Source: Le Monde
En Indonésie, le modèle plurireligieux résiste à l'islamisation de la société
Depuis le début du " printemps arabe ", la pertinence d'un " modèle " turc pour les futures démocraties du Moyen-Orient a été évoquée par de nombreux commentateurs. On en a peut-être oublié un a utre, plus exotique et lointain pour les Occidentaux, celui de l'Indonésie, qui est le plus grand pays musulman de la planète avec 240 millions d'habitants, dont 80 % de disciples du prophète Mahomet. Même si la République d'Indonésie n'est pas un Etat laïc, ses fondamentaux constitutionnels continuent de reposer sur l'idée d'une nation plurireligieuse majoritairement attachée au principe d'une tolérance interconfessionnelle. La " reformasi " en marche depuis 1998 démontre aussi que l'islam est compatible avec la démocratie. Les évolutions n'ont pas remis en question la singularité d'un Etat certes religieux, car chaque citoyen est tenu de déclarer son appartenance à l'une des six religions reconnues (islam, protestantisme, catholicisme, bouddhisme, hindouisme, confucianisme), mais qui garantit l'égalité des autres confessions avec l'islam. Depuis une douzaine d'années, la construction démocratique qui a vu l'instauration de l'élection du président au suffrage universel et la possibilité d'alternance politique a cependant coïncidé avec un processus d'islamisation des comportements et une tendance à instaurer la religion musulmane comme référence morale. " Notre particularité en Indonésie est que l'islam n'est pas une idéologie, elle ne constitue donc pas une alternative politique ", explique Ahmad Suedy, patron du Wahid Institute, une ONG qui œuvre pour " le développement d'un islam modéré, du multiculturalisme et de la tolérance au sein des sociétés musulmanes ". Même si, concède-t-il, " l'Indonésie contemporaine se caractérise par une tension entre les libéraux et les cercles fondamentalistes qui sont à l'oeuvre pour influencer une majorité silencieuse modérée ". AA: Le modèle démocratique devient une référence dans les pays ou l'islam est puissant. La Turquie est l'exemple habituellement cité, l'Indonésie a fait son chemin, même si l'islam est encore prégnant. On voit aujourd'hui que la Tunisie s'engage dans un processus très laïque (à tel point que la parité est prévue lors de prochaines élections des représentants à l'assemblée constituante!). Cette évolution touche l'Égypte et l'on sent bien qu'en Libye, au Yemen et en Syrie, ce ne sont pas les "barbus" qui prendront le pouvoir...On ne peut que s'en réjouir et aider ces pays à conforter cette évolution. Les Verts imposent leur choix au sujet du nucléaire aux autres partis allemands Pour la première fois, un sondage laisse envisager l'accession d'un écologiste à la chancellerie Le prochain chancelier allemand, après les élections de 2013, sera-t-il écologiste ? Ce n'est pas impossible. L'institut de sondage Emnid affirme que si les élections législatives avaient eu lieu ce 17 avril, les Grünen (Verts) auraient 24 % des voix. Pour la première fois, ils auraient devancé les sociaux-démocrates (23 %). Ces deux partis pourraient donc constituer une majorité de gauche, alors que la CDU-CSU (32 %) se retrouverait dans l'opposition, en raison de la disparition de son allié, le Parti libéral (FDP), qui n'aurait pas les 5 % nécessaires pour être représenté au Bundestag. A deux ans et demi du scrutin, ce ne sont là que spéculations, mais il n'y a pas de doute : comme le Front national en France, les Verts bouleversent la donne politique outre-Rhin. Même si leurs programmes sont aux antipodes, la similitude des situations que provoquent le FN d'un côté, les Verts de l'autre, est frappante. Dans les deux pays, un parti politique apparu aux marges du système dans les années 1980 occupe aujourd'hui le centre de l'espace politique et médiatique et force les autres partis à se positionner par rapport à son thème de prédilection : l'immigration en France, le nucléaire en Allemagne. Dix ans après un premier succès en réussissant, en 2000, à convaincre le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier Gerhard Schröder d'abandonner à terme l'énergie nucléaire, les Verts sont en train de renouveler l'exploit. Même Angela Merkel espère sortir " au plus vite " du nucléaire. Elue en 2009 sur la promesse de " sortir de la sortie du nucléaire ", la chancelière opère un virage à 180 degrés. AA: Certes la comparaison avec le FN en France se justifie sur le plan stratégique, mais quant au fond... Par contre, l'Allemagne a su prendre en compte le subterfuge que représente l'industrie du nucléaire: les lobbys sont moins puissants là-bas qu'en France? Ou bien le débat est plus démocratique permettant de battre en brèche les faux arguments qui nous sont assénés? A savoir: le coût de l'électricité nucléaire est moins cher (preuve contraire: aux USA, les sociétés privées viennent de renoncer à construire des centrales, parce que le nucléaire est trop cher du fait des nouvelles normes de sécurité!) , cela assure notre indépendance (faux puisque nous devons importer l'uranium, qui, de plus, se raréfie...), le nucléaire revient moins cher pour produire de l'électricité (faux puisque l'on ne prend que trop faiblement en compte le coût du démantèlement des centrales et de l'élimination des déchets), c'est écologique (faux puisque l'on ne sait toujours pas quoi faire des déchets...), etc. |
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