Douze ans de descente en enfer du PS héninois (31) : la femme n'est décidément pas l'avenir d'Albert Facon

La Voix du Nord
06/09/2012

En ce printemps 2006, tous les regards socialistes sont déjà tournés vers le Palais Bourbon et les prochaines législatives de 2007 pour lesquelles Albert Facon se décide à rempiler. Même si, cinq ans plus tôt, le Courriérois avait affirmé que ce mandat serait son dernier. Une fois de plus, on s'attend à ce que le président de l'agglo ait une voie royale tracée devant lui, aucun cacique local (AA: cacique local "socialiste". Le PS n'a pas voulu ou pas pu changer de candidat, malgré la médiocrité bien connue du sortant) n'ayant alors osé faire obstruction au bon vouloir du « président ».

Et pourtant, cette campagne interne ne sera pas une simple formalité, une socialiste ayant eu le toupet de poser sa candidature et, de ce fait, d'asseoir un peu plus l'image de « village irréductible » de la section PS héninoise. Car cette candidate n'est autre que Brigitte Duquenne, épouse de Daniel, et par là même, pas franchement en odeur de sainteté auprès d'Albert Facon... Une Brigitte Duquenne d'autant plus dérangeante aux yeux du député sortant qu'elle travaille depuis fin 2001 en mairie de Carvin auprès de Philippe Kemel.

Qui, ce n'est rien de le dire, n'est pas, mais vraiment pas, dans les petits papiers d'Albert Facon.

La candidature de Mme Duquenne bénéficie d'un autre front anti-Facon, à savoir la section socialiste de Leforest (où l'on n'a toujours pas pardonné au député de la 15e son soutien indéfectible à la gestion municipale de Michel Rodriguès, taillant des croupières aux socialistes leforestois), à travers Jérôme Vallin, fils de l'emblématique Gervais, qui se présente en tant que suppléant de Mme Duquenne.

Une campagne qui, pour l'Héninoise, ne sera pas une partie de plaisir, laquelle souffre sang et eau pour décrocher des salles municipales où porter sa différence. Croche-pieds et noms d'oiseau jalonneront une campagne, aux allures de chemin de croix parmi un environnement hostile, que Brigitte Duquenne placera sous le signe de la parité et du respect de la démocratie : « Je pense que les camarades attendent autre chose que de se voir imposer leur choix ! » Une challenger qu'Albert Facon avouera, in fine, avoir « pris avec humour », faute de l'avoir prise au sérieux. AA: et c'est là que l'on mesure l'emprise, pour ne pas dire autre chose, des "baronnets" sur les militants... qui ont, d'ailleurs, approuvé les méthodes anti-démocratiques utilisées pour empêcher B. Duquenne de concourir.

Et de prolonger dans une saillie machiste, alors très appréciée et faisant allusion à la rumeur annonçant un possible parachutage de Marie-Noëlle Lienemann sur ses terres : «Je ne suis pas sûr que si le parti parachutait une femme, on garde la 14e !». AA: comment ne pas être outré! Au terme de la campagne, le Courriérois sortira largement en tête avec 352 voix contre 120 à Brigitte Duquenne, qui se consolera en pointant en tête dans les sections d'Hénin-Beaumont (AA: dont une partie des militants fait risette aux mêmex dirigeants socialistes aujourd'hui) et Leforest. «La campagne a été rapide et assez pitoyable », expliquera-t-elle à l'heure du debriefing, rappelant que dans nombre de communes, les sections PS n'avaient pas joué le rôle de la pluralité pendant la campagne. « La fédération du Pas-de-Calais nous a laissés nous battre tout seuls... On a eu l'impression qu'on était hors-la-loi ! » Avec ce dernier coup d'éclat, la section barrée par Daniel Duquenne vogue désormais droit sur les esquifs placés sur sa route par la fédé qui, huit mois plus tard, lui donnera le coup de grâce pour délit d'anti-dalongevillisme primaire. AA: de tout ce qui a pu être écrit depuis le début de cette saga, c'est cette attitude du PS qui est la plus déplorable: faire gagner à tout prix Facon pour consolider la main-mise opéré avec Dalongeville, sans considération de ce qui se passait réellement sur le terrain. Il y a fort à parier que le PS pensait alors que le maire d'Hénin serait le successeur de Facon...

Il faut dire qu'alors, les « bons socialistes » sont plus ceux qui se rassemblent régulièrement au Cèdre bleu qu'au 307, rue Elie-Gruyelle. Pour preuve, la « Lettre des socialistes », lettre de propagande faisant entre autres l'apologie de la gestion Dalongeville, que publient régulièrement les amis d'Olivier Vergnaud, grâce aux moyens de la fédé 62. AA: pauvres militants légitimes ainsi floués!

Daniel Duquenne s'en plaindra amèrement auprès de François Hollande mais, sur ce coup-là, il en attend encore la réponse...AA: ce qui prouve ce que j'écrivais hier: à savoir que F. Hollande connaissait bien la situation à Hénin-Beaumont...

    PASCAL WALLART