Lu ce jour dans La Voix du Nord

 

Affaire héninoise : l'instruction est officiellement close

Gérard Dalongeville et Guy Mollet, inséparables hier, à couteaux tirés aujourd'hui devraient se retrouver face à face cet automne.

A 15 jours près, cela fait deux ans que la vie héninoise bat au rythme des révélations d'une affaire politique dont on ne peut pas encore mesurer les réelles conséquences. Si ce n'est qu'elles marqueront à jamais, au fer rouge, les moeurs politiques de cette ville. Et la conscience des électeurs... qui attendent avec impatience que la Justice lève complètement le voile sur des années d'opacité et de pratiques jusqu'alors inimaginables.

PAR PASCAL WALLART

L'instruction fut longue et riche en rebondissements dans un dossier généreux en écheveaux à démêler, en paroles contradictoires, cristallisations de haines personnelles et imbroglios liés à une myriade d'affaires immobilières bien au-dessus de tout soupçon... Une affaire héninoise en deux temps : celui des « taiseux », tout d'abord. Car, si les protagonistes principaux de ce drame (Gérard Dalongeville, Guy Mollet, Claude Chopin, Jean-Marc Bouche) se seront rapidement rejetés les fautes les uns sur les autres, logique réflexe de protection qui leur permettait de ne pas ouvrir pour autant la boite de Pandore, tout se sera finalement bousculé dans la dernière ligne droite. Lorsqu'on n'attendait plus rien d'une affaire semblant piétiner depuis la remise en liberté des hommes clés. L'instant-pivot aura été la fameuse confrontation de début décembre 2010, actant, par la diffusion d'écoutes téléphoniques, la rupture des obligations liées au contrôle judiciaire de Gérard Dalongeville. Et là, une fois l'ancien maire d'Hénin-Beaumont replacé en détention, tout bascule ! En l'espace de deux mois, les langues se délient et même bien, les masques tombent et l'affaire bascule de délinquants en col blanc à délinquants en col bleu. On évoque alors des menaces de mort, des tentatives d'extorsions de fonds sous la menace et on commence à regarder dans d'autres sphères. L'affaire dérape même en février vers la sphère judiciaire avec la mise en examen du juge Pichoff soupçonné d'être au coeur d'une vaste histoire de trafics d'influence où des Héninois seraient partie prenante. D'où les mises en examen de Guy Mollet et Jean-Marc Bouche... et celle de José Lefrère, un chef d'entreprise qui, en 2008-2009, était bizarrement en affaires avec Gérard Dalongeville, Guy Mollet et Jean-Marc Bouche. Une instruction jumelle qui ferait aujourd'hui trembler de fort nombreux « intermédiaires »... Quant à l'affaire héninoise, elle entre désormais dans une nouvelle phase avec l'officialisation de la clôture de l'instruction. L'affaire est aujourd'hui mise en règlement, le début d'un travail herculéen pour le vice-procureur Jean-Claude Roy face aux 35 tomes synthétisant un dossier que le représentant du Parquet ne désespère pas de voir audiencé cet automne. D'ici là, Gérard Dalongeville et Guy Mollet, aujourd'hui sans « conseil », devraient avoir trouvé de nouveaux avocats. 

L'appel d'Alain Alpern 

 

Le directeur de campagne (AA: je n'ai jamais été Directeur de campagne!) de Pierre Ferrari en appelle aujourd'hui à un impérieux regroupement des forces républicaines «  pour éviter le pire en 2014 ». Un « premier pas » vers l'union sacrée qu'Alain Alpern articule autour de plusieurs questions : «Comment redonner confiance aux abstentionnistes et aux électeurs du FN ? Comment aider la mairie à ne pas sombrer plus qu'elle ne le fait actuellement ? Comment mettre dans sa poche, ses haines, ses reproches et ses egos ? Que fait-on durant les 3 prochaines années ? » Réponse souhaitée...