Emmanuel Allot, dit François Brigneau, est mort dimanche 8 avril, à 92 ans. François Brigneau fut une personnalité importante de l'extrême droite des soixante dernières années. Né en 1919, il milita au Rassemblement national populaire (RNP, 1941-1944), parti collaborationniste fondé par Marcel Déat, avant de s'engager dans la Milice, le 6 juin 1944, le jour du débarquement des Alliés en Normandie, pour, dira-t-il " maintenir l'ordre en France ".
A la Libération, il fut emprisonné à Fresnes, en même temps que l'écrivain collaborationniste Robert Brasillach (1909-1945). Dans leur livre-référence paru en 1992, Les Droites nationales et radicales en France (Presses universitaires de Lyon), Jean-Yves Camus et René Monzat écrivent : " Emprisonné à Fresnes, il subit l'influence de Robert Brasillach, et restera lié à son beau-frère, Maurice Bardèche. " Ce dernier fut l'un des plus influents propagateurs du négationnisme. Aujourd'hui, Jean-Yves Camus ajoute que " Brigneau fit partie de ceux qui étaient dans la même coursive que Brasillach, ceux qui l'ont vu partir au poteau d'exécution ".
A partir de 1946, il écrit dans plusieurs journaux conservateurs, par exemple à L'Aurore, pendant la guerre d'Algérie, ou dans des titres du groupe Hersant. Mais c'est dans la presse d'extrême droite et sous le nom de François Brigneau que l'ancien milicien exercera ses talents de polémiste. Il fait ainsi partie de la première équipe de Rivarol, hebdomadaire antisémite et pétainiste.
Il rejoint ensuite, après la guerre d'Algérie, un autre hebdomadaire d'extrême droite, Minute, dont il deviendra un temps rédacteur en chef et sera un éditorialiste en vue.
Côté politique, il entre en 1958, avec Jean-Marie Le Pen, au comité directeur du Front national pour l'Algérie française (FNAF). En 1965, toujours avec Jean-Marie Le Pen, il fait partie de l'équipe de campagne de l'avocat Jean-Louis Tixier-Vignancourt, candidat à l'élection présidentielle.
Il s'engagera dans le groupuscule nationaliste-révolutionnaire Ordre nouveau fin des années 1960 début des années 1970, puis sera cofondateur et vice-président du Front national en 1972.
Il suivra la scission du Parti des forces nouvelles (PFN), avant de se rapprocher une nouvelle fois du FN. En 1985, bien que non baptisé, il participe au lancement de Présent, quotidien traditionaliste catholique, avant de s'en éloigner. Brigneau avait en effet rejoint le camp intégriste de Mgr Lefebvre. Chroniqueur à National Hebdo, à l'origine organe officiel du FN, il fut condamné à plusieurs reprises pour ses écrits antisémites.
Le 20 avril 1989, poursuivi par Anne Sinclair, il précisera ainsi au tribunal qu'il est natif de Concarneau (Finistère) et ajoutera : " Il n'y a pas beaucoup de juifs à Concarneau parce qu'il n'y a pas beaucoup d'argent. " Dans la même veine, il prit publiquement la défense de Paul Touvier, ancien chef de la Milice à Lyon. Avant d'être condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, en 1994, pour " crimes contre l'humanité ", Touvier bénéficia d'abord, deux ans auparavant, d'un non-lieu. Une décision qui avait ravi, alors, François Brigneau. Celui-ci écrivit dans National Hebdo : " En 1945, les crimes commis par les Français qui s'étaient rebellés contre le gouvernement légitime et légal de leur pays furent absous, quelle que fût leur horreur (...) et celle-ci ne manqua pas. En revanche, les crimes commis par les Français obéissant aux ordres du gouvernement légitime et légal de leur pays continuèrent d'être poursuivis et condamnés, longtemps après la Libération. La vraie revanche de l'humanité sur le crime, c'est la chambre d'accusation qui vient de la prendre. Elle a blanchi et libéré Touvier. "
Brouillé avec Jean-Marie Le Pen
Il concluait alors : " Quant à moi, après ma mort, je voudrais qu'une plaque fût apposée sur ma maison. On lirait ces mots : "Ici, pendant la chasse à l'homme, Paul Touvier et les siens furent reçus chaque fois qu'ils le désirèrent". "
François Brigneau fut aussi le premier " biographe " du négationniste français Robert Faurisson.
En 1998, lors de la scission du FN avec les partisans de Bruno Mégret, Brigneau refusa de prendre parti et quitte National Hebdo. Jean-Marie Le Pen et lui en resteront brouillés. En 2010, François Brigneau fit reparler de lui. Une polémique éclata quand les Editions Baleine, marquées à gauche, publièrent un de ses romans policiers, Faut toutes les buter.
Pour le Front national, le poids de ce personnage est aussi un héritage encombrant. François Brigneau et Marine Le Pen ne s'entendaient pas du tout. Brigneau avait eu en effet des termes très durs pour la présidente du FN, notamment dans le Libre journal de la France courtoise de Serge de Beketch.
Le parti d'extrême droite n'a d'ailleurs publié aucun communiqué après la mort de Brigneau. Le seul à avoir publié un article sur son blog est Bruno Gollnisch. Article prestement retiré. Par ailleurs, aucune personnalité frontiste de premier plan ne fit le déplacement lors des obsèques du journaliste, vendredi 13 avril, au cimetière de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).
Abel Mestre
Le Monde.fr
GOLLNISCH ATTEND LA DEROUTE DE MME MARION LE PEN D AVRIL ET DE JUIN POUR NOMMER UNE SALLE DE ST CLOUD DU NOM DU FACHO DECEDE...CURIEUX LES LOUPS MAIS NOUS ON NE S EN PLAINT PAS.
RépondreSupprimerpeu nombreux à l inauguration du local du fg en plus les gens la plupart n était pas de notre ville à part mr policante madame conzalez
RépondreSupprimerFaux, j'étais présent parmi les nombreux autres Héninois...En outre, alors que l'heure n'était pas propice, malgré le vent et le froid, il y avait plus de 100 personnes présentes...(dont le secrétaire national du PC, une ex-ministre, un ex-sénateur, les secrétaires fédéraux du PC 59 et 62, des maires, conseillers régionaux et généraux! Belle réussite avec un très beau discours de David Noël, très percutant!
RépondreSupprimerTrès honnêtement et sans aucun a priori,les images prises devant la mairie et diffusées par FR3 hier soir ne montrent pas de très nombreux héninois alors que Jean-Luc Mélenchon surfe sur la vague...
RépondreSupprimerA 6H55
RépondreSupprimerCroyez-vous vraiment que les images TV soient un bon critère?
Difficile de capter les allers et venues de ceux qui sont passés quelques minutes vu l'heure...
Beaucoup d'élus municipaux sont passés: en avez-vous vu?
oui à l inauguration pas beaucoup de gens du peuple mais surtout la présence d élus vu l approche des législatives l heure à été choisi
RépondreSupprimer100 personnes vs trouvez cela nombreux vous faite de l humour mr AA