Le père, le fils et le voisin...(Voix du Nord)

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lundi 02.01.2012 La Voix du Nord

Au cours de cette année, une guérilla interne est d'ores et déjà en cours sur le territoire héninois.

Depuis 2008, on sait que les rapports n'ont rien de fraternels entre les trois hommes forts du parti socialiste local, Albert Facon, Jean-Pierre Corbisez et Philippe Kemel.

Le premier, père en politique du second, avait alors été victime d'une adaptation du mythe d'Œdipe, Jean-Pierre Corbisez ayant tué le président d'agglo qu'il était depuis 2001 pour mieux posséder maman CAHC... Un drame au cours duquel Philippe Kemel, à propos duquel Albert Facon n'avait jamais caché le peu d'amitié qu'il lui portait, aura alors joué un rôle moteur.

Trois ans plus tard, c'est entre Jean-Pierre Corbisez et le maire de Carvin que le torchon brûle désormais, le Mellickien et le Percheroniste cachant de moins en moins leurs désaccords et leurs ambitions réciproques en faisant petit à petit des concurrents. En effet, la date des législatives se précisant, tout deux ne se retrouvent que sur un point Albert Facon a fait son temps et doit laisser sa place au Palais Bourbon. D'autant que celle-ci sera conditionnée à une lute sans merci contre une Marine Le Pen portée par les vents conjoncturels.

La pièce « Trois hommes pour un fauteuil » sera donc jouée en deux actes, début décembre, et donnera lieu à un foutoir rarement rencontré sur la circonscription. L'inimitié n'étant jamais bonne conseillère, la triangulaire ne donnera finalement que cris d'orfraie, menaces de dissidence et appels en cascade devant la commission des conflits du PS. Celle-ci devrait trancher dans les premiers jours de janvier mais, dans un tel climat de haine (qui a même récemment débordé sur la vie communautaire à travers la mise sous séquestres de dossiers économiques carvinois), on voit mal Martine Aubry prendre le risque de privilégier l'un des trois belligérants. Quelques mois après le numéro de claquettes de Pierre Ferrari qui avait assigné le PS devant le juge des référés du tribunal de Béthune, on peut légitimement se demander jusqu'où peut encore descendre le PS local ?

AA: Rendez-vous compte que cela fait longtemps que le PS sait à quoi s'en tenir sur Facon (je n'en dis pas plus: on ne tire pas sur une ambulance!), il sait que le FN est en position de gagner la circonscription surtout si c'est Marion Le Pen qui est la candidate du FN...Et malgré cela, il a laissé s'écharper les 3 potentats locaux! Il a tout faux depuis quelques années:

- il a soutenu de manière intempestive Dalongeville

- il soutient aujourd'hui une majorité dont certains ont collaboré (et collaborent encore) avec le FN, les autres étant complices en ne disant rien (hier et aujourd'hui)

- il est responsable des divisions entre républicains, en ne forçant pas la majorité municipale à travailler avec ceux qui leur ont tendu la main (le paradoxe étant que les élus majoritaires n'ont qu'un seul ennemi et ce n'est pas le FN!).

- il n'a toujours pas créé de section PS à HB, faute de quantité et de qualité chez les militants qu'il privilégie...

Pourquoi depuis 2 ans le PS n'a-t-il pas désigné un candidat (parachuté ou pas)? Pourquoi n'a-t-il jamais organisé, dans le secteur, une résistance au péril frontiste?

La réponse est quasi-évidente: cette situation arrange le PS! Il n'a pas à éliminer Facon (qui, sinon, pourrait se mettre à table, comme Dalongeville), il ne veut pas soutenir Corbisez (les liens de ce dernier avec DSK serait-ils compromettants?). Quant à Kemel, quel sera le contenu du rapport de la CRC sur sa ville?

La victoire de Le Pen aux législatives (comme celle du FN aux municipales d'HB en 2014) soulagerait finalement le PS...