Rappel des faits: En France, l'œuvre, d'Andres Serrano est exposée dans le cadre de l'exposition «Je crois aux miracles» à la collection Lambert d'Avignon. En avril 2011, une campagne de protestation est lancée par des mouvements catholiques intégristes proches de l'extrême droite qui jugent l'œuvre « blasphématoire » et exigent son retrait. L'initiative est notamment soutenue par l'archevêché d'Avignon et trois parlementaires UMP. À la suite de cette campagne, l'hôtel de Caumont qui héberge la collection a été harcelé et a reçu des menaces. Le 16 avril, un millier de personnes défile dans les rues d’Avignon. Le lendemain, un tirage de Piss Christ ainsi qu'une autre œuvre de Serrano sont vandalisés dans l'exposition par des individus armés de marteaux et d'objets contondants ; plusieurs gardiens qui tentaient de s'interposer sont agressés et menacés.(Source: Wikipedia)
Encore une fois préjugés et procès d'intentions ont frappé! L'auteur de Piss Christ a été violemment attaqué, au sens propre et figuré, pour une œuvre qui interpelle, certes, mais qui ne représente en rien ce qui lui a été reproché. Des catholiques intégristes, manipulateurs ou manipulés, ont voulu s'arroger en censeurs...Qu'ont-ils de différents des autres fanatiques religieux qu'ils vitupèrent, habituellement?
Le Monde (article paru le 23/4):
Il semble admis comme une évidence que Piss Christ, du photographe américain Andres Serrano, aurait été conçu dans une intention blasphématoire, antichrétienne. Un crucifix, d'un style très commun, aurait été immergé dans - selon les versions qui circulent désormais - un verre ou un bac contenant de l'urine pour profaner le caractère sacré de l'objet.
Face à cette thèse, on peut d'abord s'étonner trivialement que le liquide soit si rouge, et qu'il évoque bien plus le sang que l'urine - un sang qui rappellerait alors la très ancienne dévotion au Saint Sang versé sur la Croix. On peut aussi se souvenir que, dans la même série, Serrano a immergé une Vierge dans du lait, selon un symbolisme de la maternité divine parfaitement explicite, et nullement sacrilège.
Les déclarations de l'artiste, rapportées par le quotidien Libération, sont sans ambiguïté : " Je suis moi-même chrétien, et plus encore je suis un artiste chrétien. Ma maison est pleine d'œuvres sacrées des XVe et XVIe siècles. Je n'ai rien d'un blasphémateur, et je n'ai aucune sympathie pour le blasphème. C'est tout le contraire de ma nature. "
Pourquoi ne l'écouterait-on pas ? L'une de ses premières séries photographiques, " The Church " (1985), dont une oeuvre a été vandalisée à Avignon, montre des religieuses en prière dans des églises, sans qu'il soit possible de découvrir le moindre élément de parodie ou de satire.
Dans la série " The Morgue " (1991), l'artiste renoue avec des motifs à caractère religieux, les gisants, les martyrs ou la déposition du Christ mort. S'il y avait un grief à formuler, ce serait que Serrano reprend de façon parfois trop fidèle les compositions et les lumières de Mantegna, Holbein ou Caravage - peintres assurément chrétiens. D'autres suites, " History of Sex " (1996) en particulier, peuvent choquer par l'obscénité à peine supportable de certaines scènes. Mais n'est-ce pas là l'obsession du péché de chair et de la souillure, caractéristique majeure du christianisme et de son art ?
Bien des images d'enfer de Bosch, de Bruegel ou d'autres maîtres d'autrefois, sont aussi explicites et obscènes que les photographies de Serrano et, dans la littérature, les exemples ne font pas plus défaut, de Léon Bloy à Georges Bataille.
Aussi serait-il temps de prêter attention à ce que dit Serrano pour expliquer Piss Christ : " J'ai pris un crucifix, car c'est un objet banal, en tout cas en Amérique, un objet auquel on ne prête plus attention, un objet minimal. Si en faisant appel au sang, à l'urine, aux larmes, ma représentation déclenche des réactions, c'est aussi un moyen de rappeler à tout le monde par quelle horreur le Christ est passé. "
Que le procédé puisse paraître violent et créer le malaise, c'est certain. Ce n'est cependant pas d'un sacrilège qu'il s'agit ici, mais d'une tentative pour rendre à un objet devenu ordinaire une part de sa signification, et pour rappeler, de façon brutale, le sens du mot " incarnation ".
Un débat agita la Renaissance pour établir combien il était important que les peintres représentent le sexe de l'Enfant Jésus afin de rappeler sa nature humaine. L'historien d'art américain Leo Steinberg en a fait un livre, dont on conseillerait la lecture à certains, La Sexualité du Christ dans l'art de la Renaissance et son refoulement moderne (Gallimard, 1987).
Voici une affaire aussi intéressante à étudier que méconnue, ceci expliquant sans doute cela… Manipulations et liberté artistique à géométrie variable S’en prendre à l’image de millions de personnes en France et dans le Monde –principalement ici des catholiques –par l’intermédiaire d’un tableau artistique non seulement ce n’est pas condamnable, mais au contraire, c’est financé par les Pouvoirs publics et soutenu par les élites politiques, UMPS en tête : c’est ce que l’on a pu constater avec l’affaire du Piss Christ dans la ville d’Avignon. Inversement, s’en prendre à l’image d’une poignée de richissimes commerçants est immédiatement condamné par la justice et le tableau doit être retiré sous peine d’une astreinte journalière très importante : C’est l’affaire Darfurnica ! Darfurnica, une affaire censurée par les médias alignés Le télescopage de ces 2 affaires met visiblement mal à l’aise les médias alignés, notamment les médias alignés francophones, qui se retrouvent en porte à faux avec leurs prétendues convictions concernant l’affaire Darfurnica. Car ce tableau artistique de Nadia Plesner remet en cause la bien-pensance colportée par les grandes entreprises mondialistes, ces entreprises hyper-puissantes qui sont souvent les modèles idéologiques des journalistes alignés, et surtout les principaux annonceurs des médias, hors financements publics… Nous aurons certainement l’occasion de revenir sur ces 2 affaires du Piss-Christ et de Darfurnica, qui montrent l’hypocrisie et les manipulations du débat public sur l’art et la liberté d’expression, et qui sont symptomatiques de l’idéologie actuelle, la « justice » devenant alors un instrument redoutable au profit de cette vision néo-mondialiste de la Société. Contrairement à ce que prétendent les néo-croisés de la liberté d’expression, la censure ne s’est jamais portée aussi bien de nos jours, mais elle est réservée au bénéfice quasi exclusif des élites ou de leurs cercles proches. Affaires à suivre ! Petit lien une vidéo http://www.youtube.com/watch?v=jvYuh3d7doE&feature=player_embedded
RépondreSupprimerEt ceux qui font des copier/coller de sites très critiqués, sans en indiquer l'origine, n'est-ce pas douteux?
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