Le Monde 19 avril
Deux journalistes du " Monde " ont échangé leurs places auprès du président sortant et du candidat socialiste pour observer similitudes et différences dans les comportements des deux rivaux en campagne
Deux candidats, deux attitudes, deux styles, deux méthodes. François Hollande et Nicolas Sarkozy affichent des similitudes dans leurs manières de faire campagne, mais aussi des différences. Chacun imprime sa marque en fonction de sa personnalité et de son statut, primo-candidat pour l'un, président sortant pour l'autre.
Format des déplacements
Nicolas Sarkozy a une idée fixe : rentrer dîner et dormir chez lui. Ses déplacements, quasi quotidiens, sont élaborés par son équipe selon ce principe : un timing millimétré, jamais le moindre retard, des meetings programmés à 18 heures grand maximum. Alors que son rival socialiste dépasse souvent allégrement les douze heures sur le terrain, le candidat de la droite s'économise. Ses demi-journées en province (4 ou 5 heures en moyenne) ne comportent que trois rendez-vous, réunion publique comprise.
Du côté de François Hollande, les journées s'apparentent à des marathons. Tours de pépinières d'entreprises, tables rondes avec les acteurs locaux, bains de foule quotidiens, visites de courtoisie aux élus du coin, interviews à la presse locale, meetings : son agenda est surchargé, et les rendez-vous honorés avec pas mal de retard.
Le candidat socialiste s'attache désormais, de plus en plus fréquemment, à visiter plusieurs villes en une journée. Une formule qu'il a prévu de rééditer dans la dernière ligne droite, parfois en recourant à un avion privé, lui qui, jusqu'à maintenant, voyageait en TGV ou avion de ligne.
Pour gagner du temps, le chef de l'Etat, lui, se déplace uniquement en jet privé et en voiture. Il n'a pris qu'une seule fois le TGV, pour Lille, au début de sa campagne. Son entourage invoque sa charge présidentielle pour la brièveté de ses visites et des raisons de sécurité pour le recours quasi exclusif à l'avion privé, même pour de très courtes distances.
Contacts avec la population
M. Hollande se donne à son public. L'ancien premier secrétaire, qui a arpenté les Fêtes de la rose pendant les onze années de son mandat, a toujours apprécié le contact avec l'électeur. " La ferveur des gens, chaque fois, me stimule ", dit-il. Au point que, saisissant la moindre main tendue ou acquiesçant aux demandes de photos, il dribble les policiers chargés de sa sécurité.
Au fil des semaines, le bain de foule a même été théorisé, scénarisé et ritualisé comme un argument de communication. A chaque visite sa " déambulation " en centre-ville est soigneusement balisée et destinée à fournir de belles images, tout en soulignant la différence avec le chef de l'Etat. Lequel rechigne à s'adonner à de tels exercices sans un imposant dispositif de sécurité.
Hué et sifflé à Bayonne, le 1er mars, M. Sarkozy limite au maximum les bains de foule. Désormais, lorsqu'il s'aventure dans les rues, celles-ci doivent être piétonnes et calmes, avec pour seul comité d'accueil des militants UMP rameutés pour l'occasion, souvent encadrés derrières des barrières de sécurité.
Les journalistes sont, la plupart du temps, divisés en pools, chacun filmant ou photographiant le candidat quelques minutes afin que les images soient " propres ". Aux déambulations, le candidat préfère des rendez-vous à huis clos avec une dizaine de Français triés sur le volet, dans des restaurants routiers ou des cafés.
Relations avec la presse
Après n'avoir quasiment pas adressé la parole, pendant cinq ans, aux journalistes qui le suivaient, M. Sarkozy échange désormais plus aisément avec eux. Il s'adresse généralement aux télévisions et aux radios dès son arrivée : quelques phrases distillées selon un horaire calculé en fonction des heures de diffusion.
De temps à autre, le président improvise une conversation " off " avec quelques rédacteurs. Mais celles-ci se font de plus en rares, surtout depuis qu'il baisse à nouveau dans les sondages.
A l'opposé, M. Hollande multiplie les apartés avec la presse. Le candidat PS, qui a toujours adoré l'exercice, persiste à le pratiquer avec assiduité, en marge de ses déplacements, dans les trains ou les cafés bien sûr, mais aussi en des lieux plus insolites : sur un quai de gare, devant les toilettes d'un restaurant de couscous ou dans un autocar en cours de fabrication à l'usine. Et ce, en dépit des tentatives de verrouillage de son directeur de la communication, Manuel Valls. Il est par ailleurs très fréquent qu'un de ses quatre porte-parole, souvent Bernard Cazeneuve, voyage dans le bus de la presse, afin de donner la ligne aux journalistes... tout en écoutant discrètement leurs conversations.
