Terra Nova NOTE Par Olivier Ferrand.
Le 15/06/2012
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Les récents positionnements de candidats UMP aux élections législatives en faveur du FN confirment le processus de rapprochement entre ces deux partis, vers une alliance populiste. Dans cette tribune publiée dans Le Monde, Olivier Ferrand rappelle les différentes étapes de cette convergence, détaillées dans le rapport de Terra Nova, "L'axe UMPFN : vers un parti patriote ?" : convergence idéologique, qui se traduit aujourd'hui dans l'espace politique à travers la transformation de l'image du FN sous l'impulsion de Marine Le Pen, et la radicalisation du discours de l'UMP sous celle de Nicolas Sarkozy ; convergence humaine, notamment sur le net ; enfin convergence institutionnelle, au travers de courants servant de pointes avancées au sein du FN et de l'UMP. Ce nouvel axe UMPFN s'apprête à modifier radicalement le paysage politique.
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Note |
Rejet du front républicain au profit d’un « ni-ni » renvoyant dos à dos PS et FN. Accords locaux UMP-FN de désistement réciproque à Arles, à Carpentras et dans les Pyrénées-Orientales. Hymnes aux valeurs communes UMP-FN, de Maryse Joassains à Nadine Marano. Et des appels UMP-FN à faire barrage à la gauche qui se multiplient…
Il ne s’agit pas là de tactique de campagne mais de l’avant-dernière étape d’un processus structurel qui mène à la constitution d’une alliance populiste entre le FN et l’UMP. C’est ce processus que retrace le dernier rapport de Terra Nova : « l’axe UMPFN : vers un parti patriote ? »1. Il s’est déployé en trois étapes.
Première étape : la convergence idéologique UMPFN.
Elle vient de loin. C’est le GRECE2 et le Club de l’Horloge qui, dès les années 1970, théorisent les éléments idéologiques de la convergence. Ce travail est ensuite relayé dans l’espace public par des auteurs à plus large audience (Xavier Raufer, Jean Raspail, Maurice G. Dantec, Michel Houellebecq…) et désormais à grande échelle dans les médias à travers de nombreux éditorialistes comme Ivan Rioufol, Eric Zemmour ou Elisabeth Levy.
Ce rapprochement intellectuel trouve sa traduction aujourd’hui dans l’espace politique. D’un côté, sous l’impulsion de son nouveau leader, Marine Le Pen, il y a l’émergence d’un nouveau FN « normalisé ». Le FN de Jean-Marie Le Pen était un parti infréquentable, à relents néo-nazis et nostalgie vichyste. Le FN de Marine Le Pen cherche à se banaliser. La façade s’est mise aux normes républicaines : finis les dérapages racistes, les allusions nauséabondes à la Seconde Guerre mondiale. Conséquence : ceux qui n’osaient pas voter pour le FN sulfureux du père ont moins de complexes à voter pour le FN new look de la fille.
Si le néo-FN se respectabilise en acceptant, sur la forme, les codes républicains, c’est l’UMP qui fait, sur le fond, l’essentiel du chemin de la convergence. Le sarkozysme a déplacé le centre de gravité de la droite, qui était au centre-droit avec le gaullisme social du RPR et les chrétiens-démocrates de l’UDF, vers une droite plus radicale.
L’altérophobie est le ciment idéologique de l’axe UMPFN. L’enfer, c’est les autres. Il y a la version hard avec la xénophobie du FN. Le fond de sauce lepéniste s’est modernisé en passant de l’antisémitisme au rejet de l’islam, mais ses ressorts n’ont pas changé : défense de l’identité nationale, rejet de l’étranger, de l’immigration mais aussi de la « cinquième colonne », hier les Juifs, aujourd’hui les Français musulmans, qui diluent l’identité nationale dans un mondialisme délétère.
Et il y a la version soft de l’UMP radicalisée avec la recherche systématique de coupables, de boucs-émissaires à désigner à la vindicte collective. Il y a toujours les bons citoyens à protéger et les mauvais à bannir hors de la communauté nationale. Il y a les jeunes « fainéants », la « racaille » de banlieue, les « monstres » délinquants, les Roms qui sont des voleurs, les « assistés » qui abusent du système au détriment de « la France qui se lève tôt », les fonctionnaires privilégiés…
Mais la figure de l’autre est avant tout, comme pour le FN, l’immigré, et plus encore le Français d’origine musulmane qui menace notre mode de vie. Quick halal, burqa, piscines réservées aux femmes voilées, prières de rue, minarets qui agressent les paysages « français » : tout y passe, jusqu’au marqueur ultime du FN, le « racisme anti-français » des musulmans, avancé dans les discours de l’entre-deux tours des présidentielles, à Strasbourg et Toulouse, par Nicolas Sarkozy.
