mercredi 29.06.2011 La Voix du Nord
C'est dans la quiétude de ce village vosgien que Gérard Dalongeville vit désormais.
L'été 2009 passé, Gérard Dalongeville est alors le seul à rester incarcéré alors que Claude Chopin, Jean-Marc Bouche et Guy Mollet ont eux, recouvré la liberté.
Lui qui, interrogatoire après interrogatoire, botte en touche et reporte sur ses collaborateurs les fautes mises en avant par la Justice, se retrouve une dernière fois dans le bureau de la juge d'instruction le 22 octobre. On est alors à quelques jours d'une remise en liberté que Didier Cattoir finira par obtenir après des procédures répétées.
Celui qui est encore alors l'avocat de Gérard Dalongeville assure qu'en cas de remise en liberté son client a un point de chute tout trouvé dans les Vosges, près de Gérardmer, là où sa mère possède un bien.
Un point de chute dont l'existence a été entre-temps vérifiée via une commission rogatoire. Qui n'est pas sans intéresser la juge puisque cette demeure où Gérard Dalongeville désire résider sous contrôle judiciaire est celle-là même censée lui avoir apporté un loyer pendant plusieurs années (lire nos éditions précédentes). Or, précise Véronique Pair, il ressort de l'enquête diligentée par la gendarmerie locale que cette maison secondaire n'est actuellement pas louée, qu'elle est inoccupée et cela depuis de nombreuses années. Avec à la clé un témoignage du plus proche voisin, détenant les clés de la maison et ayant confirmé ce fait. « Il est impossible que vous ayez touché un quelconque loyer du fait de la location de ce domicile », en déduit alors de manière imparable la juge d'instruction. Pas de quoi décontenancer Gérard Dalongeville affirmant que la demeure fut louée de manière régulière mais qu'elle ne l'est plus désormais que ponctuellement. Il assurera même que des locataires étaient présents au moment de sa demande de remise en liberté et que sa famille a obtenu que ceux-ci partent pour lui laisser la place. La juge n'en démord pas. Pour elle, il n'y a jamais eu de locataires, le voisin assurant que, depuis vingt ans qu'il s'occupe de la maison, il n'a jamais vu le moindre locataire. Et que si M. Dalongeville persiste dans ses dires, il lui faudra le prouver. Là, l'homme vacille : « Il faudra demander à ma mère... Je ne sais pas!» Pour justifier les versements importants régulièrement effectués sur son compte, l'ancien maire évoque aussi un héritage dont il aurait bénéficié en 1997 et qu'il reversait petit à petit sur son compte. Sauf qu'en 1997, on en était encore aux francs... « Si j'avais voulu blanchir de l'argent, que les choses n'apparaissent pas, je n'aurais jamais déposé les espèces sur mon compte bancaire », se défend Gérard Dalongeville.
Toujours côté espèces sonnantes et trébuchantes, retour sur les trois voyages payés par la société Deberdt à la famille Dalongeville pour un montant de 13 000 E. Un état de fait corroboré par M. Bouche expliquant qu'il en attendait logiquement un retour d'ascenseur. Mais, alors que Gérard Dalongeville assure avoir remboursé cette somme au « patron » de Deberdt, ce dernier le réfute, expliquant en toute logique qu'on ne rembourse pas un geste commercial. Réplique de Gérard Dalongeville : « Je comprends qu'il soit gêné ! » On ne change pas une tactique gagnante. C'est donc par une multitude d'ultimes pirouettes verbales que Gérard Dalongeville quittera alors, en cette fin 2009, la case prison. Pour mieux y revenir, un an plus tard, dans d'autres circonstances. Et, cette fois-ci avec beaucoup plus de zèle concernant une affaire héninoise prenant alors une autre tournure. Et donnant naissance à un dossier parallèle, l'« affaire Pichoff », dont on évoquera, dans les jours prochains, les contours héninois, grâce aux révélations inédites d'un des mis en cause.
PASCAL WALLART
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