Le Président Sarkozy (futur ex-Président?) était placé devant un dilemme entre:
- d'une part, des marchés financiers impitoyables qui le menacent de dégrader la note de la France et donc de renchérir les conditions d'emprunts servant à rembourser une dette qu'il a multipliée par 2 en 4 ans, en offrant des avantages sidérants à ses électeurs (agriculteurs, commerçants, industriels, riches...)
- d'autre part, des élections (présidentielles et législatives) dans 8 mois qui risquent de lui être néfastes tant il est rejeté par une grande partie des Français, et il convient donc de ne pas s'enfoncer encore plus.
Comment satisfaire à la fois les marchés et les Français? Cette quadrature du cercle n'a pas trouvé de solution...
Y avait-il moyen de satisfaire et les uns et les autres? Je pense que Sarkozy a loupé l'occasion unique qui lui était donnée de redresser son image auprès d'une majorité de Français tout en donnant des garanties de crédibilité aux marchés...
Je suis persuadé qu'il n'y avait aucun risque à bouleverser sa stratégie qui consistait à favoriser les déjà plus favorisés... Eux aussi peuvent craindre pour la pérennité de leur fortune si la France subit le sort de la Grèce... Ils auraient, sans nul doute, accepté que soient prises des mesures structurelles et conjoncturelles...
- Au lieu d'épargner les plus riches en ne leur imposant qu'un prélèvement exceptionnel sur la part de revenu supérieur à 500 000 euros (qui ne rapportera que 200 millions sur les 60 milliards dont a besoin le budget pour que son déficit passe, en 2013, sous la barre des 3% du PIB), le gouvernement aurait dû taper fort! Voir http://alpernalain.blogspot.com/2011/08/la-regle-dor.html Il aurait dû taxer ceux qui gagnaient plus de 250 000€ et, ce, au premier euro. Cela aurait pu être présenté comme une contribution à l'effort de solidarité nationale et personne, parmi les contribuables touchés, n'auraient oser se plaindre!
Quand on pense que, en-dehors de ceux qui font partie du Gotha médiatique des affaires, les 400 à 500 footballeurs de la Ligue1 française émargent tous (salaires et revenus publicitaires compris) à largement plus de 250 000 euros de revenus nets par an, on se dit qu'il n'y a pas loin à chercher pour trouver l'argent dont on a besoin, sans qu'il y ait la moindre récrimination à prévoir...
- Mais ce dont la France a surtout besoin, c'est d'une réforme fiscale complète, avec comme principe de base: la justice sociale. Les riches ne doivent pas payer moins, proportionnellement, que les classes moyennes, la CSG doit être la même pour tous et sur tous les revenus, tout le patrimoine (au-delà d'un certain montant) doit être taxé, tout le monde doit payer un impôt sur le revenu, même symboliquement, les collectivités doivent percevoir des recettes les rendant indépendantes de l’État, il faut limiter les niches fiscales... Un très gros chantier qui demande quelques années mais rétablirait la confiance...
Sarkozy a raté cette occasion, en n'imaginant pas que l'on pouvait satisfaire beaucoup de monde en mettant en avant la justice sociale...
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