Deuxième étape : la convergence humaine. Elle se fait par la base, via la blogosphère. Le blog de Christian Vanneste, les sites de la mouvance traditionaliste catholique, les sites islamophobes comme gaullisme.bizou insolent.fr, et surtout François de Souche et Riposte laïque servent d’agora virtuelle pour les échanges entre militants et sympathisants UMP et FN. L’agence de presse d’extrême-droite Novopress valorise abondamment les prises de position des députés UMP radicaux. En sens inverse, le site 24heuresactu, animé par des militants UMP, affiche sa sympathie récurrente pour Marine Le Pen.
Ces milliers d’activistes radicaux essaiment ensuite sur le net, chassant en meute pour faire masse. Ils sont sur les forums de jeux vidéos à la pêche aux jeunes, pourchassent sur doctissimo.fr les femmes au foyer et, surtout, investissent les commentaires des grands médias traditionnels, Figaro.fr en tête. Ils sortent désormais sur le terrain, avec les « apéros saucisson géants » et les Assises de l’islamisation, organisés parRiposte laïque. En somme, les premiers meetings communs UMPFN.
Ce travail militant a achevé de convaincre les électeurs. Le taux de report des voix FN sur Nicolas Sarkozy a atteint 70 % au second tour de la présidentielle. Et 67 % des électeurs UMP se disent favorables à une alliance électorale avec le FN.
Dernière étape : la convergence institutionnelle. Côté FN, Marine Le Pen réfute officiellement toute idée d’alliance mais elle a créé un micro-parti, le SIEL (Souveraineté, Indépendance et Libertés), qui propose de « former avec le Front national et les partis qui le voudront un pôle de rassemblement à vocation majoritaire ». Côté UMP, deux courants servent de pointe avancée : la « Droite populaire », fondée en 2010 par Thierry Mariani et Lionnel Luca, forte de 35 députés, qui incarne l’aile droitière de l’UMP sur les valeurs et pousse l’UMP vers l’islamophobie ; et la mal nommée « Droite sociale » de Laurent Wauquiez, qui agite l’assistanat comme le « cancer de la société française ».
Convergences idéologique, humaine, institutionnelle. L’axe UMPFN paraît inéluctable désormais. Ce n’est pas une spécificité française. Partout en Europe, face à la montée des partis populistes, chaque fois que la droite de gouvernement a été mise en demeure de choisir entre perdre le pouvoir ou faire alliance, elle s’est radicalisée et a fait alliance. C’est vrai en Italie, aux Pays-Bas, en Autriche, au Danemark…
L’axe UMPFN fait exploser le paysage politique. L’électorat de centre-droit, de culture républicaine ou chrétienne-démocrate, pétri de valeurs humanistes refuse la radicalisation de la droite et bascule avec la gauche. L’appel de François Bayrou à voter François Hollande, première historique pour un leader centriste, est l’aboutissement de ce mouvement. Désormais, le clivage politique n’est plus gauche contre droite mais arc progressiste (de la gauche de la gauche au centre) contre bloc populiste UMPFN. Le défi pour le camp progressiste est de fédérer son espace politique, nettement majoritaire dans le pays mais très fragmenté politiquement.
1 A lire sur le site www.tnova.fr :
2 GRECE : Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (créé en 1968).
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bof.... On voit que Terra Nova ne sait plus quoi dire. Ce sont vraiment les seuls à être capables d'écrire autant pour dire si peu. Et surtout, d'écrire autant d'approximations, de raccourcis.
RépondreSupprimerS'ils ont tant de mal a comprendre ce qui se passe réellement, c'est parce qu'ils appartiennent à une anti-france , qui se fait une drole de conception de celle-ci.
Je préférerais que la gauche fasse sa politique contre Terra Nova. C'est un beau projet. Bref, ils sont malhonnêtes.
Mr Alpern, Mr Piret s'emeut que vous ne disiez pas votre choix pour ce second tour... Ce stratege local nous etonnera toujours par le niveau de ses interventions et de sa pensée. Mais pour qui vote donc Mr Alpern entre Kemel et Lepen??? Nos deux comperes sont tellement emmeles dans leurs contradictions qu'ils en perdent tout sens des réalités
RépondreSupprimerQuant à moi, je ne vois rien à redire à cette analyse qui montre comment l'UMP s'est rapprochée, au fil du temps, du FN...
RépondreSupprimerJe ne vois pas en quoi ce rappel historique est erroné. Je comprends que cela puisse énerver à l'UMP et au FN...
oui comme elle pue cette alliance FN-UMP !
RépondreSupprimerQuand même inquiétant le sondage CSA/l'humanité de ce jeudi 14 juin 2012 sur ce "ni ni" de l'UMP !
c'est à dire ni pour le FN !
