Quelle société voulons-nous?

Les premiers résultats du recensement agricole 2010 signalent un recul important du nombre d'emplois dans l'agriculture. Celle-ci n'occupe plus que 751 000 personnes équivalent temps plein, en baisse de 22 % par rapport à l'an 2000. La lente agonie de la paysannerie se poursuit, avec trois conséquences :

- la perte d'un potentiel majeur d'emplois: sans parler de salariés aides agricoles, les seuls exploitants n'entreprennent plus, avec des pertes d'emplois en amont et en aval de l'agriculture en conséquence;

- l'agrandissement des exploitations existantes, stimulant une agriculture industrielle très polluante d'une part, sans oublier que progressivement les petites exploitations de cultures maraichères disparaissent;

- l'étalement urbain, qui fragmente le territoire et multiplie les transports donc la pollution. 

Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir demandé que des choix politiques n'avalisent pas l'extension des grandes exploitations ou permettent à des jeunes paysans de s'installer. De même, des décisions d'aménagement ne tiennent pas compte de l'existence de l'avenir de l'agriculture.

Symbolique, à ce sujet, la résistance, à Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, de paysans, écologistes, citoyens, élus, au projet d'un aéroport géant qui transformerait 1 600 hectares de terres agricoles en piste d'envol et bâtiments bétonnés.

Les hommes politiques sont timorés sur le sujet quand ils ne sont pas carrément pour le projet (Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes)

"Ce qu'il adviendra de Notre-Dame-des-Landes illustrera le type de société que l'on veut pour la France dans les prochaines décennies", affirme un journaliste.

Une société qui assume ses choix dans le long terme: en matière d'aménagement du territoire, en matière de consommation d'énergie (faut-il un nouvel aéroport?), et en matière de démocratie participative, car les opposants au projet n'ont pas été beaucoup entendus, jusqu'à présent...