s’annonce pas sous les meilleures auspices : le taux de chômage des jeunes le plus élevé d’Europe, des emplois précaires en perspective, la dette publique accumulée depuis quelques années et qu’il leur faudra rembourser, des retraites par répartition s’amenuisant et qu’il faudra remplacer par des fonds capitalisés dont on s’est rendu compte qu’ils ne sont pas fiables…Comment voulez-vous qu’ils ne se sentent pas concernés ? Ils n’ont pas besoin d’être manipulés, eux qui ressentent profondément l’incertitude de leur avenir. Et si ce cri n’est pas entendu et même tourné en ridicule (n’est-ce pas David Pujadas qui, récemment, le sourire au coin des lèvres, s’impatientait des réponses d’une leader lycéenne ?), la réaction sera à la mesure du danger qui guette notre jeunesse ;

-         les routiers. Les différents avertissements lancés par les syndicats, les demandes des politiques de tous bords d’un dialogue, tout cela s’est heurté à une fin de non-recevoir. A trop faire monter la sauce, il est un moment où on ne peut éviter qu’elle ne déborde : la seule solution est de réduire la flamme, mais N. Sarkozy s’enferme dans cette certitude bornée qui empêche tout compromis. Les syndicats vont donc utiliser l’arme fatale : le blocage. Celui des routes et celui des approvisionnements pétroliers, par ceux qui sont capables, en un rien de temps, de tout désorganiser dans le pays : les routiers. Ceux-ci savent être sympas et il est probable que la population, excédée par l’autisme du Président, ne leur en voudra pas. C’est par routiers interposés, qu’elle va dire son ras-le-bol d’être gouvernée par un inconséquent.

Inconséquent et menteur ehonté !  C’est lui qui a dit à Ségolène Royal, lors du débat d’entre-deux tours, le 2 mai 2007 : « Madame, permettez-moi de vous le dire, vous faîtes une erreur, le financement des retraites est équilibré jusqu’en 2020(…). Ce n’est contesté par personne ».

Un Président entêté, des jeunes de plus en plus remontés au fur et à mesure qu’on ne les prend pas au sérieux, des syndicats, mesurés jusqu’à présent, qui ne veulent pas se faire déborder par leur base, des citoyens excédés qu’on les traite avec mépris depuis plus de 3 ans : ce mélange est explosif !

Peut-on encore empêcher la détonation ?