Equipes et entourage
Depuis l'incident de Bayonne, M. Sarkozy a demandé à être plus entouré. Son directeur de campagne, Guillaume Lambert, l'accompagne dans de nombreux déplacements, ainsi qu'Olivier Biancarelli, son conseiller politique à l'Elysée. Souvent, des élus sont priés de faire " du terrain " avec lui, comme sa porte-parole, Nathalie Koscisuko-Morizet, ou le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, chargé de chauffer les salles.
Le candidat socialiste est lui aussi lourdement accompagné, flanqué au minimum de son chef de cabinet, Faouzi Lamdaoui - qui porte le costume de rechange du candidat -, d'un porte-parole, d'un ou deux responsable(s) de pôle thématique selon le sujet du jour et de plusieurs membres du service de presse. Sans compter barons et élus locaux, qui l'attendent sur place, surtout s'ils sont candidats aux législatives.
Compagnes dans la campagne
Au fil de la campagne, Valérie Trierweiler, la compagne de M. Hollande, s'est de plus en plus fréquemment déplacée avec lui. Sa présence à la cérémonie d'hommage aux militaires tués à Montauban a fait jaser dans le staff du candidat, beaucoup considérant qu'elle était malvenue ce jour-là. Mme Trierweiler est aussi présente aux grands meetings, comme mardi 17 avril à Lille, où elle était placée à côté de Lionel Jospin.
L'épouse de M. Sarkozy, Carla Bruni, était présente aux meetings de Villepinte et de la place de la Concorde, le 15 mars. Elle se rend dans les studios des télévisions pour les grands rendez-vous, mais n'a quasiment jamais mis les pieds en province, sauf à Bordeaux.
Meetings et discours
S'il a sacrifié jusqu'au bout à la tradition des méga-meetings, M. Hollande a aussi multiplié, dans le dernier mois, les réunions en plein air de taille plus réduite. Pas de plein air, en revanche, pour M. Sarkozy, à l'exception de la place de la Concorde et d'un meeting à la Réunion.
Dans les salles où se produit le chef de l'Etat, la presse ne peut s'approcher de la tribune ni des premiers rangs, ceux des personnalités. Le but affiché est de produire des images impeccables de la scène, sans caméras ni photographes qui vendraient gâcher le spectacle.
Les discours de M. Hollande restent d'un classicisme extrême, influencés tant par sa formation à l'ENA que par les années passées à la tête de l'appareil socialiste, avec référence obligée aux grandes dates de la gauche. A la différence de M. Sarkozy, qui improvise beaucoup et plaide à la manière de l'avocat qu'il a été, le socialiste joue peu avec le public et n'utilise aucun exemple tiré de la vie quotidienne.
Après avoir délaissé, depuis sa désignation le mode humoristique qui était sa marque de fabrique - histoire de gagner en " présidentialité " -, M. Hollande y revient. A la manière de François Mitterrand en 1981, qu'il cite textuellement et imite physiquement, le coude sur le pupitre et la main droite en l'air.
Main gauche dans la poche, M. Sarkozy lui, fait du Sarkozy, dans un numéro bien rodé, avec piques assassines et saillies humoristiques contre son adversaire, dans une syntaxe parfois approximative.
David Revault d'Allonnes et Vanessa Schneider
Maire et conseiller : J.C D ?
RépondreSupprimerNon...
RépondreSupprimerPatrick Buisson ancien journaliste de l'hebdomadaire d'extrême droite "minute"(le parisien d'aujourd'hui),conseiller de Sarkozy et ami de Mélenchon,Mr Alpern, j'espère que vous n'allez pas voter "Mélenchon"
RépondreSupprimersarko à l élysée hollande en corréze
RépondreSupprimerle blog de l AR est bloqué ou sont encore en vacance le maire dvg se ballade au lieu de travaille et en plus c est nous qui payons ses indemnités
RépondreSupprimerque pense le chef du pc héninois jean luc mélanchon à coté de rachar al assad
RépondreSupprimerA 14H39. Probablement la même chose que moi: on peut tout faire dire à une photo, surtout quand on ne connait pas les circonstances...Méthode fort utilisée par les fachos... D'ailleurs est-on sûr que cette photo n'est pas un montage? Métro ne répond d'ailleurs pas à toutes ces interrogations...
RépondreSupprimerle journal mmetro n est pas un journal fachiste
RépondreSupprimer"Facho" s'adressait à ceux qui commentent sans esprit critique...
RépondreSupprimerConcernant l'affaire de Jean- Luc Mélenchon, selon la presse, il pense à deux présumés coupables: le FN ou le PS.
RépondreSupprimerMais quand on lit ses déclarations notamment sur la "gauche droitière", je crois qu'il privilégie une des deux hypothèses.
Le PS n'est plus qu'un parti monteur de coups. Quand on voit tout ce qui se passe à Hénin, ce n'est pas étonnant.
Après des présomptions d'affaires douteuses, des méthodes que vous avez très bien qualifiées.
Le PS oublie toutes les valeurs qui devraient être les siennes.