samedi 9 juillet 2011

AFFAIRES DALONGEVILLE ET PICHOFF (3): « Mais, fais bien attention, dans cette somme-là, il faut impérativement prévoir les "chocolats " ! »

 vendredi 08.07.2011 La Voix du Nord

Une bonne affaire à Léon? Si la présentation idyllique du site par L. et Gérard Dalongeville a un temps fait illusion, le rapport d'enquête commandité par José Lefrère à un marchand de biens du Sud-Ouest est, lui, édifiant.

Les photos que l'agent envoie au Béthunois présentent un champ de désolation et la description du site est à l'avenant: «Il me dit que tout a été démonté, que le site est complètement déglingué et à l'abandon avec des SDF qui squattent les lieux et la piscine complètement bouchée par des tas de détritus...» Lefrère, au vu de cet édifiant rapport, s'empresse d'aller voir L. pour lui lancer: «Mais dis donc, c'est quoi ton truc ! C'est tout pourri ce bâtiment!» Pas de quoi inquiéter ce dernier qui le rassure vite fait bien fait: «T'inquiète pas, tout est prévu ! Les salles de bains, les lavabos, les éléments de cuisine, tout a été mis de côté... Tout ce que t'as à faire c'est à trouver un acheteur à 800 000 E. Mais fais bien attention, dans cette somme-là, il faut impérativement prévoir les chocolats!» Ces chocolats, c'est bien évidemment la commission de l'apporteur. Et sur ce dossier-là, où Guy Mollet s'était beaucoup investi, si les chocolats étaient allés dans la poche de L, il y aurait eu à coup sûr un sacré raffut!

Un argumentaire apparemment suffisamment convaincant pour que, curieusement, José Lefrère passe au-dessus de l'état de délabrement du bâtiment pour que la Ville établisse un mandat de vente exclusif avec son partenaire marchand de biens du Sud-Ouest. Une pièce qui, curieusement, est entre les mains des enquêteurs, datée du 5 mars 2009, et qui stipule que M. Lefrère est le représentant de la collectivité locale. Un document qui, José Lefrère l'affirme, «est un faux grossier parce que lorsque toutes les histoires ont éclaté sur Hénin-Beaumont, j'avais pris conscience que cette affaire était complètement foireuse. J'avais alors contacté mon intermédiaire pour lui demander de tout arrêter!» Pendant que l'affaire Léon prend petit à petit l'eau, le projet marocain continue apparemment de faire rêver du côté d'Hénin puisque, le 5 mars, L rassure son partenaire : Jean-Marc Bouche et Gérard Dalongeville sont plus qu'intéressés par une participation dans le projet marocain Kibati. Une sacrée aubaine pour L auquel Lefrère avait fait miroiter une participation de 10 % en guise de «chocolats» s'il lui trouvait des partenaires fiables.

30 000 € chacun !

Enfin les choses bougent pour le Béthunois qui rédige des actes en conséquence et se retrouve, quatre jours plus tard, au coeur de l'après-midi, à Sallaumines, chez Deberdt. C'est là que Jean-Marc Bouche l'attend... Le problème, c'est que ce dossier marocain, Dalongeville comme Bouche entendent bien qu'il soit entouré de la plus grande confidentialité. Et donc, somment Lefrère de tenir désormais L et Mollet, un peu trop encombrants, à l'écart des négociations. Tout cela sera calé entre les trois larrons le 14 mars, toujours chez Deberdt. Désormais, c'est donc à la mode Dalongeville, donc par SMS, que tout se réglera. 
Une affaire que José Lefrère entend régler au plus vite puisque, au début du mois d'avril, il doit impérativement être au Maroc. Et qu'il espère bien s'envoler avec les contrats en poche et... surtout l'argent mis dans le pot marocain par ses deux nouveaux amis.
Car, pour être associé au projet, Gérard Dalongeville comme Jean-Marc Bouche se sont engagés à apporter chacun 30 000 € qui leur octroierait 10 % de Kibati Maroc. Une somme que les deux hommes avaient convenu de dégager via un emprunt réalisé, loin des yeux héninois, dans une banque d'Auby, dans le Nord. 


PASCAL WALLART

À suivre

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