Ni pour le candidat de gauche en cas de duel au 2éme tour !
interrogés sur le fait de savoir si cette prise de position "contribue à banaliser les idées du FN"
si 48% des français répondent oui !
45% répondent NON !
à l'UMP 37% répondent oui !
55% répondent non !
Ce qui est quand même inquiétant c'est c'est que 39 % des sympathisants de GAUCHE répondent NON !
oui...vraiment inquiétant !
A 19H42: c'est vrai que je n'ai pas fait de communiqué appelant à voter Kemel...Je ne représente que moi-même et n'ai pas la prétention d'ameuter les foules... il me semble que, comme l'écrit PP, ceux qui me connaissent, savent quelle est ma position sans ambiguïté
RépondreSupprimerque voulez-vous reprocher à AA?
RépondreSupprimerEt pour ma part je connais sa position dont je confirme qu'elle est sans ambiguïté !
qui peut en douter ?
en tous cas merci AA !
tu permets de donner la parole à ces femmes et hommes issus de ce peuple qui souffre et qui a un tel besoin de s'exprimer !
merci mon ami !
Elisabeth GUIGOU aux cotés de philippe KEMEL !
RépondreSupprimerpour donner un effet médiatique !
et un coup d'fouet à sa campagne !
certes !
Philippe,va donc chercher ton soutien dans les cités minières de la 11éme,auprés de ces femmes et hommes de ce monde minier qui méritent largement d'être à tes cotés plutôt que cette Dame du monde politico-médiatique parisien, pour mener ton combat contre le FN !!!
là, tu as encore louper le coche !
navrant !
Je ne vois pourquoi l'ump n'aurait pas le droit de ce que le ps a toujours fait, le rapprochement,le ps n'a jamais été capable de gagner seul,la coalition, le ps a toujours fait ce qu'il sait faire de mieux, le rapprochement mais surtout avec l'ennemi.
RépondreSupprimerQuand l'ump a hénin demande de voter à gauche ça ne dérange personne mais faut pas s'étonner du pourcentage de l'abstention qui avec le cumul de mandats ne donne plus envie à l'électeur de se déplacer, ça non plus d'ailleurs ça ne dérange personne.
Qu'importe le flacon tant qu'on ait l'ivresse!
Demain je vais voter contre Kemel pour ne pas voir débarquer son soutien Dalongeville.
Contrer le FN hurle les gauches mais personne n'est capable de dire la raison si ce n'est celle de vouloir par tous les moyens et coups bas à la gauche de garder ses privilèges,la preuve même Kemel a la trouille d'un face à face avec marine,il est vrai que pour aller en première ligne aucun du ps ne sait faire, qu'en bande mélangée.
A 7H34: il y a une grande différence entre le FN et le Fde G, c'est que ce dernier n'est pas raciste. Il est vrai que le FN tente par tous les moyens de masquer son racisme, mais "chassez le naturel, il revient au galop". A l'UMP, personne n'est dupe: voyez les déclarations de Morano sur les étrangers...
RépondreSupprimeret l alliance ps fg ca pue pas???
RépondreSupprimer@10h41
RépondreSupprimerIl n'y a pas d'alliance PS / FDG . Ils ne gouverneront pas ensemble. Melenchon a dit qu'il ne voulait pas participer au gouvernement. Qu'il était fort probable que les députés FDG ne votent pas un certain nombre de lois et les budgets.
Franchement, s'il y avait une alliance, le PS devrait s'inquiéter d'un tel allié !!
10H41: pourquoi l'alliance PS/FG "puerait-elle"? Les valeurs sont souvent les mêmes et notamment l'humanisme, ce mot qui n'est jamais prononcé au FN!
RépondreSupprimer11H55/ Mélenchon avait déclaré qu'en tant que député de la majorité de gauche, il ne voterait pas contre les budgets...
J'observe que partout en France et dans la Pas de Calais en particulier, nombre de citoyens ont oublié les fondamentaux: A lire et à écouter une certaine "élite", on en vient à s'interroger sur ce qui serait pareil: front de gauche et front national !
RépondreSupprimerBon sang ! je sais bien qu'on n'apprend plus l'histoire, mais quand même ! tout le monde a oublié ce qui s'est passé en Europe il y a 70 ans ? Et cette région du Nord est pourtant bien placée pour avoir eu nombre de ses enfants déportés ou fusillés au nom de la Liberté !
C'est vrai que beaucoup d'élus de gauche n'ont guère reflété l'image de la République que le citoyen était en droit d'attendre. L'honneur de Jean-Luc Mélanchon aura été de rappeler quelques vérités oubliées.
Mais son travail n'est pas terminé et je serai même d'avis de faire passer aux candidats socialistes un examen probatoire qui pourrait évaluer leur propre connaissance du mouvement auquel ils se targuent d'appartenir pour être élu...
On aurait des surprises, à n'en pas douter !