Après le pitoyable « incident Baylet », le climat politique héninois grimpe à l'étage « haine + 1 » (La Voix du Nord)

vendredi 26.08.2011La Voix du Nord

Face à Claudine Policante auto-proclamée maîtresse de cérémonie, un Eugène Binaisse au comble de l'agacement!

Le bonheur c'est toujours pour demain... Et la « pax héninoise » aussi car, visiblement, l'été n'a guère été source de sérénité et de volonté de réconciliation au sein de la Gauche héninoise. Qui apparaît aujourd'hui plus divisée et belliqueuse que jamais...

Mercredi, Jean-Michel Baylet a ainsi été le témoin (médusé peut-on imaginer même si, au coeur de ce jeu de massacre, il a réussi à faire preuve de détachement) d'une puérile guéguerre d'influence locale où, faute de protocole clairement établi, chacun a tenté de marquer son territoire. L'affaire remonte à environ une semaine lorsque, au sein de l'appareil PRG, on évoque la venue en Nord-Pas-de-Calais du candidat à la primaire socialiste qu'est Jean-Michel Baylet. Au départ, c'est à Montigny-en-Gohelle, au Dahomey, que le candidat PRG doit faire une halte, honorant la mémoire des emblématiques mineurs grévistes de 1941. Seulement, à 72 heures de l'échéance, patatras, c'est à Hénin, fosse Mulot, que, finalement, le Radical stoppera. Éric Mouton, tête de pont PRG à Hénin, n'ayant guère de logistique permettant d'accueillir son « boss », c'est vers la municipalité qu'il se retourne. Afin que le sénateur et ancien ministre soit accueilli dignement et que les prises de parole soient sonorisées.

Ce qu'il ignore alors c'est que, parallèlement, Pierre Ferrari, ayant flairé le bon coup médiatique, a un temps d'avance. Le PS n'ayant encore pas de représentation à Hénin, c'est lui, au nom des clubs Strauss-Khaniens qui prend l'initiative de contacter le staff de Baylet. « Je m'étais mis d'accord avec lui depuis une semaine quant à ma présence. Et sans exclusive puisque M. Baylet avait en tête de rassembler l'ensemble des personnalités de gauche ! » précise le fils prodigue du PS héninois. Qui affirme avoir en conséquence « été sollicité pour mettre à disposition notre matériel de sonorisation ». Et l'aura donc installé face à la fosse Mulot bien avant l'arrivée du candidat. « Le problème c'est que lorsque les services techniques arriveront avec la sono de la Ville, on leur dira que tout est déjà réglé et qu'ils n'ont qu'à faire demi-tour, ce qu'ils feront » explique le premier adjoint Georges Bouquillon. « C'est pour ça que, lorsque je suis arrivé, et que j'ai vu Claudine Policante prendre en mains l'accueil et s'apprêter à donner la parole à Pierre Ferrari, j'ai coupé ni plus ni moins la sono, ce qui a permis de rendre ensuite la parole à M. Baylet. Je ne le regrette pas. De toute façon, j'étais persuadé que c'était celle de la Ville ! Une vraie supercherie cette provocation de la part du Nouvel Élan ! C'est ensuite que le ton a monté. J'ai été insulté de toutes parts et il y a même un proche de Ferrari qui était prêt à me sauter à la gorge. Je lui ai dit "allez y, frappez !"

Côté PRG, le secrétaire fédéral Pierre Georget met ça sur le compte d'un « simple pied de nez de Ferrari à Catherine Génisson... Il a voulu se faire passer pour le co-organisateur de cette visite, mais il ne l'était pas ! » Éric Mouton, « patron » local, qui aurait logiquement dû prendre en mains les rennes de l'accueil, voit revenir avec ce coup de force des Ferraristes le spectre des municipales 2009. Et semble en avoir gros sur la patate après avoir découvert que, sur le programme officiel de la visite héninoise, le nom de Pierre Ferrari était mentionné : « On ne me l'avait pas dit. Moi, tout ce que je retiens c'est que le National m'a assuré de sa fidélité. Apparemment, Ferrari a manigancé ça à Paris. On m'a même dit qu'il avait fait offre de service au PRG avec 120 militants derrière lui ! » 

« Faux ! s'époumone Pierre Ferrari. Il n'en est pas question, ce ne sont que des rumeurs colportées par M. Mouton. Je resterai un homme libre ! En tout cas, même si j'avoue que certains torts sont partagés, je ne pensais pas voir un jour MM. Bouquillon et Binaisse perdre ainsi leur sang froid, le premier ayant même agressé une de mes militantes. Ce n'est pas digne. Le fossé entre eux et nous est aujourd'hui infranchissable car j'estime que le point de non retour a été atteint. » Quand la Gauche héninoise en aura-t-elle vraiment fini de se scarifier ainsi ?

PASCAL WALLART